Privés de G.I.P.A.

En 2008, a été créée la Garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA) destinée aux fonctionnaires qui pendant quatre ans n’avaient bénéficié d’aucune augmentation de traitement. Elle servait donc essentiellement aux fonctionnaires arrivés en fin de carrière.
Elle était versée en avril. Au fil des ans, l’Etat l’a versée de plus en plus tard. Il voulut même une année ne pas la verser du tout. Mais les protestations furent telles qu’il finit par le faire quand même en …novembre. Depuis, il prit l’habitude de la verser à la même période aux fonctionnaires qui n’avaient pas vu d’augmentation de traitement jusqu’au 31 décembre 2023.
Mais profitant de la crise financière que traverse la France, le gouvernement vient de faire savoir que la GIPA ne serait pas versée cette année, et indique qu’elle devrait disparaître.(1)
Autrement dit, pendant qu’on se demande si les Français paieront plus d’impôts, les fonctionnaires savent déjà que certains d’entre eux ne recevront pas le rattrapage salarial sur lequel ils pouvaient compter, ce qui signifie en réalité une baisse de salaire ; car, pendant ce temps-là, l’inflation ne s’est pas arrêtée.
Il va de soi que le SNALC ne peut admettre que le décret du 6 juin 2008 et sa circulaire d’application du 13 juin 2008 ne soient pas appliqués alors qu’ils ont été promulgués précisément pour que les intéressés ne soient pas lésés.
Mesures pédagogiques rentrée 2025 : compte rendu du 29 octobre 2024

Préparation de la rentrée 2025 : programmes, diplômes, « choc des savoirs »…
Échange bilatéral avec le directeur adjoint de cabinet
Mardi 29 octobre 2024
Compte rendu du SNALC
Rappels et précisions par rapport à la réunion multilatérale qui a eu lieu avec la ministre.
LE THÈME
Point entre le cabinet et le SNALC avant les annonces de la ministre, à venir au retour des vacances d’automne. Le ministère indique l’état d’avancement de sa réflexion. Sauf indication contraire, rien n’est encore arrêté.
L’ESSENTIEL
- Programmes: Les programmes cycle 1 et 2 français/mathématiques ont été publiés. Le calendrier prévisionnel est désormais le suivant :
-
- Français/Mathématiques CM1/CM2/6e → Rentrée 2025
- LV 6e/Lycée GT → Rentrée 2025
- Programmes école/collège toutes disciplines restantes → Rentrée 2026
- Nouveau socle commun → Rentrée 2026
Une réflexion pourrait avoir lieu sur l’articulation entre français/mathématiques/découverte du monde (maternelle à CE2) en termes de contenus ou d’horaires, car le ministère a des remontées comme quoi l’ensemble des programmes est difficile à traiter (NDLR : nous ne sommes pas surpris).
2. DNB: le calendrier prévisionnel est le suivant :
-
- session 2025 : RàS (on distinguera juste la note d’EMC dans l’épreuve d’HGEMC)
- session 2026 : mise en œuvre du 60/40 (épreuves terminales/contrôle continu), du contrôle continu sur les bulletins, d’épreuves sur le programmes de l’année de 3e (???)
- session 2027 : nouveau DNB articulé au nouveau socle. Le DNB pourrait devenir obligatoire pour l’entrée directe en seconde à partir de 2027 ou 2028.
3. Labellisation des manuels: elle se mettrait en route, en commençant par français/Mathématiques CP/CE1/CE2, puis en élargissant au reste, suivant les modifications de programmes. Le cahier des charges ne sera pas rediscuté. Il n’y aurait pas d’obligation à choisir un manuel labellisé.
4. Achat de manuels: priorité sur Français/Mathématiques CP/CE1/CE2. Il y aura « des arbitrages budgétaires à prendre » (NDLR : nous avons traduit par « il n’est pas certain qu’il y aura de l’argent »).
5. Groupes au collège: ils seraient maintenus en 6e/5e » à la rentrée 2025. Une mission de l’inspection générale et de la DEPP est prévue pour les évaluer. En ce qui concerne les 4e/3e, 3 scénarios sont envisagés :
-
- scénario sans moyens → on flècherait des heures et des notions/compétences dans les programmes de français/mathématiques pour les traiter en groupes de besoin plutôt qu’en classe, sur les heures dévolues à la discipline (« coût zéro »).
