Grève sanitaire : Un cri d'alerte des écoles et des collèges

Grève sanitaire : Un cri d'alerte des écoles et des collèges

La journée de grève à laquelle participait aujourd'hui le SNALC s'est conclue de la façon attendue : plutôt suivie dans les écoles, très suivie dans les collèges, et peu suivie dans les lycées, notamment dans ceux ayant obtenu des allègements d'effectifs depuis ce lundi.
Pour le SNALC, cette grève montre deux choses.
La première, c'est que lorsqu'on nous écoute, on peut améliorer les choses. Ainsi, les aménagements dans les lycées sont réellement bien accueillis partout où ils ont pu être mis en place. Et pourtant, l'impréparation du ministère quant à la mise en oeuvre de son propre plan de continuité pédagogique était flagrante, malgré les nombreuses alertes du SNALC. Heureusement, les équipes réussissent en des temps records à mettre sur pied des fonctionnements certes imparfaits, mais qui permettent d'éviter le décrochage et de poursuivre un enseignement de qualité, le tout en limitant fortement le brassage et en sécurisant bien davantage que la semaine dernière l'ensemble des espaces de nos lycées.
La seconde, c'est que le protocole pseudo-renforcé est toujours aussi inapplicable et insensé dans beaucoup d'écoles et dans la plupart des collèges. Les collègues l'ont clairement fait savoir aujourd'hui.
Alors même que nous poursuivons tous l'objectif d'éviter la fermeture de nos écoles et établissements, le SNALC tient à rappeler qu'un nouveau cadrage national clair, permettant la distanciation et limitant les brassages partout, est indispensable.
À ce sujet, le SNALC tient à formuler un certain nombre de rappels :
• Les personnels grévistes ne sont ni des irresponsables ni des paresseux et s’ils ont été si nombreux ce jour, c’est aussi à cause du manque de considération à leur égard ;
• Dialoguer uniquement avec les syndicats de personnels de direction sur les questions sanitaires ne peut permettre au ministère de comprendre l'ensemble de la situation. Il existe des organisations représentatives de tous les personnels, dûment élues par ces derniers, et qui ont prouvé qu'elles étaient plutôt de bon conseil. C'est en ne nous écoutant pas depuis plusieurs mois que l'on en est arrivé là. Le SNALC demande donc que les journées de grève ayant permis cette évolution ne soient pas décomptées aux collègues ;
• Les personnels de l'Éducation nationale ne sont pas des épidémiologistes. Ainsi, laisser une large place à l'autonomie des écoles, collèges et lycées dans les décisions sanitaires est dangereux, et mène dans certains endroits à des aberrations. Le cadrage national doit être beaucoup plus clair, et beaucoup moins « dans la mesure du possible » ;
• La gestion de la crise sanitaire est globale. Les personnels n'acceptent plus de voir des chiffres faux être largement communiqués pour justifier que tout va bien à l'école, et que les contaminations, c'est forcément ailleurs. Nous n'accusons pas le ministère de produire intentionnellement des chiffres faux, mais le consensus est désormais largement établi sur le fait que le processus de fabrication de ces chiffres n'est pas fiable. En Allemagne, la chancelière elle-même reconnaît que seuls 25% des contaminations sont traçables (source). De même, certains propos tenus sur le degré de contagiosité des collégiens mériteraient que l'on présentât des excuses.


Santé des agents : Préavis de grève 

Santé des agents : Préavis de grève 

Monsieur le Ministre, La situation sanitaire liée à la propagation de la pandémie de la COVID-19 nécessite une protection totale et complète de la santé des agents publics. Cette obligation réglementaire est de la responsabilité des employeurs publics qui doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer cette protection. Or nous ne pouvons que constater et regretter que ce ne soit pas toujours le cas. La situation actuelle nécessite la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges, lycées. C’est pourquoi nous vous demandons de procéder dès à présent au recrutement de ces personnels, en particulier en ayant recours aux listes complémentaires des concours, et en réabondant les listes complémentaires lorsque cela s’avère nécessaire. Nous demandons donc des conditions sanitaires suffisantes. En particulier, les allègements d’effectifs demandés par les équipes éducatives doivent être mis en place. C’est pourquoi la FSU, la FNEC-FP-FO, la CGT Educ’action, le SNALC, SUD Education, le SNCL-FAEN appellent l'ensemble des personnels, titulaires et contractuels, à faire grève le mardi 10 novembre.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de nos respectueuses salutations.


