La prise en compte du handicap dans l’EN : nouvelle enquête du SNALC

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L’enquête du SNALC

Le SNALC considère que les personnels titulaires d’une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) doivent bénéficier d’une attention particulière dans tous les domaines de la vie professionnelle. C’est pour cela qu’il a mis notamment en place une réduction significative de la cotisation syndicale de ses adhérents concernés.

Cependant, le pôle santé-handicap du SNALC reçoit régulièrement des alertes sur les difficultés rencontrées dans différentes académies concernant la prise en compte du handicap et le respect des droits des travailleurs handicapés.

Nous avons souhaité, en 2022, disposer d’éléments statistiques les plus larges possibles sur les dysfonctionnements rencontrés, ce qui nous avait permis de porter nos revendications dans le cadre d’une audience au ministère.

Afin de pouvoir mesurer les évolutions sur ce sujet, le SNALC vous propose de répondre à nouveau à une enquête similaire à celle d’il y a deux ans : nous vous remercions par avance de prendre quelques minutes pour répondre au questionnaire suivant, et vous tiendrons informés des résultats de notre enquête et des éventuelles réponses.

Pôle Santé-Handicap
sante-handicap [at] snalc.fr


Résultat de l’enquête Handicap de 2022 :

 

 


QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1492

SNALC congres Strasbourg mai 2023 - Photo Philippe Sautier (3)

Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Il connaîtra ses dossiers. Elle aura de l’ambition politique. Il aura mis ses enfants dans le privé. Elle voudra faire SA réforme. Il supprimera des postes. Elle ne trouvera pas de candidats. Il abrogera les groupes de besoin ou de niveau — il n’aura jamais réussi à comprendre la différence — en 6e et 5e. Elle placera le SNU sur temps scolaire. Il parlera du pilotage. Elle parlera de la gouvernance. Il écrira ensuite un livre sur le fait qu’il a été incompris. Elle deviendra ensuite directrice d’un groupe privé dans le numérique éducatif… [Lire la suite]

Afin d’être au plus près de vos attentes et de vous informer au mieux, la revue du SNALC a évolué dès cette rentrée, avec désormais deux numéros mensuels au lieu d’un : l’un centré sur le second degré et le supérieur, et le second sur les problématiques spécifiques de l’école primaire.


QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1492 – école

SNALC congres Strasbourg mai 2023 - Photo Philippe Sautier (3)

J-Rémi Girard
Président du SNALC

Il connaîtra ses dossiers. Elle aura de l’ambition politique. Il aura mis ses enfants dans le privé. Elle voudra faire SA réforme. Il supprimera des postes. Elle ne trouvera pas de candidats. Il abrogera les groupes de besoin ou de niveau — il n’aura jamais réussi à comprendre la différence — en 6e et 5e. Elle rendra obligatoire 10 évaluations nationales des élèves par an et par niveau. Il parlera du pilotage. Elle parlera de la gouvernance. Il écrira ensuite un livre sur le fait qu’il a été incompris. Elle deviendra ensuite directrice d’un groupe privé dans le numérique éducatif… [Lire la suite]

Afin d’être au plus près de vos attentes et de vous informer au mieux, la revue du SNALC a évolué dès cette rentrée, avec désormais deux numéros mensuels au lieu d’un : l’un centré sur le second degré et le supérieur, et le second sur les problématiques spécifiques de l’école primaire.

SNALC congres Strasbourg mai 2023 - Photo Philippe Sautier (3)

J-Rémi Girard
Président du SNALC

Il connaîtra ses dossiers. Elle aura de l’ambition politique. Il aura mis ses enfants dans le privé. Elle voudra faire SA réforme. Il supprimera des postes. Elle ne trouvera pas de candidats. Il abrogera les groupes de besoin ou de niveau — il n’aura jamais réussi à comprendre la différence — en 6e et 5e. Elle rendra obligatoire 10 évaluations nationales des élèves par an et par niveau. Il parlera du pilotage. Elle parlera de la gouvernance. Il écrira ensuite un livre sur le fait qu’il a été incompris. Elle deviendra ensuite directrice d’un groupe privé dans le numérique éducatif… [Lire la suite]

Afin d’être au plus près de vos attentes et de vous informer au mieux, la revue du SNALC a évolué dès cette rentrée, avec désormais deux numéros mensuels au lieu d’un : l’un centré sur le second degré et le supérieur, et le second sur les problématiques spécifiques de l’école primaire.


