Liste d’aptitude d’accès au corps des professeurs de chaires supérieures

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Les Lignes directrices de gestion (LDG) relatives aux carrières, publiées dans Bulletin officiel spécial n° 3 du 7 décembre 2023, définissent les modalités d’accès au corps des professeurs de chaires supérieures.

Elles précisent que les professeurs agrégés peuvent accéder au corps des professeurs de chaires supérieures uniquement par voie d’inscription sur une liste d’aptitude.

Il vous faudra donc absolument candidater en 2024.

Les possibilités de nomination sont déterminées par les vacances effectives de postes consécutives aux départs définitifs du corps. Consulter ci-dessous les possibilités de promotions au titre de l’an dernier (campagne 2023).

Les LDG sont explicites :

« Peuvent candidater à la liste d’aptitude 2024, les professeurs agrégés de l’enseignement du second degré, parvenus au moins au 6e échelon de la classe normale au 1er septembre 2023 et ayant assuré pendant au moins deux années scolaires en classe préparatoire aux grandes écoles un service hebdomadaire de cinq heures dans une même division ou de six heures réparties sur plusieurs divisions, deux de ces divisions au moins correspondant à des programmes d’enseignement différents.

L’accès au corps des professeurs de chaires supérieures permet de distinguer les professeurs agrégés dont la qualification et le parcours professionnel au sein de classes préparatoires aux grandes écoles méritent une reconnaissance, au regard d’un investissement particulier dans leur établissement, dans des projets ou dans des formations ».

Vous avez dû recevoir un message sur votre boîte I-prof si vous avez été repéré comme remplissant les conditions d’échelon et de grade.

Attention, si vous remplissez les conditions indiquées sans avoir reçu de message, vous pouvez candidater de toute façon.

Il faudra pour cela adresser :

Date prévisionnelle de publication des résultats : 04/07/2024, sur SIAP.

Il est important d’avoir été visité récemment et/ou d’avoir été en contact avec l’inspection générale récemment. Cela a pu être fait par le biais d’un rendez-vous de carrière ou d’une visite faite par votre inspecteur général.

Si vous n’avez pu à cette occasion exprimer tout ce qui peut valoriser votre candidature, faites-le dans votre lettre de motivation ; et d’autant plus si vous n’avez pas eu de contact récent avec l’inspection générale.


Supplément QU1486 - MOUVEMENT INTRA-ACADÉMIQUE

MOUVEMENT INTRA-DÉPARTEMENTAL

PROFESSEURS DES ÉCOLES :
Retrouvez les conseils du SNALC pour votre mutation intra-départementale sur
https://snalc.fr/mouvement-intradep-2024/


QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1486

ÉDITO : LE CHOC À PIC

SNALC congres Strasbourg mai 2023 - Photo Philippe Sautier (3)

Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Une fois encore, une com’ assertive accouche d’une mise en œuvre aux fraises.

Entre le Gabriel Attal de novembre, dossier de presse à la main, éléments de langage à la bouche, et l’Amélie Oudéa-Castéra de janvier, lancée dans le grand bain sans flotteurs, la « priorité à l’éducation » et le « choc des savoirs » en ont pris un sacré coup dans l’aile. Au rythme d’un ministre par mois, l’administration n’a absolument pas travaillé sur les conditions de réalisation, oscillant entre « l’intendance suivra » et « c’est à l’autonomie locale de décider ». Sauf que l’autonomie locale sans moyens horaires, c’est comme un collègue sans soutien hiérarchique : même avec la meilleure volonté du monde, ça se termine souvent mal. [Lire la suite]

DOSSIER DU MOIS

RÉFORMITE SANS FIN : LES PLP DANS LA TOURMENTE

  • Pédagogie « ProFan » : attention danger !
  • Les revendications du SNALC pour les PLP
  • Apprentissage : pas à n’importe quel prix
  • Bureau des entreprises : a- t-il les moyens de ses ambitions ?
  • Parcours différencié “Insertion Professionnelle” : ça va coincer
  • Bac pro AGOrA et MCV : à quoi joue le Ministère ?


QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1486 – école

SNALC congres Strasbourg mai 2023 - Photo Philippe Sautier (3)

J-Rémi Girard
Président du SNALC

Une fois encore, une com’ assertive accouche d’une mise en œuvre aux fraises.