Allègements des effectifs : un premier pas salutaire

ALLÈGEMENTS DES EFFECTIFS : UN PREMIER PAS SALUTAIRE

Dans le très grave contexte sanitaire que nous connaissons, encore rappelé tout à l'heure par le Ministre de la Santé, le SNALC a pris connaissance des nouvelles prises de positions du Ministre de l'Éducation nationale. Ce dernier, dans des messages adressés au personnels, indique enfin qu'« afin d’assurer la continuité pédagogique pour les élèves tout en garantissant la protection maximale pour les personnels et les élèves des lycées, des plans de continuité pédagogique vont être mis en place chaque fois que cela sera nécessaire. Ces plans vont permettre de maintenir un accueil des élèves sur au moins une partie du temps scolaire et d’assurer la continuité de leur apprentissage. »La version pour les chefs d'établissement détaille davantage le cadre d'organisation, et annonce qu'une instruction ministérielle sera bientôt adressée.Pour le SNALC, c'est une prise de conscience très tardive, mais c'est une prise de conscience. Depuis la deuxième quinzaine de septembre, nous appelions le ministère à préparer les conditions de mise en œuvre de son plan de continuité pédagogique et à commencer à l'appliquer là où le virus circulait. Nous espérons n'avoir pas été entendus trop tard.Le SNALC appelle donc tous les personnels des lycées à mettre en œuvre au plus vite des organisations permettant la distance physique en classe et à la cantine, et assurant de limiter le brassage dans tous les autres lieux. Il demande aux recteurs et DASEN de faciliter les choses, et de privilégier l'urgence sanitaire sans attendre la réalisation d'un beau plan de continuité de 20 pages. Il rappelle qu'un travail d'échange de qualité doit être mené avec les parents, pour que tout le monde comprenne bien les enjeux sanitaires et travaille à des solutions acceptables par tous.À ce sujet, le SNALC rappelle au ministère et aux rectorats que nous avons besoin de personnels, mais aussi d'un travail immédiat avec les collectivités locales pour pouvoir accueillir les élèves dans des tiers lieux, avec un encadrement et du matériel informatique, les jours où ces derniers ne sont pas dans le lycée.Enfin, le SNALC demande que cette disposition soit élargie aux collèges et aux écoles primaires qui le souhaitent, en garantissant là aussi que les enfants soient pris en charge les jours où ils ne sont pas en présence, dès que les parents en font la demande.Conscient que c'est aussi par la pression unitaire que nous avons obtenu ces directives, le SNALC maintient son appel à la grève du 10novembre, mais uniquement pour les écoles et établissements dans lesquels ces annonces resteraient lettres mortes.


Puisque notre Ministre est défaillant, prenons nos responsabilités

Puisque notre Ministre est défaillant, prenons nos responsabilités

Le SNALC fait le constat que notre propre ministre nous met, personnels de l'Éducation nationale, dans une situation intenable à partir de lundi. Le choix contraint dans lequel il nous a enfermés, c'est soit celui de la soumission à un protocole sanitaire « dans la mesure du possible », qui n'est ni fait ni à faire, et dont les rares nouvelles mesures sont souvent inapplicables ; soit la mise au pilori en place publique et médiatique si nous osons nous opposer. Le ministre peut bien ne pas tenir les engagements qu'il a pris publiquement au printemps sur les « groupes restreints » d'élèves et qu'il a fait mettre par écrit en juillet (dans le plan de continuité pédagogique) : il sait et nous savons tous que la lutte sur le plan de la communication est inégale entre lui et nous. Le SNALC refuse pourtant de se laisser enfermer. Puisque notre ministre est défaillant, il appelle l'ensemble des personnels de l'Éducation nationale à prendre les décisions que le ministre refuse de prendre pour protéger personnels, élèves et familles, dans le cadre des prérogatives de chacun (IEN, directeur d'école, chef d'établissement). Par exemple, pour les collèges et les lycées, le SNALC appelle chaque chef d'établissement à se saisir de l'article R421-10 du code de l'éducation, qui indique qu'il « prend toutes dispositions, en liaison avec les autorités administratives compétentes, pour assurer la sécurité des personnes et des biens, l'hygiène et la salubrité de l'établissement ». Un chef d'établissement peut donc pallier la défaillance ministérielle et mettre en place un accueil par demi-classes ou groupes à effectifs réduits, avec alternance sur la journée ou la semaine. Le SNALC appelle chaque personnel, mais aussi les collectivités locales, les fédérations de parents d'élèves et les associations partenaires de l'école, à collectivement soutenir les chefs d'établissement, directeurs et IEN dans cette démarche, afin que tout élève qui ne pourrait rester à son domicile les jours où il ne se rend pas en cours soit accueilli et encadré dans d'autres lieux mis à disposition, avec du matériel informatique. Nous ne demandons pas aux parents de faire cours aux élèves et voulons maintenir les écoles, collèges et lycées ouverts tant que cela ne met pas en péril l'équilibre de notre système de santé. De même, nous devons pouvoir mettre en place toute organisation qui permet aux personnels de se réunir lundi matin jusqu'à 10h sans laisser des élèves à la porte de nos écoles, collèges et lycées (accueil par les collectivités, accueil par des personnels volontaires pour l'assurer dans les écoles et établissements, etc.), dans le respect du plan VIGIPIRATE « urgence attentats ». Puisque notre ministre ne nous accorde ni son soutien, ni sa protection, alors passons-nous de ministre et mettons en place nous-mêmes les conditions sanitaires acceptables à la poursuite de l'École. Et rendons un hommage décent à Samuel Paty. Enfin, le SNALC en appelle au Président de la République et au Premier Ministre. Vous devez prendre conscience de la gravité de la situation dans l'Éducation nationale, sur laquelle vous avez probablement été mal informés et mal conseillés, et prendre les décisions qu'il vous revient de prendre, au plus vite.

 


Que justice soit rendue à notre collègue

Que justice soit rendue à notre collègue

C'est avec effroi que le SNALC a appris l'assassinat d'un professeur d'histoire-géographie du collège du Bois d'Aulne de Conflans Sainte-Honorine D'après les premiers éléments évoqués, notre collègue aurait été tué car il aurait exercé son métier : enseigner. Nous sommes évidemment en attente d'informations fiables. Le SNALC adresse toutes ses condoléances à la famille de la victime. Nous suivrons bien entendu cette affaire et n'hésiterons pas à interpeller les autorités compétentes en fonction des éléments dont nous disposerons. Mais ce soir nous pleurons notre collègue et demandons que justice lui soit rendue.