- scénario avec moyens → on ajouterait une heure français/mathématiques (1h pour l’ensemble, pas 1h par discipline) en 4e et en 3e, où l’on pourrait travailler en groupes de besoins sur la base des évaluations de 4e.
- scénario + de moyens → on généralise les groupes de 6e/5e en 4e/3e.
Les 3 scénarios peuvent s’accompagner d’une « approche globale » (stages de réussite & co) financée grâce au pacte.
6. Prépa seconde: Une enquête de l’inspection générale est prévue. Pas de généralisation immédiate pour le moment.
7. Évaluations nationales : la ministre maintient sa position de les garder obligatoires sur toutes les années de l’élémentaire ainsi qu’en 6e, 4e et seconde/1e année de CAP, mais facultatives en 5e et en 3e. Le ministère va chercher des moyens pour simplifier leurs conditions de passation
8. Épreuves anticipées du baccalauréat : le ministère souhaite mettre en œuvre une épreuve anticipée de mathématiques en fin de 1e. Son périmètre est encore à définir (épreuve commune pour tous les élèves de la voie générale ET de la voie technologique, épreuves différenciées, pas d’épreuve pour certains…). Le ministère insiste sur l’intérêt que cette épreuve aurait pour certaines formations du supérieur qui envisagent ou de sortir de Parcoursup, ou de mettre en place leur propre sélection en plus de Parcoursup (NDLR : le SNALC a traduit par « c’est une demande de science po », qui a pourtant eu suffisamment l’occasion de casser le bac et le lycée sous Jean-Michel Blanquer).
LE SNALC A INSISTÉ SUR
- Le fait que l’approche pédagogique n’est clairement pas prioritaire au vu de la crise structurelle en termes de RH. Est-ce bien le moment de refaire le socle et l’ensemble des programmes (quand bien même le SNALC a beaucoup de critiques sur les programmes actuels et leur organisation par cycles) ?
- Son rejet de la généralisation des évaluations nationales comme du processus pénible et peu utile (voir dangereux suivant la composition de la commission) de labellisation des manuels.
- L’enquête qu’il va mener auprès des collègues de collège sur la mise en œuvre des groupes en 6e et 5e. Nous espérons objectiver les difficultés qui nous remontent de la part de nombreux collègues sur de nombreux points.
- Son rejet catégorique de la généralisation des groupes en 4e et 3e, ainsi que de l’hypothèse « sans moyens » où l’on pourrirait l’organisation des collèges et la liberté pédagogiques des collègues pour un simple affichage.
- Son refus total de faire appel au pacte pour quoi que ce soit. L’enveloppe budgétaire dévolue au pacte doit être reversée pour un rattrapage salarial de l’ensemble des collègues, sans contrepartie.
- Son rejet d’une épreuve anticipée de mathématiques inégalitaire si elle est appliquée à l’ensemble des élèves de première. Il faut arrêter de changer le fonctionnement des mathématiques au lycée chaque année, et il faut arrêter de se plier aux moindres désirs de Science Po. Il y a autre chose que Science po en termes de poursuite d’études.
- Sa demande d’une révision de l’épreuve anticipée de français (programme d’œuvres, méthode de l’explication de texte, cadrage de l’entretien, notamment).
L’AVIS DU SNALC
Se projeter jusqu’en 2027, voire 2028, est une marque d’un optimisme certain au regard de la situation politique actuelle. Le SNALC constate qu’en l’absence d’un budget permettant de faire quoi que ce soit d’utile pour résorber la crise des recrutements et la dégradation des conditions de travail, on s’occupe avec des choses qui ne « coûtent » rien : le socle, les programmes, les diplômes, les manuels… Ajouter de l’instabilité à l’instabilité n’est pas une politique RH intelligente, mais ce n’est probablement pas le but recherché de toute manière. Le message comme quoi il fallait laisser souffler les collègues est resté lettre morte, et l’administration est en roue libre, produisant du « contenu pédagogique » et surtout de la contrainte pédagogique, car c’est tout ce qu’elle sait faire. Le SNALC se battra pour que les mesures envisagées ne constituent pas autant d’attaques contre la liberté pédagogique ou de dégradation de nos conditions de travail.