Entre le Gabriel Attal de novembre, dossier de presse à la main, éléments de langage à la bouche, et l’Amélie Oudéa-Castéra de janvier, lancée dans le grand bain sans flotteurs, la « priorité à l’éducation » et le « choc des savoirs » en ont pris un sacré coup dans l’aile. Et le premier degré, pourtant indispensable à l’acquisition des « fondamentaux » chers à notre gouvernement, a quasiment disparu des radars. Sauf chez la députée Rilhac, qui non contente d’avoir pondu une loi qui n’a aidé en rien les directions d’école, bien au contraire, veut remettre ça en faisant une nouvelle fois miroiter les décharges et l’aide administrative qu’elle a complètement échoué à nous apporter la fois précédente.  [Lire la suite]


Audience avec la ministre : amortir le “choc des savoirs” ?

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Communiqué de presse du SNALC du 16 février 2024

Le SNALC a été reçu par la nouvelle ministre de l’Éducation nationale ce vendredi 16 février. Nous avons porté les revendications des personnels, et attiré l’attention de Nicole Belloubet sur l’état d’urgence dans lequel se trouve notre ministère.

Le SNALC a rappelé la crise d’attractivité sans précédent dans laquelle nous sommes plongés, et dont la résorption ne peut passer que par un rattrapage salarial via un plan pluriannuel. Nous n’acceptons pas le discours selon lequel cela a déjà été fait l’an passé : la majorité des collègues continue de perdre en pouvoir d’achat chaque année depuis plus de 30 ans.

Le SNALC a objectivé la dégradation des conditions de travail et le mal-être de nos professions, s’appuyant sur les propres études du ministère. Formation continue hors du temps d’enseignement, augmentation du temps de travail effectif, des contraintes et des injonctions, dégradation du climat scolaire, gestion au rabais de l’école inclusive, réforme de la voie professionnelle portant le spectre de l’annualisation, non respect des préconisations d’aménagement de poste… la liste est longue, et la politique menée actuellement aggrave la situation.

Le SNALC a échangé longuement avec la ministre sur les mesures dites du « choc des savoirs ». Nous avons porté nos analyses, différenciées selon les sujets, et alerté sur l’insuffisance des moyens horaires et humains pour la mise en œuvre des fameux groupes de niveau. L’administration, malgré nos alertes répétées et documentées, a été en plein déni de réalité jusqu’à présent. Le SNALC a proposé à la ministre plusieurs adaptations pragmatiques, comme limiter les groupes à la classe de cinquième à la rentrée, sans imposer qu’ils aient lieu sur l’ensemble de l’horaire disciplinaire. Nous avons également mis en garde sur le fait que le même manque de réalisme allait causer les mêmes effets pour la mise en œuvre des prépas seconde à la rentrée 2025.

Le SNALC a remarqué l’écoute dont a fait preuve la ministre, qui était très clairement dans l’échange et la réflexion. Néanmoins, nous sommes insensibles à la câlinothérapie : seuls les actes compteront. Vous pouvez compter sur nous pour veiller au grain et rappeler à la ministre la réalité de nos écoles, de nos établissements et de nos PIAL. Il y a urgence : la ministre doit en prendre la mesure.


France Bleu : nomination de Nicole Belloubet, un soulagement pour les enseignants ?

« …Et effectivement, c’est très compliqué, parce que dans les collèges par exemple, personne ne sait comment ça va se mettre en place toujours. Ces fameux groupes de niveau en sixième et en cinquième, il n’y a pas les moyens horaires. Et voilà, il y a tellement de questions et pour le moment, il n’y a tellement pas de réponses. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC
La nouvelle équipe gouvernementale se met au travail avec Nicole Belloubet au ministère de l’Éducation nationale. Un bonne nouvelle pour les enseignants ?
Jean-Rémi GIRARD, président national du SNALC (syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur), réagit sur France Bleu le vendredi 9 février 2024.

France Bleu – Wendy Bouchard

C’est une nouvelle équipe gouvernementale qui se met au travail depuis l’annonce du gouvernement complétée hier soir. Cela a pris du temps pour choisir les meilleures personnes au bon endroit, comme l’a justifié hier Gabriel Attal sur France 2. Sauf que le casting fait grincer des dents du côté de la santé ou du logement, nous allons en parler. En revanche, soulagement du côté des enseignants. Vous les représentez en tant que professeur de français et président du SNALC, votre syndicat. Bonjour Jean-Rémi Girard.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Bonjour Wendy Bouchard.