SQOOLTV : Une rentrée avec ou sans ministre ?

« Les difficultés que nous pouvons rencontrer sont effectivement : avons-nous 100 % des enseignants ? La réponse est non. Et nous ne les aurons pas tout au long de l'année. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

En ce jour de rentrée scolaire, comment appréhender cette nouvelle année, en pleine instabilité politique ? Ces vacances auront-elles été une trêve ou un moment de réflexion ? Qu’en pensent les acteurs de l’éducation ? 

Jean-Rémi Girard, président du SNALC,  répond aux questions sur SQOOL TV Le grand JT de l’éducation le 02 septembre 2024.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

[…] Pour vous citer, vous l’aviez déjà dit début juillet dernier, “la rentrée est déjà faite”, Jean-Rémi Girard.

Ça veut donc dire quoi ? Ça veut dire que les chefs d’établissement et les recteurs, finalement, ce sont eux qui, aujourd’hui, gèrent cette rentrée bien plus que le ministre ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, tout à fait. Le travail du ministère se fait très, très en amont, et c’est surtout un agenda politique : des réformes, la mise en œuvre d’un certain nombre de choses.

Mais le travail concret, lui, se fait au niveau des académies, puis au niveau des écoles et des établissements scolaires. C’est-à-dire que nous, on va s’occuper des élèves.

Les difficultés que nous pouvons rencontrer sont effectivement : avons-nous 100 % des enseignants ? La réponse est non. Et nous ne les aurons pas tout au long de l’année.

On le sait déjà, puisqu’en cette année, la situation est assez similaire à celle des deux années précédentes en termes de manque de postes et de difficultés à remplacer.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Pourtant, ce matin, Nicole Belloubet a bien dit sur France Inter qu’elle faisait tout pour qu’il y ait un professeur devant chaque élève pour cette rentrée 2024.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Elle fait tout, mais ce n’est pas parce qu’elle fait tout que cela va se réaliser.

«on a l'impression que tout le monde n'a pas pris conscience qu'en réalité, elle n'est pas vraiment ministre.»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Pourquoi prendre la parole ce matin, dans ces conditions, sur une grande station comme France Inter, en tant que ministre, certes démissionnaire, mais tout de même ministre de l’Éducation, ou du moins en charge des affaires courantes, pour affirmer qu’il y aurait un professeur devant chaque élève, ou en tout cas sauf cas exceptionnels, mais qu’elle faisait tout pour cela ? Pourquoi cette communication ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Alors, moi je trouve ça très étrange, parce que cela fait maintenant environ 50 jours que le gouvernement a démissionné. La ministre démissionnaire a quand même tenu une conférence de presse de rentrée.

J’avoue que je n’ai pas très bien compris, et au SNALC non plus, en quoi une conférence de presse de rentrée fait partie des affaires courantes. Il ne nous semblait pas que c’était le cas… ou encore ses visites dans les écoles, etc. On a l’impression que ministre démissionnaire et ministre, c’est à peu près la même chose.

Elle parlait déjà de généraliser l’expérimentation concernant les téléphones portables en janvier ; elle disait que les mesures sur la réforme du brevet étaient pour l’instant gelées, mais qu’elles allaient reprendre dès qu’il y aurait un nouveau gouvernement.

Enfin, on a l’impression que tout le monde n’a pas pris conscience qu’en réalité, elle n’est pas vraiment ministre.

Donc, c’est très bizarre qu’elle fixe un cap alors qu’elle n’est pas en capacité de le fixer. Peut-être que dans une semaine, ce cap sera complètement différent.

«...[les] évaluations nationales et la multiplication de celles-ci [...] sont très fortement rejetées par les professeurs des écoles depuis le début.»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Vous êtes tous unis, je parle des syndicats, dans cette grève ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Pour l’instant, nous n’avons pas encore appelé à la grève. À l’heure où nous nous parlons, nous sommes en train d’en discuter en intersyndicale, et ce n’est pas une grève de rentrée de l’Éducation nationale.

La proposition concerne uniquement le premier degré, spécifiquement sur le point des évaluations nationales et la multiplication de celles-ci, qui sont très fortement rejetées par les professeurs des écoles depuis le début.