Personnels à risques : décisions importante du conseil d'état

Personnels à risques : décisions importante du conseil d'état

Le SNALC a pris connaissance de la décision prise ce jour par le juge des référés du Conseil d'État. Ce dernier vient en effet de suspendre la liste restreinte des critères de vulnérabilité établie par le décret du 29 août dernier. « Dès lors, en l’absence d’une nouvelle décision du Premier ministre, les critères retenus par le précédent décret du 5 mai 2020 s’appliquent à nouveau. » Le SNALC a immédiatement écrit au ministère pour lui demander confirmation des effets de cette décision pour les personnels de l'Éducation nationale. Selon nous, cette décision implique que tous les personnels à risques de la liste « large » de mai dernier doivent être mis en télétravail et, si ce n'est pas possible, bénéficier d'une Autorisation Spéciale d'Absence (ASA), et ce dès demain vendredi et jusqu'à ce qu'une nouvelle liste soit officiellement publiée. Depuis la rentrée, cette disposition n'était réservée qu'aux personnels de la liste « restreinte » du 29 août. Le SNALC est en attente de la réponse du ministère, qu'il espère rapide. Dans l'intervalle, il invite tous les personnels vulnérables de la liste « large » de mai dernier à faire établir un document certifiant qu'ils répondent à un ou plusieurs critères de vulnérabilité, et à en informer par anticipation leur supérieur hiérarchique, dans l'attente d'une confirmation officielle. Le SNALC rappelle à toutes et à tous que ces 11 critères de vulnérabilité sont disponibles ici.


Compte Rendu d'audience avec le ministre

Le SNALC a décidé de rendre publics ses comptes rendus d'audience avec le ministère, afin que l'ensemble des personnels soit informé de façon transparente sur la teneur des échanges, sur ce que nous portons et sur les réponses du ministère.

Après un propos introductif du ministre, l'échange porte essentiellement sur les conditions de rentrée et les rémunérations. Le SNALC développe également d'autres points, dans un temps très limité.

 

Rentrée scolaire et situation sanitaire

Le ministre indique que le masque sera systématique pour les adultes et pour les élèves des collèges et lycées.

Le SNALC demande une attention particulière du ministre au sujet des îles qui sont rentrées avant la métropole. On parle actuellement de stabiliser le protocole sanitaire en vue de la rentrée et on oublie que la rentrée a déjà eu lieu — par exemple à la Réunion — sans directives ou préconisations sanitaires claires. Les collègues de la Réunion ont l’impression de servir de cobaye. Le SNALC signale que le rectorat de la Réunion adopte une attitude transparente et claire pour faire face à cette rentrée.

Le SNALC demande un protocole clair :

  • Qui décide de fermer et quand, sur quels critères ?
  • À partir de quand passe-t-on dans le système « mixte » et selon quels paramètres ?
  • Quelle est la doctrine précise en terme de port de masque ?
  • Comment se passera la gestion des cours de récréations et des cours extérieurs ?
  • Cantine : il nous faut des indications claires.

Le SNALC indique plusieurs situations pédagogiques où le masque viendra compliquer les choses (langues vivantes et surtout LSF, chorales…). Il demande des précisions claires en EPS : qu’a-t-on le droit de faire et de ne pas faire ? Comment se comporter en piscine ou dans un gymnase ?

Le ministre prend note des remarques. Tout ne sera pas dans le protocole sanitaire. Il y aura des documents d’aide à la décision (à l’attention des chefs d’établissement et des directeurs d’école), des vademecum, des annexes. Ce sera le cas pour l'EPS. Il fait remarquer que les solutions doivent être parfois locales car par exemple les cours de récréation sont diverses.


L'analyse du SNALC

La doctrine sur le masque suit ce que recommandent les autorités sanitaires. En revanche, beaucoup de points importants demeurent très flous, et ne peuvent être renvoyés au local.
Si le SNALC n'a pas demandé un protocole de 60 pages comme on a pu le connaître par le passé, il estime que ce dont nous disposons actuellement est léger, et fait porter une part importante de responsabilités sur les personnels. Il jugera les annexes promises sur pièce, mais ces dernières arrivent très tard (et même trop tard là où l'école a déjà repris).


Personnels à risque

Le SNALC demande avec insistance des réponses claires et précises au sujet des collègues à risques (vulnérables) : certificat d’isolement, ASA, travail à distance, etc. Il rappelle que contrairement au privé, la fonction publique a manqué de clarté l’an dernier sur ces sujets. Les collègues auront-ils des masques FFP2 ?

Il nous est répondu qu'une circulaire va bientôt sortir. On était l‘an dernier sur le régime des ASA. Ce ne sera plus le cas : la règle est de revenir au travail avec masque. Les collègues « à très fort risque » seront en arrêt maladie. Pour ces collègues à risque il y aura des masques chirurgicaux mais pas de FFP2 réservés aux personnels soignants.


L'analyse du SNALC

Cette position propre à la fonction publique est inacceptable.
Il y a une forme d'utilisation presque malsaine de l'arrêt maladie alors que l'agent n'est pas malade : tout repose finalement sur une sorte d'arrangement avec son médecin traitant. D'autre part, des personnes reconnues à risque pourraient parfaitement fournir du travail à distance, d'autant plus si la situation sanitaire se dégrade.
Aucune garantie à l'heure actuelle sur la suppression du jour de carence dans ce cas, ni sur le fait que l'agent ne passera pas à mi-traitement au bout de 3 mois.
Le SNALC invite évidemment tous les collègues concernés à se rapprocher au plus vite de leur médecin traitant. Il continuera à faire pression par tous les moyens possibles pour faire évoluer la position de l'administration.