France Bleu – Wendy Bouchard

Amélie Oudéa-Castera perd le portefeuille de l’Éducation nationale. Écoutons les explications de Gabriel Attal et vos commentaires à ce sujet.

Premier ministre – Gabriel Attal

« Moi, ce qui m’importe le plus, et je sais que c’est ce qui lui importe aussi, c’est qu’on puisse avancer pour l’école, et donc les conditions pour pouvoir avancer pour l’école n’étaient plus réunies dans l’immédiat. »

France Bleu – Wendy Bouchard

Et maintenant, Jean-Rémi Girard, nous avançons ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, nous avançons lentement puisque toutes les réunions qui étaient prévues sont du coup annulées. En fait, nous repartons de zéro. Nous avons changé de voiture, fait un petit arrêt au stand et reprenons.

France Bleu – Wendy Bouchard

Cela vous fait sourire parce qu’il y a tellement de gros chantiers qu’à un moment donné, cela vous paraît risible.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, parce qu’en plus, nous sommes dans la pire période de l’année dans l’Éducation nationale. C’est le moment des dotations horaires dans les collèges et les lycées, où l’on prépare la rentrée de septembre, et nous en sommes à deux ministres qui viennent de passer. Et effectivement, c’est très compliqué, parce que dans les collèges par exemple, personne ne sait comment ça va se mettre en place toujours. Ces fameux groupes de niveau en sixième et en cinquième, il n’y a pas les moyens horaires. Et voilà, il y a tellement de questions et pour le moment, il n’y a tellement pas de réponses.

« Mais il y a un point, c’est qu’effectivement, le fait qu’elle soit une ancienne rectrice, elle va pouvoir comprendre beaucoup plus vite les problèmes qu’on a sur l’organisation de la rentrée scolaire dans les collèges, par exemple. Ça, on ne va pas avoir besoin de lui expliquer pendant des heures et des heures. Elle va normalement tout de suite piger. Donc, au moins, on pourra peut-être faire les constats plus facilement…. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

France Bleu – Wendy Bouchard

Et Nicole Belloubet qui souhaite l’instauration, ça va peut-être vous rassurer, très rapide dit-elle ce matin lors de sa passation de pouvoir d’un dialogue avec les enseignants, avec vous aussi syndicats, elle qui sera en charge de mettre en place le choc des savoirs que souhaitent Gabriel Attal et Emmanuel Macron pour l’école, et donc notamment vous en parliez, l’application de cette mesure à laquelle tient mordicus le Premier ministre, les groupes de niveau.

Premier ministre – Gabriel Attal

Les groupes de niveau vont commencer à se mettre en place. J’assume de dire que cette mesure est nécessaire. Aujourd’hui, il y a une telle hétérogénéité, un niveau tellement différent dans nos classes au collège que beaucoup d’enseignants m’ont dit, lorsque je me suis déplacé, que cela devient très difficile de faire progresser tout le monde. Quand vous avez une partie de la classe qui a de très grandes difficultés de lecture et une autre partie qui lit très bien, il est très dur de faire progresser tout le monde. Donc j’assume, sur le français et les mathématiques, à partir de la rentrée prochaine, en classe de 6e et de 5e, qu’il y aura des groupes de niveau selon le niveau de chacun, avec pour objectif qu’ils puissent progresser.

France Bleu – Wendy Bouchard

Et vous, Jean-Rémi Girard, en tant qu’enseignant, vous allez devoir assumer cette mesure, que Gabriel Attal assume. Comment anticipez-vous les choses ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

C’est ça. Alors, si on assumait réellement, on mettrait les horaires nécessaires pour mettre en place les groupes, on donnerait les moyens horaires. Sinon, on n’assume qu’à moitié, très clairement. Nous avons tout tenté au ministère pour dire que le calendrier allait beaucoup trop vite, que ce qui nous avait été promis, à savoir une approche individualisée, collège par collège, pour voir ce dont chaque collège a besoin, n’a absolument pas été fait.