Donc, s’il y a une journée de grève, ce sera très spécifiquement sur ce sujet.

Ce n’est pas la “grève fourre-tout” où l’on rassemble toutes les revendications pour les présenter à la rentrée.

Pour l’instant, au SNALC, nous n’avons pas pris position.

«Effectivement, les moyens concrets, ce sont ceux de l'établissement ou de la collectivité locale, donc du département pour les collèges, qui a peut-être autre chose à faire que d'acheter des casiers en urgence pour la rentrée.»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

On parle de la pause numérique, vous l’avez évoquée, cela a été annoncé dans le discours de rentrée.

On en a reparlé effectivement ce matin avec une expérimentation dans 200 collèges — je crois que ce ne sont que des collèges, pas des lycées — avant une généralisation prévue pour janvier 2025.

Concrètement, ça veut dire quoi ? Des casiers ? Les téléphones dans les sacs ? Qui va payer les casiers ? Comment fait-on ? L’argent vient d’où ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Alors, l’argent provient soit des collectivités locales, soit de l’établissement lui-même. Ce n’est pas l’État qui finance, cela a été clairement dit : l’État ne met pas d’argent.

Donc l’État propose une expérimentation et envisage une généralisation sans avoir le pouvoir politique de le faire, une fois encore on le rappelle, parce qu’en janvier, on ne sait pas très bien ce qui va se passer.

Mais effectivement, les moyens concrets, ce sont ceux de l’établissement ou de la collectivité locale, donc du département pour les collèges, qui a peut-être autre chose à faire que d’acheter des casiers en urgence pour la rentrée.

En soi, nous ne sommes pas contre, au SNALC, sur le principe — le téléphone portable est un vrai souci, je crois que c’est à peu près la quatrième fois qu’on l’interdit au collège.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Oui, parce que ce n’est pas tout nouveau, n’est-ce pas ? Ça date de 2019, non ? Ou 2018, c’est ça ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, c’était Jean-Michel Blanquer. Là, c’est une modalité différente. Si c’est appliqué, il est difficile de vérifier, d’être derrière chaque élève, de s’assurer que le téléphone est bien éteint au fond du sac et qu’il ne soit pas allumé dans la poche.

« Très clairement, c'est ce que nous avons toujours dit au SNALC. D'ailleurs, nous avions transmis aux chefs d'établissement et aux enseignants un document indiquant que le texte réglementaire était tellement mal écrit et flou, qu'il était possible de l'interpréter de diverses façons et donc de faire à peu près ce que l'on voulait.»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

SNALC – Jean-Rémi Girard

[Sur l’organisation du “choc des savoirs” en collège]

Autant de collèges, autant d’organisations.

On avait déjà eu un sérieux signal d’alerte lorsque l’enseignement privé sous contrat avait déclaré : “Si nous n’avons pas les moyens suffisants, nous ne l’appliquerons pas.” Je ne crois pas que les rectorats aient vraiment vérifié de près ce qui s’est passé à la rentrée dans les collèges privés.

Partant de là, les collèges publics pourraient aussi se dire : “De toute façon, puisque le privé fait bien ce qu’il veut, et qu’il n’y a plus de pouvoir politique suffisamment fort pour nous l’imposer, nous allons essayer de trouver les solutions les plus adaptées aux élèves.” Cela pourrait signifier, par exemple, organiser des demi-groupes, proposer des heures de soutien, et ne pas forcément aligner toutes les heures de français et de mathématiques pour tous les niveaux de 6e et 5e, sur toutes les heures de toute la semaine, ni échanger les élèves toutes les quatre semaines, comme cela avait été pensé par la ministre. C’est déstructurant au possible.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Cela vous paraît-il incohérent de dire que, si l’on n’a pas les moyens de le faire, on ne le fait pas, quitte à ne pas déstabiliser ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Non, cela nous semble cohérent de ne pas le faire si on n’a pas les moyens de le faire.

Très clairement, c’est ce que nous avons toujours dit au SNALC. D’ailleurs, nous avions transmis aux chefs d’établissement et aux enseignants un document indiquant que le texte réglementaire était tellement mal écrit et flou, qu’il était possible de l’interpréter de diverses façons et donc de faire à peu près ce que l’on voulait.