Nous rappelons que suite à l’alerte sociale, un préavis de grève est déposé jusqu’au lundi 31 mars 2025.
Préparation de la rentrée 2025 : compte rendu du 21 octobre 2024

Préparation de la rentrée 2025
Réunion intersyndicale en présence de la ministre
Lundi 21 octobre 2024
Compte rendu du SNALC
LE THÈME
Les mesures « pédagogiques » pour la rentrée 2025 (donc les mesures du choc des savoirs).
L’ESSENTIEL
- Les arbitrages de la ministre seront d’abord transmis aux organisations représentatives. Donc pas d’annonces aujourd’hui, mais une « réunion de travail » [NDLR : sans documents de travail].
- Groupes 6e/5e : la ministre ne changera pas les règles en cours d’année. En 4e et 3e, deux possibilités : faire ce qui est prévu (les mettre en place à la rentrée 2025), ou bien d’autres choses (heures, AP, stages de réussite, « véritable préparation au DNB ») avec un cadre et des moyens, éventuellement avec fléchage horaire en français et mathématiques d’heures de soutien ou d’approfondissement. La ministre exclut le statu quo. Il faut évidemment des moyens, dans un mécanisme d’autonomie autour du chef d’établissement, avec inscription dans le projet d’établissement.
- DNB : pour la session 2026, l’idée est d’avoir un nouvel équilibre 60/40 (épreuves terminales/contrôle continu), un contrôle continu fondé sur les moyennes disciplinaires, une note d’EMC qui apparaît plus clairement, des épreuves fondées sur le programme de 3e et non plus sur l’ensemble du programme de cycle 4, une commission d’harmonisation du contrôle continu dans chaque académie.
- Prépa-2de : pour le moment, la ministre envisage d’attendre les effets de ces dispositifs avant d’éventuellement rendre le DNB obligatoire pour l’entrée directe en seconde. L’IG va faire une mission de suivi sur les prépa-2de, et on maintiendrait pour le moment le dispositif à l’existant (une classe par département).
- Évaluations : la ministre a demandé s’il était possible de transformer l’outil en élémentaire pour faciliter le travail des enseignants. La ministre ne reviendra pas sur la généralisation des évaluations en élémentaire. Elle souhaite les maintenir en 6e et 4e, mais pas les généraliser en 5e et 3e.
- Programmes : publication prochaine des programmes de français et mathématiques de maternelle/CP/CE1/CE2. Des projets de programmes de français/mathématiques cycle 3, LV 6e, 2nde, 1re et Tale vont être présentés dans les prochains mois. Un nouveau socle commun est prévu, probablement réduit à 4 domaines, avec articulation avec la session du brevet 2027.
LE SNALC A INSISTÉ SUR
- L’étonnement qu’il éprouve face à la mise en avant des visites faites par la ministre alors que cette dernière explique que sa méthode repose sur l’évaluation. Nous ne doutons pas de la qualité du travail fait par nos collègues, mais nous émettons des réserves sur le fait d’en faire le point de départ de la réflexion en l’absence de toute objectivation de quoi que ce soit.
- L’absence d’accord sur certains constats, ou certaines déductions tirées de ces constats. Ce n’est pas le statu quo en 4e/3e qui est la cause principale des difficultés à l’entrée en seconde. Il faut arrêter de faire des variations sur le « collège, homme malade du système » comme l’avait fait Pap Ndiaye. Les difficultés structurelles du système éducatif (faible attractivité, taille des classes, nombres d’heures, climat scolaire, inclusion au rabais…) sont avant tout responsables de la situation.
- La nécessité de prendre des décisions sur les groupes de 6e/5e avant les prochaines DHG dans les établissements. Le SNALC organise à ce sujet une enquête auprès des collègues au retour des vacances d’automne. Pour le moment, nous constatons surtout des contraintes, de la désorganisation et des heures prises sur la marge à de nombreuses disciplines, mais nous comptons bien objectiver ces premiers retours.