France Bleu – Wendy Bouchard

Vous en avez encore parlé hier au conseil supérieur de l’éducation ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, bien sûr. D’ailleurs, il n’y a pas eu une seule voix pour la grille horaire du collège. Donc même nous, qui sommes d’accord avec Gabriel Attal sur une partie des constats qu’il a donnés sur l’hétérogénéité excessive dans des classes surchargées, constat avec lequel nous sommes entièrement d’accord et qui constitue même notre point de départ de notre réflexion. Mais ce qu’il met en place, sans les capacités pour le faire correctement, nous avons plein de collèges qui nous remontent des situations où l’on va supprimer les dédoublements en sciences, fermer le latin, supprimer l’allemand. Dernièrement, j’ai eu un exemple de cela, pour mettre en place ces groupes de niveaux. Il y a des endroits où il n’y a aucun moyen pour les élèves les plus en difficulté dans le collège, c’est-à-dire qu’on va s’embêter à faire des groupes de niveaux de 28 élèves, avec des élèves considérés comme moyens et comme bons, ce qui va perturber les emplois du temps de tout le monde, sans aucun bénéfice pédagogique dans ces établissements-là. Donc le travail n’a pas été fait, et c’est vraiment extrêmement agaçant, car même une idée intéressante au départ, l’Éducation nationale s’arrange toujours pour la gâcher dans la suite.

France Bleu – Wendy Bouchard

Oui, et puis on en parle de cette mise en place des groupes de niveaux, comme l’a mentionné le Premier ministre, pour septembre, donc la rentrée prochaine pour les classes de 6ème et de 5ème.

«…Donc le travail n’a pas été fait, et c’est vraiment extrêmement agaçant, car même une idée intéressante au départ, l’Éducation nationale s’arrange toujours pour la gâcher dans la suite. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

[(…)Donc cette école, elle a une ministre, un président de la République et un Premier ministre. (Patrick Vignal, député Renaissance de l’Hérault)]

France Bleu – Wendy Bouchard

C’est ainsi que vous percevez les choses pour le SNALC et en tant qu’enseignant, Jean-Rémi Girard ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

C’est bien joli, tous ces beaux discours sur l’école, c’est la priorité, je l’emporte avec moi, etc. Mais en réalité, on n’arrive plus à recruter d’enseignants. Nous n’avons jamais eu aussi peu de personnes qui se présentent au concours, même après avoir prolongé d’un mois la période d’inscription. Cette année, nous recrutons des contractuels à tour de bras. Bientôt, ils représenteront 10% des effectifs. Un professeur sur dix n’aura pas le concours. Voilà où nous en sommes, et pourtant, on nous demande toujours plus. En 2024, pas un euro de rattrapage salarial pour les enseignants. Nous allons continuer à perdre en pouvoir d’achat. Et sur ce point, depuis le début, rien de concret n’a été fait. Nous faisons face à la plus grande crise que l’Éducation nationale n’ait jamais connue. En effet, nous voyons défiler les ministres à un rythme effréné. Pendant ce temps, nous ne parvenons plus à susciter l’envie chez les gens de se tourner vers le métier d’enseignant. C’est une situation terrible pour un pays comme la France.

France Bleu – Wendy Bouchard

Nicole Belloubet, en prenant le relais d’Amélie Oudéa-Castera, a souligné ce matin l’urgence de renouer le dialogue avec les professeurs. En effet, vous avez beaucoup de choses à lui dire.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, nous avons évidemment beaucoup de choses à lui dire. Je connais Nicole Belloubet. Je l’ai côtoyée dans son rôle à l’Éducation nationale.

France Bleu – Wendy Bouchard

Ancienne rectrice de Limoges et Toulouse.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Exactement, ancienne rectrice. Je ne l’ai pas connue à cette époque, mais je l’ai rencontrée lorsqu’elle était en charge du Choc des savoirs, avec Vincent Peillon, à cette époque-là. Effectivement, certaines mesures semblent étranges. C’est très surprenant de la voir les soutenir. L’uniforme, par exemple, c’est un peu comme si vous demandiez à Gandhi de prôner la violence. Ce n’est vraiment pas son style. Mais à un moment donné, la situation est tellement catastrophique que nous pensons qu’une ancienne rectrice, ayant une expertise technique, pourra rapidement saisir nos problèmes. Parce que, avec Amélie Oudéa-Castera et sa directrice de cabinet, nous avions l’impression de leur parler en mandarin. Il était très difficile de leur faire comprendre les problèmes rencontrés.