Nous pensons que cela va progressivement s’effilocher et se dissoudre, comme beaucoup de réformes de ce type, surtout quand il n’y a pas de pouvoir politique derrière pour les maintenir. On verra très vite dans les établissements que, faute de personnel, d’heures suffisantes, et avec les tensions créées au sein des équipes — par exemple, en prenant des heures d’anglais pour les convertir en heures de français, ou en supprimant des doublons en sciences pour fabriquer des heures de mathématiques —, il est très probable que l’on abandonne rapidement.

« Peu importe où en est le texte, nous aurons un ou une ministre de l'Éducation nationale à un moment donné, et si cette personne ne souhaite pas publier les textes, ils ne seront pas publiés. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Donc, pas de redoublement en tout cas, c’est sûr, c’est ce qui a été annoncé ce matin, pour ceux qui ratent le brevet ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Alors, il ne s’agissait pas du redoublement, mais des prépa-secondes, c’est-à-dire que l’idée était de généraliser les classes de prépa-seconde pour ceux qui n’ont pas obtenu le brevet.

Nous, au SNALC, nous n’étions pas contre le principe — nous étions d’ailleurs un peu les seuls, mais peu importe, nous l’assumons. En revanche, nous avions averti dès le départ des problèmes de logistique. Les résultats du brevet, cette année, sont tombés le 6 juillet. Donc, décider de l’orientation d’un élève le 6 juillet, c’est un peu tard. Nous avions donc dit que ce serait inorganisable. Et effectivement, la ministre a mis les deux pieds sur le frein en disant : “Non, non, ça, on ne va pas le faire.”

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Pour être cohérent jusqu’au bout, pourquoi étiez-vous “pour” ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Nous, au SNALC, nous sommes plutôt favorables à ce que l’on appelle des années de “propédeutique”, c’est-à-dire des années préparatoires pour les élèves qui vont rencontrer de grandes difficultés en seconde, ce que les collègues constatent souvent.

Nous trouvions intéressant de créer une classe pour les préparer à la seconde, mais dans des conditions qui n’étaient absolument pas garanties. Si c’est pour mettre 34 élèves qui n’ont pas obtenu le brevet dans une même classe de prépa-seconde, je peux déjà vous dire que cela ne fonctionnera pas.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Et pourquoi une prépa-seconde et pas un redoublement de troisième ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Cela se passait au lycée, et nous trouvions plus intéressant que ce soient les professeurs de lycée qui préparent les élèves à la classe de seconde, car ce sont eux qui allaient pouvoir assurer la continuité.

De toute façon, ça ne va pas avoir lieu, puisque très clairement, ce n’est plus d’actualité.

En revanche, quand la ministre dit que “le brevet 2025, le brevet à venir, va changer”, je tiens à rappeler qu’elle n’a pas la compétence politique ni décisionnaire pour faire ce genre d’annonce aujourd’hui. Peu importe où en est le texte, nous aurons un ou une ministre de l’Éducation nationale à un moment donné, et si cette personne ne souhaite pas publier les textes, ils ne seront pas publiés.

Pour l’instant, nous disons simplement : “Le brevet ne change pas.”

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Mais c’est d’ailleurs ce qu’elle dit, elle affirme que “les annonces ont été gelées”.

« c'est le principe d'une expérimentation dans l'Éducation nationale : on n'évalue jamais rien. C'est toujours la grande spécialité de notre pays »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Il s’agit surtout de combattre l’inégalité et le communautarisme scolaire, car c’est tout de même le sujet principal.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, alors l’uniforme reste assez symbolique de ce point de vue. Par exemple, on ne fournit pas les chaussures, donc les inégalités vestimentaires vont apparaître ailleurs, en dehors du polo, du blazer ou de ce qui aura été choisi.

Il faut aussi noter que cette expérimentation est financée par des deniers publics, ce ne sont pas les familles qui paient. Cela signifie que si l’on envisage une généralisation de cette mesure, ça va coûter une somme absolument colossale. Il est donc irréaliste de penser que tout cela puisse être financé par l’État seul.

Pour nous, l’uniforme n’est pas une priorité. Ça existe, par exemple, en Martinique, où la tenue d’établissement est en place depuis longtemps. Ça ne pose pas de problème particulier, mais ça n’a pas non plus transformé l’académie de Martinique.