Scénario d'enseignement « mixte »

Le SNALC revient sur le système « mixte » prévu en cas de dégradation de la situation sanitaire. Tel que c’est prévu dans les documents sur la continuité pédagogique, c’est le trou noir sur les élèves qui restent à distance (puisque les enseignants sont à temps plein en présence avec des demi-groupes d'élèves). Que font-ils et avec qui ? Certaines municipalités ont recensé les lieux l’on pourra rassembler ces élèves, ce qui correspond à une proposition du SNALC. Mais cela ne semble pas abouti.

Le ministère nous renvoie aux documents que nous venons de citer (et que nous connaissons).


L'analyse du SNALC

À force de ce concentrer sur la reprise de tous les élèves en présence, on a clairement laissé à l'état d'ébauche abstraite le cas où il serait nécessaire de limiter le nombre d'élèves en classe. Le système scolaire ne dispose aujourd'hui ni des personnels, ni du matériel, ni des locaux pour appliquer concrètement ce scénario, ce que le SNALC avait signalé déjà avant les vacances d'été.
Pour le SNALC, si la situation sanitaire se dégrade, ce sera une nouvelle fois le règne de la débrouille, et il faudra chercher (sans être sûr de les trouver) des lieux autres que le domicile de l'élève pour que ce dernier puisse travailler.
Le SNALC défendra individuellement et collectivement les collègues qui se verraient demander de faire un double travail (présentiel et distanciel). En l'absence de fourniture de matériel ou de prime ad hoc, il défendra également tout collègue ne souhaitant pas utiliser son matériel personnel si l'enseignement à distance était de nouveau à l'ordre du jour.


Revalorisation des enseignants

Le ministre confirme une première étape de revalorisation en 2021 (« première marche »).
Il y a aura deux grands temps de négociations : jusqu’à octobre pour cette première marche concernant l’année 2021, puis en novembre/décembre pour une revalorisation dans une logique pluriannuelle intégrant une réflexion sur le métier même du professeur.
Il rappelle qu’il y aura les États généraux du numérique à Poitiers en novembre et qu’une conférence sur le métier du professeur au XXIe siècle se tiendra en décembre.

Le SNALC rappelle que ses positions sont connues du ministère (nous avions déjà entamé, avant de l’interrompre à cause du confinement, un cycle de négociation l’an dernier). Nous ne sommes pas opposés à l’indemnitaire du moment qu’il s’agit de la part fixe, pour tous et sans contreparties.

Le ministre indique qu'il y aura de l’indemnitaire universel (prime numérique).


L'analyse du SNALC

Les tenants et les aboutissants de cette fameuse revalorisation semblent n'avoir pas changé ; les dangers qui vont avec non plus. Sur le sujet, nous vous renvoyons à nos analyses détaillées des réunions de février et mars 2020 :
www.snalc.fr/national/article/5313/


 

Personnels enseignants

Le SNALC rappelle que les LDG (Lignes Directrices de Gestion) carrière sont en discussion actuellement . Il rappelle que loi de transformation de la fonction publique a introduit une possibilité de recours contre les décisions défavorables prises par l’administration au titre du mouvement et de promotion de corps et de grade. Si les recours ont été définis dans les LDG mobilité, le ministère nous a déjà annoncé sans vraiment le justifier qu’il n’y aura pas de recours en terme de promotion de corps et de grade. Le SNALC souhaiterait des explications sur ce non respect de la loi.

Le ministère indique que les différentes positions syndicales ont bien été notées et qu'il y a eu des discussions avec la DGAFP sur ce sujet. Nous aurons bientôt des réponses et des explications.

Le SNALC interroge la secrétaire d'État à l'éducation prioritaire sur la revalorisation de la prime REP+ qui devait se dérouler sur trois années (rentrée 2018, rentrée 2019 et rentrée 2020). Il précise que l’arrêté actant la troisième et dernière tranche de cette revalorisation n’est toujours pas sorti et se demande si l’intention du ministère est de repousser cette dernière étape ou si la parution de l’arrêté est imminente.

Le ministère indique que ministre avait souhaité conditionner cette dernière de tranche à l’implication des équipes dans certains dispositifs. On a pris du retard mais cela fera partie de prochaines négociations.

Le SNALC redit sa volonté de voir avancer rapidement le dossier sur la direction d'école, et prend note que des réunions sont prévues très prochainement.

 

AESH

Le SNALC revient sur le sujet de la revalorisation financière des AESH ainsi que sur leur temps de travail. Qu’en est-il ? A-t-on abandonné ces négociations ? Les AESH sont dans l’attente.

Le ministère précise que ce n’est pas abandonné et qu’on en rediscutera bientôt.


L'analyse du SNALC

Nous continuerons évidemment de porter les légitimes revendications des AESH et veillerons à ce que les négociations aillent à leur terme.


 

Concours internes

Le SNALC rappelle la situation des admissibles aux concours internes, et indique à nouveau la position intersyndicale d'admission des admissibles.
Le SNALC indique qu'à tout le moins, compte tenu de la situation exceptionnelle, l'ensemble des candidats sur liste complémentaire pourraient être déclarés admis. Ce sont en effet des collègues que les jurys ont jugé dignes d’être reçus s’il y avait plus de postes au concours. Il demande plus de mansuétude à l’égard de ces collègues.

Le ministère rappelle ses contraintes budgétaires, et précise qu’il y a 660 collègues sur liste complémentaire et que 130 ont déjà été appelés dans le cadre des doublons. Nous aurons bientôt un point sur ce thème, avec des documents.

Le SNALC rappelle son autre proposition : que les admissibles de cette années conservent leur admissibilité pour la prochaine session.

Le ministère indique que cette proposition est toujours jugée anticonstitutionnelle.