France Bleu – Wendy Bouchard

Nicole Belloubet a également été chargée par Jack Lang de rédiger deux rapports sur l’école, en 2001 et 2002. Le premier portait sur les violences sexistes et sexuelles à l’école, et le second sur les mesures pour l’avenir du lycée. Donc, elle connaît bien les enjeux. Ça fait 20 ans, mais elle reste impliquée dans le sujet, si j’ose dire. Jean-Rémi Girard, cela vous rassure-t-il ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, oui, elle est au fait des enjeux. Cependant, elle a également exprimé des positions qui nous interpellent. J’ai entendu Nicole Belloubet dire qu’il fallait réduire l’enseignement disciplinaire, notamment en français, en mathématiques et en histoire-géographie, pour privilégier davantage de projets. C’est également une facette de Nicole Belloubet.

France Bleu – Wendy Bouchard

Il est question également de plus d’autonomie pour les élèves.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Exactement. Maintenant, elle a un cadre qui lui est fixé, étant donné qu’elle a été rectrice. C’est un aspect important également. Donc, nous ne lui prêterons pas de mauvaises intentions. Dans tous les cas, cela ne pourrait pas être pire que la précédente. Nous attendons donc la demande d’audience. Nous attendons de voir ce qu’elle nous présente. Et nous lui rappellerons que la priorité… Certes, la pédagogie est importante, nous en convenons. En tant que représentant et enseignant, je sais que la pédagogie est centrale. Cependant, aujourd’hui, la priorité absolue est d’avoir suffisamment de personnel et des conditions de travail adéquates. Le dernier baromètre du bien-être dans l’Éducation nationale, publié par le ministère, est un véritable désastre.

France Bleu – Wendy Bouchard

Vous avez eu l’occasion d’en discuter ici. En effet, ce rapport sur l’état psychologique des enseignants est très préoccupant. Jean-Rémi Girard, président du SNALC et professeur de français, merci pour ces réactions spontanées alors que Nicole Belloubet est désormais officiellement chargée de l’éducation.

«…En 2024, pas un euro de rattrapage salarial pour les enseignants. Nous allons continuer à perdre en pouvoir d’achat. Et sur ce point, depuis le début, rien de concret n’a été fait. Nous faisons face à la plus grande crise que l’Éducation nationale n’ait jamais connue. En effet, nous voyons défiler les ministres à un rythme effréné. Pendant ce temps, nous ne parvenons plus à susciter l’envie chez les gens de se tourner vers le métier d’enseignant. C’est une situation terrible pour un pays comme la France. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC


Le Figaro TV – satisfait de la nomination de Nicole Belloubet ?

« Dès la première prise de parole, on crache sur l’école publique et sa dernière prestation à l’Assemblée nationale consistait à dire que si on fermait des classes, c’était parce qu’il n’y avait pas assez d’élèves dans les classes, ce qui manquait d’émulation, et que tous les professeurs étaient d’accord avec ça. Je pense qu’à un moment donné, il fallait quand même arrêter les frais. Ce n’était pas sérieux. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC
Êtes-vous satisfait de la nomination de Nicole Belloubet à l’Education nationale?
C’est la question du jour du Figaro, au lendemain de la nomination de l’ex ministre de la Justice à la place d’Amélie Oudéa-Castéra, restée seulement un mois à la tête du ministère de l’Éducation nationale.
Jean-Rémi GIRARD, président national du SNALC (syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur), réagit sur le plateau du Figaro TV du vendredi 09 février 2024

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Nomination d’une revenante, Nicole Belloubet, notre question du jour porte sur elle. Êtes-vous satisfait de la nomination de Nicole Belloubet au ministère de l’Éducation nationale ? Jean-Rémi Girard, bonjour. Merci d’être ici, président du SNALC, Syndicat National des lycées et collèges, des écoles et du supérieur. Un mot avant de se plonger dans le dossier Belloubet, Amélie Ouéda-Castera n’a pas résisté, est-ce de votre faute ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Je ne crois pas que ce soit uniquement de notre faute. Je pense que c’est quand même en grande partie de sa faute à elle.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Ah oui, vous trouvez ? C’était impossible pour elle de rester ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