- Le fait qu’on voit que le ministère cherche des portes de sorties sur la généralisation des groupes en 4e et 3e ainsi que sur l’obligation des prépa secondes. Qu’on ne nous invente pas une nouvelle usine à gaz pour justifier en termes de com’ cette absence de généralisation. Ce n’est de toute façon pas en supprimant des postes dans le budget qu’on dégagera des marges pour aider les élèves en difficulté ou pour mettre en place du soutien ou des demi groupes. Le SNALC refuse évidemment tout recours au pacte en ce sens.
- La façon dont on fait porter les épreuves du DNB sur le seul programme de 3e, alors qu’il n’y a pas de programmes de 3e actuellement, sauf en histoire-géographie-EMC (et l’épreuve en HG porte déjà sur le programme de 3e).
- Ses doutes sur le fait qu’on ait vraiment tant de temps et d’énergie à perdre au ministère qu’on veuille encore réécrire le socle commun ?
- L’inutilité d’avoir autant d’évaluations nationales en élémentaire. Il faut réduire fortement la voilure.
- Les propositions que nous avons faites sur le LGT (clause de revoyure sur les programmes, modification en profondeur des programmes et épreuves des EAF, possibilité de conserver une troisième spécialité en terminale…). Quid également du projet d’une épreuve anticipée en mathématiques, qui nous a été présenté en bilatérale ?
L’AVIS DU SNALC
On commence à voir bouger certaines lignes, notamment sur les sujets les plus compliqués à mettre en œuvre pour la rentrée 2025 : abandon de la généralisation des groupes en 4e et en 3e, abandon de la généralisation des prépa-secondes. Cela dit, le pédagogique semble surtout servir de diversion par rapport aux problèmes structurels de l’École, qui plus est dans un projet de budget catastrophique : salaires, conditions de travail, manque d’attractivité, taille des classes, gestion au rabais de l’école inclusive. Réécrire le socle, modifier le brevet : quel impact réel ? Est-ce vraiment la priorité ?
Tout cela donne l’impression qu’on poursuit la feuille de route des divers ministres précédents, sans jamais se poser la question d’où va la route, ni celle de savoir si on a les gens pour la tracer et pour y installer l’éclairage.
Audience multilatérale du 21 octobre 2024 : déclaration intersyndicale


Madame la ministre,
À plusieurs reprises, vous avez fait savoir votre souhait d’avoir « un dialogue constant, sincère et direct » avec les organisations syndicales. Ces échanges sont indissociables de la démocratie sociale. Certains de vos prédécesseurs ont largement mis à mal ce principe par des pratiques inacceptables.
Alerte sociale : compte rendu d’audience du 16 octobre 2024

Alerte sociale déposée le 14/10/2024
Audience intersyndicale au ministère
Mercredi 16 octobre 2024
Compte rendu du SNALC
Avec les syndicats représentatifs de l’Éducation nationale : SNALC, FSU, UNSA, FO, CFDT, CGT, SUD
ATTENTION : UNE MISE AU POINT EST NÉCESSAIRE FACE À LA CIRCULATION DE FAKE NEWS*
* fausses informations
LE THÈME
Les organisations représentatives sont reçues, comme le veut la Loi, suite à l’alerte sociale qu’elles ont conjointement déposée sur le budget et les suppressions de postes.
L’ESSENTIEL
CE QUI SUIT EST CE QUE LE MINISTÈRE A RÉELLEMENT DIT
Lorsque la Ministre a reçu l’alerte sociale, elle a pris la chose très au sérieux.
Sur les moyens, le Ministère redit que le budget a été sanctuarisé et que les crédits sont en hausse. La situation budgétaire du pays fait que des efforts conséquents sont réalisés par tous les Ministères. Nous ne sommes donc pas les plus mal lotis.
Sur les postes, la Ministre est ouverte à la discussion lors des débats parlementaires. C’est au Parlement que des évolutions du budget sont possibles.
Évidemment, le point de vue des organisations syndicales est entendu. Mais la démographie et les prévisions à la baisse doivent être prises en compte : c’est mécanique.
Si les moyens d’enseignement avaient été réévalués au regard de cette baisse, plus de 4 000 postes auraient été supprimés. Le taux d’encadrement est d’ailleurs légèrement amélioré.