En réalité, tout cela relève plus de l’occupationnel et de la communication politique. On en a beaucoup parlé, et au final, il y a 90 établissements où ça va être mis en place. Mais on est déjà incapables d’évaluer l’impact, on le sait d’avance.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

C’est tout de même le principe d’une expérimentation.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, c’est le principe d’une expérimentation dans l’Éducation nationale : on n’évalue jamais rien. C’est toujours la grande spécialité de notre pays.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Dès le début de la rentrée, Jean-Rémi Girard est déjà bien là !

« on s'est rendu compte que finalement, ce n’était pas si mal, en fait, une rentrée sans ministre. Et qu’au final, pour la rentrée, le ou la ministre n’est peut-être pas la personne la plus importante. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

SQOOL TV – Virginie Guilhaume

Dernière petite question, vraiment, ça ressemble à un quiz. Qui ? Rue de Grenelle ?

Une idée ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Non, mais on s’est rendu compte que finalement, ce n’était pas si mal, en fait, une rentrée sans ministre. Et qu’au final, pour la rentrée, le ou la ministre n’est peut-être pas la personne la plus importante.


Europe 1 – Une rentrée des classes sans ministre de l’Éducation nationale, est-ce un problème ?Europe 1 – Une rentrée des classes sans ministre de l’Éducation nationale, est-ce un problème ?

«... Cela montre bien que le ou la ministre de l'Éducation nationale n'est pas vraiment la personne la plus importante. Le système fonctionne, ou plutôt dysfonctionne, car il est en crise, mais il repose beaucoup plus sur les personnels. Un enseignant, une accompagnante d'élèves en situation de handicap, un personnel de direction ou un personnel administratif ont bien plus de responsabilités et d'impact qu'un ministre....»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

12 millions d’élèves vont reprendre le chemin des cours demain, sans ministre attitré, et avec des réformes à venir, notamment en ce qui concerne le brevet. Jean-Rémi Girard, professeur de français, fera sa rentrée.

Jean-Rémi Girard, président du SNALC, est l’invité de Lenaïg Monier sur Europe 1 le premier septembre 2024.

Europe 1 – Lénaïg Monier

12 millions d’élèves vont reprendre le chemin des cours demain, sans ministre attitré, et avec des réformes à venir, notamment en ce qui concerne le brevet. Jean-Rémi Girard, professeur de français, fera sa rentrée. Il est également président du SNALC, le Syndicat National des Lycées et Collèges, et il est à mes côtés.

Dernière journée de vacances pour tous les écoliers français. Il faut s’y résoudre, et nous allons en parler dans un instant avec Jean-Rémi Girard.

Mais avant cela, voyons si les petits comme les grands sont prêts à retrouver le chemin de l’école. Nous sommes allés vous poser la question dans les rues de Toulouse.

Propos recueillis pour Europe 1 par Alexis Bourdon. En tout cas, les Toulousains semblent prêts.

Et vous, Jean-Rémi Girard, êtes-vous prêt ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Écoutez, oui, j’ai fait ma pré-rentrée vendredi, comme tous les collègues. Oui, nous sommes prêts.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Vous êtes prêt, alors je vous poserai la question à nouveau dans un instant. Mais avant cela, le ministère de l’Éducation nationale, est-il lui aussi prêt ? (…)

Je reviens vers vous, Jean-Rémi Girard. Vous représentez le SNALC, le Syndicat National des Lycées et Collèges.

Nous allons d’abord nous pencher sur le brevet des collèges. Vous êtes professeur de lycée.

SNALC – Jean-Rémi Girard

J’ai fait 9 ans de collège.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Alors, après 9 ans passés au collège, comment accueille-t-on les parents et les élèves de 3e cette année ? Que leur dit-on ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

On leur dit que, pour le moment, c’est comme d’habitude et que, si des changements doivent intervenir, ils seront évidemment tenus au courant.

Mais nous-mêmes ne sommes pas décisionnaires, donc pour l’instant, nous faisons comme si le brevet ne devait pas changer.

Si, à un moment donné, le ou la ministre décide de publier des textes, alors nous nous adapterons.

Au SNALC, nous trouvons très étrange que des textes modifiant un examen soient publiés la même année.”

Europe 1 – Lénaïg Monier

L’année même de l’examen ?

Un peu comme le stage de première et de seconde qui est arrivé un peu…

SNALC – Jean-Rémi Girard

Comme le stage de seconde, qui a été introduit en cours d’année, et qui, en plus, n’avait pas grand sens en soi.