L'analyse du SNALC

Nous avons fait depuis le début de très nombreuses propositions au ministère. Dans un contexte aussi particulier, où il y a plus que jamais besoin d'un surplus de professeurs, la position budgétaire du gouvernement est insupportable.


 

Réforme du lycée

Le SNALC termine par un point de fort mécontentement au sujet de la réforme du LGT. Une proposition (suppression des E3C1) exprimée presque unanimement par des acteurs majoritaires représentant plusieurs champs (enseignants et personnels, parents) a été rejetée de façon plus que cavalière. Le SNALC constate que le ministre n’ait pas su saisir la main tenue pour montrer que, pour une fois, le dialogue social fonctionne.


Déclaration liminaire du SNALC au CTA du 17 juin

Déclaration liminaire du SNALC au CTA du 17 juin 2020

Chassez le naturel, il revient au galop! Le monde d’après le confinement ressemble fort à celui d’avant. Que reste-t-il aujourd’hui des belles paroles d’hier, des éloges sur l’investissement des professeurs et des personnels de l’Éducation nationale? De l’accueil des enfants des personnels soignants, où l’on avait trop de volontaires? De la continuité pédagogique mise en place sans préparation et sans filet, avec les moyens du bord, i.e. nos moyens propres ? Visiblement plus grand chose. L’ambiance est redevenue assez traditionnelle et, à défaut de reprendre le championnat de football, beaucoup se sont remis à l’un de nos sports nationaux préférés : taper sur les profs. Je dis «profs » car on nous attribue rarement le titre complet et on ne prend pas le temps non plus de citer les autres métiers du ministère, mais les CPE, AED, AESH, Perdir, ATSS, Psy-EN… sont bien sûr du voyage. De quoi serions-nous coupables, cette fois-ci ? Apparemment nous « renâclons ». Nous « rechignons ». Bref, nous ne voulons pas reprendre — ce qui nous permet de découvrir que nous nous serions arrêtés… bizarrement, nous n’avions pas remarqué. C’est évidemment notre faute si le protocole sanitaire n’a pas permis dans certaines écoles ou collèges d’accueillir tous les élèves en même temps.

Notre ministre, si souvent présent dans les médias, pourrait-il en profiter pour rétablir la vérité et dire à Mme Anne-Christine LANG, députée  LREM, qu’elle se trompe lorsqu’elle affirme que des « centaines de milliers » d’enseignants ne se sont pas sentis concernés et n’ont pas travaillé ? C’est insultant et blessant. Les personnels de l’Education nationale ne méritent pas ça. Vous le savez, Monsieur le Recteur, et nous avons apprécié toutes les fois où vous vous êtes adressé à nous pour nous soutenir. Le SNALC tient à vous en remercier.

Quoiqu’on entende dans les médias, la grande majorité d’entre nous appelle de ses vœux un retour à la normale. En effet nous n’en pouvons plus des heures passées devant un écran et au téléphone à maintenir le contact avec nos élèves et à entretenir leur motivation pour travailler. Nous avons fait bien plus que ce qu’exigeait notre service. Nous n’avons pas compté nos heures, avons utilisé nos propres moyens (matériel, abonnement…). Cette surcharge de travail couplée à la fatigue des écrans, le manque de déconnexion (internet, messagerie, téléphone y compris durant les week-ends) a clairement laissé des traces.  Vous comprendrez pourquoi le SNALC est réticent à ce que le nombre de formations à distance augmente au détriment des formations en présentiel. Le télétravail a été tout aussi difficile pour les personnels de l’Education nationale  que pour les salariés du privé. À cela s’ajoute le système hybride généré par le déconfinement où certains doivent faire de l’enseignement présentiel et de l’enseignement à distance.

Mais il est plus facile de nous jeter en pâture à ceux de nos concitoyens qui n’aiment rien tant que dénigrer les fonctionnaires. Cela permet de préparer tranquillement le terrain pour la réforme des retraites que l’on ne va pas tarder à voir revenir et pourquoi pas d’accélérer le changement en profondeur du métier de professeur, qui deviendra un simple exécutant au service du numérique. Après les amalgames réducteurs qui ont touché de plein fouet les forces de l’ordre, c’est au tour des enseignants d’être catégorisés comme ayant un défaut d’implication professionnelle généralisé. Gageons qu’on trouvera très bientôt quelque chose à reprocher aux personnels soignants. Face à ce phénomène, le SNALC défend plus que jamais nos métiers et continuera à se battre contre toutes les réformes qui ont pour but de les détruire et de nuire à l’intérêt des personnels et des élèves.

Suivant les déclarations du Président de la République à la télévision dimanche soir, notre ministre a donc annoncé lundi matin à la radio que tout le monde pourra ou devra, ce n’est pas forcément clair, remettre son enfant à l’école dès le 22 juin. Le protocole sanitaire sera donc assoupli. La distanciation physique évolue : il suffit d’un mètre latéralement entre chaque élève et tout ira bien, tous peuvent revenir en classe. Peu importe que certaines salles ne soient pas assez grandes, que nombre d’entre elles soient équipées de tables à deux places. Les directeurs d’école vont encore passer pour les méchants si le protocole empêche le retour de tous leurs élèves. La situation sera sans doute différente en collège.  Après avoir laissé aux parents le choix de remettre ou pas en classe leur(s) enfant(s) pendant plus d’un mois, et alors que tout le monde sait qu’en collège, après les conseils de classes, de plus en plus de parents décident de les en retirer, voire de partir en vacances avant la fin de l’année scolaire parce que les transports, les locations, sont moins onéreux que pendant la période officielle des vacances, comment ne pas trouver hypocrite le discours qui consiste à répéter que tous les jours d’école sont importants et que c’est donc la raison qui conduit à faire revenir en classe tous les élèves après le 22 juin ? Nous aurions bien aimé entendre ce discours les années passées, et en particulier en 2019 quand on nous a expliqué que les élèves de 3ème pourraient passer les épreuves du DNB en septembre s’ils ne pouvaient le faire à la date de repli décidée à cause de la canicule, parce qu’ils avaient prévu de partir en vacances avant la fin de l’année scolaire.