Par ailleurs, la directrice de cabinet souhaite la réouverture de l’agenda social sur la rémunération des milieux de carrière, sur les conditions de travail et sur tous les métiers de l’Éducation nationale.
Enfin, tout n’est pas aussi noir que les syndicats le disent. Le nombre d’élèves par classe n’a jamais été aussi bas. Les AESH ont vu leurs carrières améliorées.
LE SNALC A INSISTÉ SUR
On a connu des hausses démographiques qui ne se sont jamais accompagnées de hausses des postes. La baisse du nombre d’enseignants n’est donc pas une conséquence mécanique de la baisse démographique. Cela révèle en réalité un choix politique, choix dans lequel l’Éducation nationale n’est en fait pas une priorité.
En effet, en suivant presque mécaniquement la démographie, le Ministère fait fi de l’inclusion, de la multiplication des « dys », des UPE2A et, simplement, des élèves en difficulté… Bref, il semble ne pas comprendre que l’Éducation nationale a changé et demande plus de moyens.
Le SNALC dénonce une vision court-termiste qui a pour conséquence une dégradation des conditions de travail, donc de l’attractivité, mais aussi des conditions d’apprentissage des élèves.
Le SNALC attend de la ministre non pas qu’elle soit dans une position d’ouverture dans les débats à l’assemblée, mais qu’elle soit dans le combat pour défendre son Ministère en disant clairement que les suppressions de postes ne sont pas acceptables.
Enfin, puisque le ministère souhaite rouvrir l’agenda social, le SNALC veut un agenda social dans lequel la question des rémunérations soit centrale.
L’AVIS DU SNALC
Les organisations syndicales sont unanimes sur l’aspect délétère du budget et des suppressions de postes. Donc entendre, en gros, que cela pourrait être pire et que, depuis 2017, des choses ont été faites n’est pas acceptable, car c’est en substance ce qui est ressorti des échanges CONTRAIREMENT À CE QUE LE MINISTÈRE A DÉCLARÉ À LA PRESSE.
En effet, dès la sortie de la réunion, nous avons découvert dans les médias que le Ministère nous aurait proposé des revalorisations chiffrées pour les enseignants en milieu de carrière, ainsi que pour les AED et AESH en début de carrière. Selon nos interlocuteurs, la réunion s’est d’ailleurs bien passée…
Disons-le tout net : nous atteignons un niveau d’insincérité dans le dialogue que nous n’avons jamais rencontré auparavant. C’est très grave.


Les représentants des organisations syndicales à la sortie de l’audience du 16 octobre 2024
(Sébastien Vieille, pour le SNALC, au 1er rang, 2e en partant de la gauche)
Lire aussi :

L’intersyndicale dépose une alerte sociale
Conformément aux dispositions de la loi 2008-790 du 20/08/2008, nous vous notifions le dépôt d’une alerte sociale préalable au dépôt d’un préavis de grève national unitaire, à compter du lundi 4 novembre 2024 jusqu’au lundi 31 mars 2025 inclus.
Lettre d'information du SNALC - 16 octobre 2024
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AUDIENCE AVEC LA MINISTRE : LE SNALC VEUT DES ACTES
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L’intersyndicale dépose une alerte sociale


Objet : Dépôt d’une alerte sociale par l’ensemble des organisations syndicales représentatives au Ministère de l’Éducation Nationale : FSU, UNSA, FO, CFDT Éducation Formation Recherche Publique, CGT Educ’Action, SNALC, Sud-Éducation
Madame la Ministre,
Alors que toutes les études internationales affichent le système éducatif français comme étant l’un de ceux où les inégalités scolaires se creusent et sont particulièrement marquées socialement, où les enseignants travaillent plus pour un salaire inférieur, où les classes sont chargées, le projet de budget 2025 présenté cette semaine par le gouvernement envisage des retraits d’emplois d’une ampleur dévastatrice.
Une ligne rouge est franchie : au moment où l’Ecole publique va mal, la seule réponse du gouvernement est de fermer des postes et donc de maintenir l’illusion qu’on peut faire mieux avec moins.
La baisse de la démographie scolaire apporte pourtant l’occasion d’améliorer le système scolaire français en poursuivant un investissement soutenable pour notre pays.