Pour nous, l’éducation s’inscrit dans un temps long. Cela implique que les personnels se préparent, ainsi que les élèves et les familles.

Donc, lorsqu’une nouvelle mesure est décidée, il semble logique de l’appliquer à la rentrée suivante.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Alors, on a parlé, et on a également entendu dans le sujet de Louis Salé, la question des classes de niveau. Cela reste en suspens, c’est bien ça ?

Comment allez-vous pouvoir évaluer tout cela ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Alors, les classes de niveau, les groupes de besoins, les groupes de niveau… C’est un peu flou. Déjà, Gabriel Attal et Nicole Belloubet n’étaient pas d’accord sur la terminologie, ce qui ne nous a pas vraiment aidés.

Ce que nous constatons, c’est qu’il y a autant de façons de faire que de collèges. Certains établissements suivent scrupuleusement ce que le ministère a mis en place au printemps dernier.

D’autres collèges, il faut le dire, n’organiseront pas de groupes de besoins. Ils utiliseront les quelques heures supplémentaires, quand elles existent, pour faire des dédoublements.

L’enseignement privé sous contrat a clairement déclaré que, sans moyens supplémentaires, il n’appliquerait pas cette réforme.

Dans ce contexte, sans véritable volonté politique, les établissements feront de leur mieux. Il faut aussi noter que ces groupes de besoins, tels qu’ils ont été pensés par Gabriel Attal et Nicole Belloubet, demandent beaucoup plus de personnel que ce qui nous a été alloué, notamment dans des disciplines en crise.

Le français et les mathématiques, deux disciplines qui ne font pas le plein au concours, sont particulièrement concernées. De plus, cela crée des contraintes logistiques terrifiantes. Il faut aligner toutes les classes de sixième sur les mêmes créneaux horaires pour le français et les mathématiques.

Cela signifie que vous verrez passer des élèves que vous n’aurez même pas vraiment l’occasion de connaître au cours de l’année, et vous ne serez même pas leur professeur attitré. Cela va rendre les rendez-vous avec les parents très compliqués.

En français, par exemple, comment ça se passe ? Il faudra demander à M. Machin ou Mme Bidule, qui l’aura vu trois semaines ou quatre semaines.

Je pense que cette initiative va se dissoudre d’elle-même au fil du temps, car elle n’a pas été pensée de manière concrète et pratique.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Justement, nous entendions il y a quelques instants Pascal Perrineau nous dire que nous pourrions avoir un nouveau Premier ministre demain, en la personne de Bernard Cazeneuve.

Vous avez vu défiler un bon nombre de ministres de l’Éducation ces dernières années, alors que, comme vous le rappeliez, l’Éducation nationale a besoin de stabilité.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, c’est peut-être une question de karma. Nous avons eu Jean-Michel Blanquer, qui a battu le record de longévité en tant que ministre de l’Éducation, même si son mandat n’a pas été forcément brillant. Il est resté en poste pendant cinq ans.

Ensuite, nous avons vu passer Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra — qui n’est pas restée longtemps —, et maintenant Nicole Belloubet. Et peut-être quelqu’un d’autre bientôt.

Cela montre bien que le ou la ministre de l’Éducation nationale n’est pas vraiment la personne la plus importante. Le système fonctionne, ou plutôt dysfonctionne, car il est en crise, mais il repose beaucoup plus sur les personnels.

Un enseignant, une accompagnante d’élèves en situation de handicap, un personnel de direction ou un personnel administratif ont bien plus de responsabilités et d’impact qu’un ministre.

En réalité, on voit bien que les ministres prennent des décisions, puis passent à autre chose. S’ils ont fait une réforme qui n’a pas marché, ce n’est pas très grave pour eux.

Pour nous, en revanche, si ça ne se passe pas bien, c’est beaucoup plus grave.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Et vous serez donc demain aux avant-postes, un peu livré à vous-même, comme nous l’avons bien compris en cette période intermédiaire.

Merci beaucoup, Jean-Rémi Girard. Bonne rentrée !

SNALC – Jean-Rémi Girard

Écoutez, merci, et bonne rentrée à tous les collègues ainsi qu’à tous les élèves.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Et à tous les 12 millions de petits et grands qui reprennent le chemin de l’école demain. Je rappelle que vous présidez le SNALC, le Syndicat National des Lycées et Collèges.