Concernant l’ordre du jour de ce CTA et en particulier le premier degré, depuis la mise en place de la formation mathématiques, le SNALC vous a alerté sur l’empiètement de cette formation sur la journée de solidarité et décomptée sur 2 demi-journées de prérentrée, imposant de surcroît des observations en classe. Les professeurs se sont retrouvés contraints d’abandonner des projets étalés sur deux années nécessitant des animations pédagogiques complémentaires, mettant ainsi un terme prématuré à leur investissement sur certaines formations, la formation Villani-Torossian atteignant parfois 27 heures. Les professeurs des écoles font assez d’heures supplémentaires non rémunérées comme cela. Il est dit « 100% des personnels doivent avoir bénéficié d’une formation personnelle sur tout ou partie de ces sujets sur la durée du schéma directeur » (page 3 « CTA FORMATION-projet 2020-2021 général »). Rien n’impose alors que l’intégralité du plan français soit traitée en une année, comme rien n’imposait que ce soit le cas pour le plan Villani-Torossian.

Et une formation imposée au chausse-pied, en dehors des heures d’enseignement, au-delà des 18 heures, est une formation pour laquelle l’assiduité va immanquablement laisser à désirer, comme le prouve le BSA 2018-2019. Le SNALC n’hésite pas à justifier ce manque d’assiduité par une démotivation évidente. Surtout lorsque le BO numéro 35 du 26 septembre 2019 (NOR : MENH1927275C ; Circulaire n° 2019-133 du 23-9-2019 ;MENJ  DGESCO C1-2  DGRH F1) précise que l’esprit de la formation est de proposer des services « adaptés aux besoins exprimés par les personnels. » Il faudrait dès lors garantir que la part de choix laissée aux personnels et les quotités horaires des candidatures individuelles seront suffisantes.

De même, relever les besoins de formations dans le premier degré en se basant sur les souhaits d’évolution exprimés dans les rendez-vous de carrière n’est pas forcément un moyen des plus justes en termes de gestion des ressources humaines. Qui osera écrire qu’il préfèrerait une formation conséquente au secourisme plutôt qu’une formation pour devenir PEMF, s’il vise une accélération de carrière ? Le relevé de besoins est faussé à la base.

Le SNALC s’étonne de voir que notre administration persiste dans la voie de la formation obligatoire chronophage avec un plan français qui va nécessiter temps et personnels. Nous vous rappelons que le SNALC a obtenu la priorisation des créations de postes devant élèves pour améliorer le taux d’encadrement, en lieu et place des créations de postes de conseillers pédagogiques, moins essentielles au vu du contexte actuel.

La priorité est aux élèves et à une rentrée des classes qui rattrapera retards et décrochages. Le SNALC a relayé bien en amont l’inquiétude légitime des conseillers pédagogiques en fonction qui ne pourront mener à bien leurs missions sans une dégradation importante de leurs conditions de travail (nombreux ajouts de missions sans octroi de temps supplémentaire). Le PAF 2020-2021 tel qu’il se présente aujourd’hui montre que personne n’en a tenu compte. Il était pourtant question de prévenir une souffrance prévisible des personnels.

Le temps est venu de faire des choix et de renoncer à une application aveugle d’injonctions ministérielles déconnectées du terrain. Une formation conséquente au numérique, au regard de la conscience professionnelle incommensurable dont les professeurs des écoles ont fait preuve afin d’assurer l’enseignement en distanciel aurait semblé plus adéquate. Mais cela risquerait sans doute de mettre en lumière notre honteux manque d’équipement numérique personnel, notre employeur n’y ayant jamais veillé et n’ayant pas avancé l’idée de nous équiper à la rentrée prochaine. Les professeurs sont soumis à l’obligation de résultats mais il semblerait que l’administration ne soit en aucun cas soumise à l’obligation de formation et d’équipement numériques de ses personnels. Pour le SNALC, les demandes institutionnelles doivent être reconsidérées et revues à la baisse pour permettre d’une part aux formations imposées et proposées de répondre aux besoins et d’autre part de respecter à minima les rythmes des personnels qui après avoir longtemps frôlé la surcharge, l’ont maintenant largement dépassée.

Le SNALC vous demande d’avoir le courage de protéger vos ressources humaines et de renoncer à des plans de formation qui ne feront qu’aggraver les risques psychosociaux.

Par ailleurs, nous souhaiterions nous aussi des précisions par rapport au nouveau protocole sanitaire car nous sommes très sollicités par des  personnels vulnérables qui se demandent ce qu’ils doivent faire le 22 juin.


Déclaration liminaire du SNALC au CTA du vendredi 12 juin

Déclaration liminaire du SNALC au CTA du vendredi 12 juin 2020

Le SNALC, représentatif dans le premier et le second degrés, dénonce une gestion de plus en plus calamiteuse de cette fin d'année scolaire en ce qui concerne les personnels de l'Éducation nationale.

Alors même que, depuis le début, le SNALC avait appelé à élargir l'accueil instauré pendant le confinement sur des critères clairs, qui pouvaient réellement répondre aux impératifs économiques et sociaux, la « réouverture » retenue, adossée au volontariat des familles, entraîne une fin d'année chaotique et toxique.