Conformément aux dispositions de la loi 2008-790 du 20/08/2008, nous vous notifions le dépôt d’une alerte sociale préalable au dépôt d’un préavis de grève national unitaire, à compter du lundi 4 novembre 2024 jusqu’au lundi 31 mars 2025 inclus.
Cette alerte sociale est déposée par l’ensemble des organisations syndicales représentatives au Ministère de l’Éducation Nationale : FSU, UNSA, FO, CFDT Éducation Formation Recherche Publique, CGT Educ’Action, SNALC, Sud-Éducation. La gravité du moment et des mesures envisagées contre le service public d’éducation, ses personnels et ses élèves nous conduisent à réagir dans un cadre intersyndical inédit depuis la mise en place de cette procédure, en 2008.
Nous vous demandons de nous recevoir « dans le délai de trois jours » prévu par le décret n°2008-1246 du 1er/12/2008 et d’engager une négociation préalable afin d’établir un relevé de conclusions qui sera porté à la connaissance des personnels concernés.
Nous vous prions de croire, Madame la Ministre, en notre attachement et notre engagement en faveur du service public d’éducation.
Matinale du Conseil d’évaluation de l’école : compte rendu du 3 octobre 2024
Matinale du Conseil d’évaluation de l’école : compte rendu du 3 octobre 2024
- Rédigé par Sébastien VIEILLE, secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie
- publié le
- Comptes rendus, Les Actualités

Matinale du Conseil d’Évaluation de l’École
« LEADERSHIP, ÉVALUATION DES UNITÉS ÉDUCATIVES ET DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL : QUELS ENJEUX ? »
Jeudi 3 octobre 2024
Compte rendu du SNALC
Invités : Romuald NORMAND, professeur des universités et Sébastien BOIXEL, DAFP de Versailles
LE THÈME
Le développement professionnel des enseignants grâce à l’évaluation d’établissement en lien avec l’EAFC.
L’ESSENTIEL
Selon les intervenants à cette matinale :
- Des travaux internationaux ont été menés pour avoir des données probantes sur les meilleures méthodes dans le but de faire réussir les élèves.
- L’évaluation d’établissement est un levier, mais elle doit donner lieu à une meilleure formation des professeurs et des cadres.
- Les professeurs ont besoin d’un apprentissage professionnel continu avec des formations sur site. Ils doivent se lancer dans les pratiques collaboratives.
- Ces pratiques collaboratives et la mise en mode projet des collectifs enseignants, sous le leadership du chef d’établissement, permettent de faire progresser les élèves. Il faut cependant laisser plus d’autonomie aux établissements, comme dans le modèle écossais, ou le modèle néozélandais. Ce dernier permet aux collectifs de se réunir et d’expérimenter des pédagogies avec les élèves pour ne retenir que celles qui fonctionnent.
LE SNALC A INSISTÉ SUR
L’exercice n’étant pas très interactif (un chat s’adressant seulement aux intervenants), le SNALC est le seul participant à poser une question, assez simple, d’ailleurs : Former les enseignants : sur quelles compétences ou connaissances ?
Les intervenants ont répondu… que les chefs d’établissement devaient apprendre à manager pour permettre les initiatives, encourager et soutenir les professeurs, qui se réunissent, expérimentent en classe et conservent les bonnes pratiques.
La réponse était donc totalement à côté de la question. Au moins, le SNALC a-t-il obtenu un propos qui pouvait lui convenir, dans un océan d’horreurs managériales et jargonnantes : le leadership du chef d’établissement consisterait à faire confiance aux professeurs et à les laisser travailler.
L’AVIS DU SNALC
Il est fascinant d’entendre des personnes dire « Toute la recherche montre que ». Selon la réunion et la personne qui s’exprime, toute la recherche ne dit pas la même chose. Il est également impressionnant de voir que selon ce que l’on souhaite promouvoir, on peut sélectionner des pays pour en faire des exemples ; mais jamais les mêmes. Et jamais on ne semble prendre en compte la globalité d’un système éducatif.
Ici, la volonté est de promouvoir l’autonomie des établissements, le leadership des chefs d’établissement et le travail collectif des enseignants… en mode projet, bien sûr. D’après nos intervenants, en Ecosse, cela a très bien marché. D’après le SNALC, cela a donné des catastrophes en Suède, où cela a été abandonné et cela n’a pas mieux fonctionné en Angleterre.