«...On leur dit que, pour le moment, c'est comme d'habitude et que, si des changements doivent intervenir, ils seront évidemment tenus au courant. Mais nous-mêmes ne sommes pas décisionnaires, donc pour l'instant, nous faisons comme si le brevet ne devait pas changer. Si, à un moment donné, le ou la ministre décide de publier des textes, alors nous nous adapterons...»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

RTL – Rentrée des professeurs dans quel contexte ?

« ...Alors oui, effectivement, certaines choses ont été mises en place sur le plan technique. Mais de là à dire que la rentrée est prête et que tout va bien se passer, je pense que ce serait ni plus ni moins qu'un mensonge. »
Maxime Reppert
Vice-président du SNALC

Les enseignants qui effectuent aujourd’hui leur rentrée des classes. Ils sont plus de 850 000 à reprendre le chemin de leur école, collège ou lycée, dans un contexte de pénurie d’enseignants, comme on le sait. Un dossier chaud concerne les collèges : la mise en place des groupes de besoins en français et en maths, qui touchera les classes de 6e et de 5e.

RENTRÉE DES PROFESSEURS – Maxime Reppert, Vice-président du syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur est l’invité de RTL Midi le 30 août 2024.

RTL – Vincent Parizeau

Eh oui, avant les élèves, ce sont les enseignants qui effectuent aujourd’hui leur rentrée des classes. Ils sont plus de 850 000 à reprendre le chemin de leur école, collège ou lycée, dans un contexte de pénurie d’enseignants, comme on le sait. Un dossier chaud concerne les collèges : la mise en place des groupes de besoins en français et en maths, qui touchera les classes de 6e et de 5e.

RTL – Céline Landreau

Bonjour Maxime Reppert.

SNALC – Maxime Reppert

Bonjour.

RTL – Céline Landreau

Vous êtes le vice-président du Syndicat national des collèges et lycées. Une rentrée comme celle-ci, sans ministre de plein exercice, est assez atypique, pour le moins. Est-ce que c’est un problème ?

SNALC – Maxime Reppert

En tout cas, c’est du jamais vu. C’est du jamais vu. Et puis, si vous voulez, il y a quelques jours, nous avons assisté à une conférence lunaire de la ministre démissionnaire.

Alors oui, effectivement, certaines choses ont été mises en place sur le plan technique. Mais de là à dire que la rentrée est prête et que tout va bien se passer, je pense que ce serait ni plus ni moins qu’un mensonge.

Il y a des problèmes de fond, et des éléments nouveaux viennent s’ajouter à cette rentrée, ce qui crée de la confusion, de l’incertitude, et aussi des craintes. Nous sommes donc confrontés à une grande instabilité dès le début.

RTL – Vincent Parizeau

Des problèmes de fond, disiez-vous, notamment cette année encore, et peut-être même plus que jamais, la crise du recrutement des enseignants et les problèmes de remplacement.

Le ministère a révélé, je crois, en juillet, qu’il y avait encore près de 3 000 postes vacants. Comment fait-on dans cette situation ?

SNALC – Maxime Reppert

3 185 postes vacants. On fait comme on peut, c’est-à-dire que les classes deviennent de plus en plus surchargées. Au lycée, on dépasse allègrement les 30, voire 35 élèves ou plus.

Et que font les différents rectorats ?

Ils mettent en place des job datings ou publient des annonces pour tenter de recruter des collègues contractuels.

Cependant, on a bien vu il y a quelques années, notamment en région parisienne, que bon nombre de collègues recrutés par ce biais abandonnent au bout de quelques jours, voire quelques semaines.

Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas été suffisamment formés.

Et surtout, parce que la réalité du métier est bien différente de tous les stéréotypes véhiculés sur la profession.

Vous savez, on parle de 850 000 enseignants. J’ai même vu des groupes Facebook où l’on parle de 800 000 “feignasses”, à cause de tous les stéréotypes qui circulent sur les enseignants

RTL – Vincent Parizeau

Vous voulez dire que la raison de cette pénurie, ce n’est pas uniquement le salaire ?

SNALC – Maxime Reppert

Il y a aussi la question du salaire. Un enseignant est un fonctionnaire de catégorie A, mais il touche en moyenne 1 000 euros de moins par mois qu’un autre fonctionnaire de catégorie A dans un autre ministère. Vous imaginez ? Un écart de 1 000 euros par mois.