Ainsi, les consignes envoyées sont régulièrement entachées de flou, quand elles ne se contredisent pas ou ne changent pas du jour au lendemain. Et ce malgré les remontées précises et régulières du SNALC et des autres organisations syndicales représentatives. Qui en pâtit ? Les personnels de l'Éducation nationale, qu'on accuse de ne pas être suffisamment engagés et de renâcler.

Derniers exemples en date : alors que le décret règlementaire interdit l'accueil des usagers dans les lycées de zone orange sauf pour des entretiens individuels, la circulaire (datée du 3 juin pour une réouverture devant se faire à partir du… 2 juin) indique que l'on peut accueillir les élèves pour « du travail en petit groupe ». Et que dire de la gestion calamiteuse du volontariat des enseignants souhaitant garder leurs enfants ? L'assurance est donnée par le ministère aux syndicats représentatifs qu'ils peuvent continuer à le faire et qu'ils assureront la continuité pédagogique à distance pour la majorité d'élèves qui ne sont pas présents dans les écoles et établissements. Le ministère « oublie » de l'écrire dans sa circulaire, mais l'inscrit noir sur blanc dans sa foire aux questions du 3 juin. Quelques chefs d’établissement et IEN déclarent aux enseignants qu’ils se réfèrent uniquement à l’additif à votre note du  9 mai, additif que vous avez envoyé le 2 juin, Monsieur le Recteur. Ils persistent à répondre aux enseignants que la FAQ du ministère n’est pas officielle. Et pourtant, Monsieur le Recteur, vous nous avez dit à plusieurs reprises de nous y référer. D’autres font une lecture erronée de la mise à jour du 5 juin de ce document et invoquent les nécessités du service pour contraindre des enseignants à reprendre en présentiel. Le texte est pourtant clair : « Les personnels enseignants qui ne souhaitent pas confier leurs enfants à la crèche ou à l’école alors qu’ils en ont la possibilité et qui attestent sur l’honneur ne disposer d’aucune solution de garde alternative seront mobilisés, prioritairement et sous réserve des nécessités du service, par leur responsable hiérarchique pour la continuité pédagogique à distance assurée pour les élèves que leurs parents ont choisi ne pas confier à l’école. Les autres personnels devront poser des congés annuels ou des jours RTT. Aucune ASA ne pourra être accordée dans ce cas. » C’est pour ces raisons, Monsieur le Recteur, que la section académique du SNALC vous a demandé, dans un courriel du 5 juin dernier, de bien vouloir repréciser tout cela aux différents chefs de service du 1er et du 2nd degrés. A ma connaissance, nous n’avons pas eu de réponse.

Le SNALC rappelle que les agents ne sont pas responsables du protocole sanitaire et de ses contraintes. Il rappelle aussi que la majorité des élèves demeure à distance, et pas uniquement faute de place dans les écoles et les établissements. Ces élèves, il faut continuer de s'en occuper. Il rappelle enfin que les chefs d'établissement, les directeurs d'école, les équipes administratives et de vie scolaire ne vont pas s'amuser à reprendre chaque semaine, voire chaque jour, les modalités d'accueil des élèves dans les écoles, collèges et lycées, au gré de telle modification des consignes ou de telle annonce médiatique. Ils sont à bout.

Le SNALC ne nie pas que la gestion de la crise est complexe, et n'oublie pas que certains dossiers (comme celui des examens) ont été traités de façon sérieuse et dans un dialogue social de qualité. Mais il demande solennellement qu'on arrête de maltraiter les personnels.

Le ministère serait sans doute plus compréhensible et crédible s’il évitait d’inventer des formules du genre « vacances apprenantes ». Cette dernière trouvaille, non seulement est un oxymore difficile à apprécier lorsque l’on est proche de l’épuisement, mais en plus ne veut rien dire. L’adjectif « studieux » existe et même nos élèves peuvent le comprendre. Si le ministère de l’Education national lui-même ne respecte pas la langue française, ce n’est pas surprenant que chacun décide d’avoir sa propre lecture d’un texte.

Concernant le bilan social académique qui fait l’objet de ce CTA, nous souhaitons dire que  les délais pour en faire une analyse exhaustive ont été très courts, étant donné la taille du document et la date à laquelle il nous est parvenu. Cependant c’est aussi sa richesse qui en fait un document très intéressant. Nous remercions vos services, Monsieur le Recteur, pour ce travail important. Nous ferons des remarques si nécessaire, au fil de la réunion.

 

 

 

 

 


Déclaration liminaire CHSCTA du jeudi 4 juin

Déclaration liminaire CHSCTA du jeudi 4 juin 2020

Nous souhaitons dans cette déclaration liminaire poser quelques questions et mettre en évidence les difficultés, voire les souffrances, engendrées par la réouverture des établissements scolaires pour les personnels de l’Education nationale : les directeurs d’école, les personnels de direction, les enseignants et les autres personnels tels les AESH.

Certains chefs d’établissement et inspecteurs de l’Education nationale, prétextant qu’ils n’avaient pas de consignes rectorales pour après le 2 juin, on exigé un nouveau certificat médical auprès des personnes vulnérables, voire leur ont demandé un arrêt de travail, alors que les personnels voulaient continuer à travailler à distance. Les collègues se sont heurtés à leur médecin qui, à juste titre, leur a dit que ces demandes étaient absurdes. Dans le protocole national, il est indiqué que « les personnels présentant des facteurs de risque connus ne travaillent pas en présentiel ». La circulaire parue le 4 mai 2020 stipule que les personnels vulnérables ne doivent pas revenir en mai et en juin.  Pourriez-vous rappeler aux personnels de direction que la vulnérabilité ne s’arrête pas le 2 juin ? Par ailleurs que va-t-il se passer début juillet ? L’année scolaire va jusqu’au 4 juillet et bien souvent les derniers jours, dans les collèges et les lycées, sont consacrés à des réunions. Faut-il préciser à certains chefs d’établissement que l’absence d’élèves ne fait pas disparaître le risque de tomber malade pour les personnes vulnérables que l’on voudrait obliger à revenir en présentiel pour participer à des réunions ?