Notre institution doit enfin comprendre deux choses :
- Une salle de classe n’est pas un laboratoire où les élèves seraient des cobayes.
- Le type de leadership envisagé, avec un chef d’établissement laissant ses équipes travailler et se posant en soutien de ces dernières, risque d’être difficile à obtenir étant donné la formation proposée aux personnels encadrants. Il va falloir accorder les violons…
Matinale du Conseil d’évaluation de l’école : compte rendu du 3 octobre 2024
Matinale du Conseil d’évaluation de l’école : compte rendu du 3 octobre 2024
- Rédigé par Sébastien VIEILLE, secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie
- publié le
- Comptes rendus, Les Actualités

Matinale du Conseil d’Évaluation de l’École
« LEADERSHIP, ÉVALUATION DES UNITÉS ÉDUCATIVES ET DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL : QUELS ENJEUX ? »
Jeudi 3 octobre 2024
Compte rendu du SNALC
Invités : Romuald NORMAND, professeur des universités et Sébastien BOIXEL, DAFP de Versailles
LE THÈME
Le développement professionnel des enseignants grâce à l’évaluation d’établissement en lien avec l’EAFC.
L’ESSENTIEL
Selon les intervenants à cette matinale :
- Des travaux internationaux ont été menés pour avoir des données probantes sur les meilleures méthodes dans le but de faire réussir les élèves.
- L’évaluation d’établissement est un levier, mais elle doit donner lieu à une meilleure formation des professeurs et des cadres.
- Les professeurs ont besoin d’un apprentissage professionnel continu avec des formations sur site. Ils doivent se lancer dans les pratiques collaboratives.
- Ces pratiques collaboratives et la mise en mode projet des collectifs enseignants, sous le leadership du chef d’établissement, permettent de faire progresser les élèves. Il faut cependant laisser plus d’autonomie aux établissements, comme dans le modèle écossais, ou le modèle néozélandais. Ce dernier permet aux collectifs de se réunir et d’expérimenter des pédagogies avec les élèves pour ne retenir que celles qui fonctionnent.
LE SNALC A INSISTÉ SUR
L’exercice n’étant pas très interactif (un chat s’adressant seulement aux intervenants), le SNALC est le seul participant à poser une question, assez simple, d’ailleurs : Former les enseignants : sur quelles compétences ou connaissances ?
Les intervenants ont répondu… que les chefs d’établissement devaient apprendre à manager pour permettre les initiatives, encourager et soutenir les professeurs, qui se réunissent, expérimentent en classe et conservent les bonnes pratiques.
La réponse était donc totalement à côté de la question. Au moins, le SNALC a-t-il obtenu un propos qui pouvait lui convenir, dans un océan d’horreurs managériales et jargonnantes : le leadership du chef d’établissement consisterait à faire confiance aux professeurs et à les laisser travailler.
L’AVIS DU SNALC
Il est fascinant d’entendre des personnes dire « Toute la recherche montre que ». Selon la réunion et la personne qui s’exprime, toute la recherche ne dit pas la même chose. Il est également impressionnant de voir que selon ce que l’on souhaite promouvoir, on peut sélectionner des pays pour en faire des exemples ; mais jamais les mêmes. Et jamais on ne semble prendre en compte la globalité d’un système éducatif.
Ici, la volonté est de promouvoir l’autonomie des établissements, le leadership des chefs d’établissement et le travail collectif des enseignants… en mode projet, bien sûr. D’après nos intervenants, en Ecosse, cela a très bien marché. D’après le SNALC, cela a donné des catastrophes en Suède, où cela a été abandonné et cela n’a pas mieux fonctionné en Angleterre.
Notre institution doit enfin comprendre deux choses :
- Une salle de classe n’est pas un laboratoire où les élèves seraient des cobayes.
- Le type de leadership envisagé, avec un chef d’établissement laissant ses équipes travailler et se posant en soutien de ces dernières, risque d’être difficile à obtenir étant donné la formation proposée aux personnels encadrants. Il va falloir accorder les violons…