Il y a également le fait que nous n’avons pas de véritable médecine du travail. En effet, il n’y a qu’une seule visite médicale obligatoire pour un enseignant, et c’est au début de sa carrière, lors de son entrée dans le métier. Après cela, il n’y a plus rien.

Il n’y a tout simplement pas assez de médecins pour les personnels de l’Éducation nationale.

On constate une augmentation des risques psychosociaux, avec des enseignants de plus en plus surchargés, à qui l’on demande toujours plus. Les réformes s’enchaînent, certaines font et défont des choses, et au milieu de tout cela, il y a un monde qui se sent abandonné et non protégé, d’autant plus qu’il y a une banalisation de la violence.

RTL – Céline Landreau

Maxime Reppert, vous parliez des réformes. Justement, il y a celle des groupes de niveau, aussi appelés groupes de besoin.

Est-ce que cela nécessite, par exemple, de mobiliser davantage d’enseignants aujourd’hui ?

SNALC – Maxime Reppert

Au début, on parlait de groupes de niveau, et on avait une idée de ce que cela allait être. Cela s’est transformé ensuite en groupes de besoin. Comme souvent avec les réformes de l’Éducation nationale, on se rend compte que cela a été fait de telle manière que cela ne pouvait pas être bénéfique. Autrement dit, cela a été extrêmement mal organisé.

Déjà, la mise en place a été précipitée, sans tenir compte des avertissements et des conseils des organisations syndicales comme le SNALC, qui avait d’ailleurs alerté Gabriel Attal, puis ses successeurs, sur les dangers d’une mise en place hâtive…

RTL – Vincent Parizeau

Mais ces groupes de besoin vont bien être mis en place. Il n’y aura pas, si je puis dire, de boycott de la part des enseignants sur le terrain ?

SNALC – Maxime Reppert

Ça va être du bricolage. De toute façon, qu’est-ce qui se passe ?

Les établissements n’ont pas tous les mêmes moyens pour mettre en place ces réformes. Donc, vous allez déjà constater une fracture géographique.

Il y aura déjà une fracture territoriale.

RTL – Céline Landreau

Merci beaucoup Maxime Ruppert. Je suis désolée, on est pris par le temps.

RTL – Céline Landreau

Malheureusement, mais on a compris que cette rentrée des profs ne se fait pas dans une grande sérénité cette année, notamment vu la situation politique.

« ...Au début, on parlait de groupes de niveau, et on avait une idée de ce que cela allait être. Cela s'est transformé ensuite en groupes de besoin. Comme souvent avec les réformes de l'Éducation nationale, on se rend compte que cela a été fait de telle manière que cela ne pouvait pas être bénéfique. Autrement dit, cela a été extrêmement mal organisé... »
Maxime Reppert
Vice-président du SNALC

Vacance de postes Postes spécifiques d'enseignants du second degré susceptibles d'être vacants en Nouvelle-Calédonie à la rentrée australe de février 2025 et modalités de candidature Avis (NOR : MENH2420678V) Consulter le texte

Vacance de postes

Postes spécifiques d'enseignants du second degré susceptibles d'être vacants en Nouvelle-Calédonie à la rentrée australe de février 2025 et modalités de candidature

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Bonnes vacances estivales 2024

Le bureau du Snalc Nice vous souhaite de bonnes vacances estivales 2024.

Nous restons vigilants à l’actualité et nous alimenterons le site académique du Snalc Nice en conséquence.

Notre boite mail et notre téléphone restent joignables tout l'été si besoin :

SNALC NICE – Bat B, 25 Av. Lamartine, 06600 Antibes – 06 83 51 36 08 – snalc.nice@hotmail.fr ou snalc-nice@snalc.fr

Le bureau,


Accueil PSTG Nice

Comme chaque année le Snalc Nice et ses équipes seront présents lors de la journée d'accueil le 29 août 2024 au "Petit Valrose" à Nice.

Adresse :

https://maps.app.goo.gl/gjRT5K9TE5beGsS87

Petit Valrose

Av. Joseph Vallot, 06100 Nice

https://www.ac-nice.fr/rentree-2024-journees-d-accueil-academique-et-de-formation-des-laureats-123421

N'hésitez pas à venir nous rencontrer sur notre stand.

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