Concernant la volonté des parents de garder leurs enfants à domicile, le ministère a laissé traîner les choses et tergiversé. Après avoir dit, avant la réouverture des écoles, que les personnels EN n’avaient pas le choix, leurs enfants étant considérés comme prioritaires, puis avoir changé d’avis quelques jours plus tard et dit que c’était un droit jusqu’au 2 juin en laissant entendre que cela changerait après cette date, finalement, lors du CTMEN du 2 juin, la DGRH a décidé que ce droit serait maintenu en juin pour les professeurs. Ce fonctionnement peu clair qui évolue sans cesse est une source supplémentaire de stress pour les collègues.

Dans certains établissements ou écoles, en particulier dans le Privé sous contrat, on ne tient pas compte du fait que les enfants des personnels EN sont prioritaires, ce qui pose des problèmes aux collègues qui veulent revenir en présentiel mais n’ont pas la possibilité de mettre leurs enfants en classe certains jours de la semaine. Le Privé sous contrat n’est-il pas tenu aux mêmes obligations que le Public à ce sujet ?

Dans certaines écoles, il y a tellement d’élèves prioritaires qu’il faut choisir ceux qui seront accueillis pour respecter le protocole sanitaire. C’est un casse-tête pour les directeurs qui doivent faire face au mécontentement des parents.

Dans le 1er comme dans le 2nd degrés, le fait que tous les enseignants ne soient pas revenus physiquement dans les établissements fait peser une charge de travail supplémentaire sur tous. Il n’est pas question ici de mettre en cause les raisons tout à fait légitimes de ceux qui continuent le travail à distance, qu’il s’agisse de personnes vulnérables au Covid-19 ou bien de parents qui souhaitent garder leurs enfants à la maison.

Les enseignants en présentiel ont bien souvent la charge d’élèves qu’ils ne connaissent pas, avec des niveaux différents. Ils passent beaucoup de temps à faire respecter les gestes barrière. Il est à noter que les parents sont loin de tous se plier à leurs obligations en ce qui concerne le protocole sanitaire, en particulier celle de prendre la température de leur(s) enfant(s) le matin. Les enseignants qui travaillent à distance ont eux aussi une charge de travail plus importante puisqu’ils doivent gérer les élèves qui restent chez eux et qui ne sont donc pas forcément les leurs non plus. Le travail à distance est chronophage et engendre des TMS.

Cependant, quand la circulaire du  4 mai indique que « les professeurs qui assurent un service complet en présentiel dans l'école ou l'établissement ne sont pas astreints à l'enseignement à distance. L'enseignement à distance pour les élèves restés chez eux est assuré par les professeurs qui sont aussi à domicile », elle ne précise rien concernant ceux qui ne sont pas en présentiel toute la semaine. Dans certains collèges, il y a tellement peu d’élèves en classe qu’il n’a pas été possible de revenir au fonctionnement normal des cours. Les élèves sont accueillis et aidés dans leur travail à faire, travail toujours donné à distance. Et des professeurs se retrouvent à devoir faire à la fois du présentiel et du distanciel. Comment peut-on exiger des enseignants qui assurent une présence en établissement la même charge de travail à distance ?

En résumé, tous les personnels sont épuisés. Le résultat de ce retour à l’école imposé par le ministère contre l’avis du conseil scientifique et de l’ensemble des organisations syndicales, n’est satisfaisant pour personne et ne permet pas aux élèves décrocheurs, qui sont loin d’être tous revenus en classe, de rattraper leur retard. Tout au contraire, cela a conduit à désorganiser le travail en distanciel qui, même s’il n’était pas la panacée (en effet, pour le SNALC, rien ne remplacera le travail en classe), fonctionnait pour la majorité des élèves. En outre, la perspective des 2S2C, que le ministère essaie d’imposer dans les académies inquiète encore davantage les personnels qui se demandent dans quelles conditions ils devront travailler en septembre. Ce n’est pas le message du Délégué Académique au Numérique, reçu hier, qui va rassurer nos collègues de collèges et de lycées. L’enseignement mixte ou hybride ne semble pas compatible avec les 2S2C. La mise en place obligatoire de cette nouvelle façon d’enseigner sera sans doute assortie d’une dotation en équipement informatique pour chaque professeur et chaque élève.

Par ailleurs, si nous avons bien compris que pendant le confinement, les opérations exceptionnelles ne pouvaient être prises en compte pour les traitements, quand et comment seront-elles régularisées ? Certains chefs d’établissement font des difficultés pour faire remonter les heures supplémentaires effectives qui ont pourtant été faites, d’autres demandent aux élèves ou aux étudiants d’attester du travail des professeurs.

Pour rester dans le registre des traitements, des gestionnaires de disciplines au rectorat ont répondu à des collègues qui sont censés avoir changé d’échelon ces derniers mois, que « le changement d’échelon ne sera effectif qu’à compter du 1er juillet ». Pouvez-vous nous préciser ce que cela signifie et s’il y aura bien un effet rétroactif ?

Par rapport à l’actualité, un autre point préoccupe les collègues du 1er degré. Quand sera faite la désinfection des écoles dans lesquelles se tiendra le second tour des élections municipales ?