C’était compliqué. Dès la première prise de parole, on crache sur l’école publique et sa dernière prestation à l’Assemblée nationale consistait à dire que si on fermait des classes, c’était parce qu’il n’y avait pas assez d’élèves dans les classes, ce qui manquait d’émulation, et que tous les professeurs étaient d’accord avec ça. Je pense qu’à un moment donné, il fallait quand même arrêter les frais. Ce n’était pas sérieux.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Honnêtement, est-ce que, bon, oui, elle a fait des erreurs de communication notamment, mais est-ce qu’elle paye un peu pour la mauvaise foi de tous les côtés ? On n’a même pas pu voir ce qu’elle faisait, Amélie Oudéa-Castera.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Ah ben, nous non plus, d’ailleurs, on n’a pas pu voir ce qu’elle faisait. On n’a pas pu la voir beaucoup.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Ah oui, vous ne l’avez pas vue ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Nous, on l’a vue une fois pendant 50 minutes, Amélie Oudéa-Castera, pendant tout le mois. Donc, voilà. Après, on est bien d’accord qu’elle n’était pas forcément dans une situation simple. Elle s’est pris les pieds dans le tapis. Bon, ben, parfois, c’est ce qui se passe en politique. Une fois encore, nous n’avons pas spécifiquement demandé sa démission.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Est-ce que ça posait réellement un problème aux professeurs et au monde enseignant que ses enfants, car c’est ça l’origine, ses enfants soient dans le privé ? Est-ce que c’est un problème qu’un ministre de l’Éducation nationale ait ses enfants dans le privé ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Ah non, ça, tout le monde s’en fiche. Ce n’est pas la première fois. D’ailleurs, Pap Ndiaye, ses enfants allaient à l’école Alsacienne.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Oui, alors je ne comprends pas.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Ce n’est pas ça, en fait, du tout le problème. Ça, c’est sa vie personnelle. Elle a ses enfants dans le privé. À Stanislas, si elle a envie, elle a la chance, elle, de pouvoir le faire. Tant mieux pour elle. Le problème, c’est qu’elle a, en fait, craché sur l’école publique dès qu’elle est intervenue. En plus, en disant des choses qui se sont révélées complètement fausses. Et ensuite, elle a passé son temps à s’excuser.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Vous me dites, Jean-Rémi Girard, que si elle n’avait rien dit à l’origine et qu’elle avait seulement expliqué que c’était son choix, point, on n’en serait pas là.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Ah oui, mais c’est ce que Pap Ndiaye avait fait. Et Pap Ndiaye, on n’a pas passé un mois sur la scolarité de ses enfants.

« Mais il y a un point, c’est qu’effectivement, le fait qu’elle soit une ancienne rectrice, elle va pouvoir comprendre beaucoup plus vite les problèmes qu’on a sur l’organisation de la rentrée scolaire dans les collèges, par exemple. Ça, on ne va pas avoir besoin de lui expliquer pendant des heures et des heures. Elle va normalement tout de suite piger. Donc, au moins, on pourra peut-être faire les constats plus facilement…. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Nicole Belloubet, tiens donc un retour. Alors un retour pour ceux qui suivent la politique. Je ne suis pas certain qu’elle ait marqué de son empreinte l’histoire du ministère de la Justice. Mais elle a été ministre de la Justice pendant deux ans. Mais finalement, il semblerait que le ministère de l’Éducation lui convienne mieux, puisque c’est son secteur, l’Éducation nationale.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Ah oui, Nicole Belloubet, c’est quelqu’un que j’ai croisé au tout début de ma carrière de représentant syndical. C’est une femme qui a été rectrice de deux académies, qui s’est occupée des questions d’éducation dans la région Midi-Pyrénées, qui était là au tout début de Vincent Peillon sur la refondation de l’école. Moi, j’ai passé 80 heures l’été 2012 avec elle dans des réunions. Voilà, donc c’est quelqu’un qui maîtrise les dossiers.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Vous allez pouvoir nous parler d’elle. Tout d’abord, est-ce que cela vous rassure d’avoir traité avec quelqu’un qui connaît la maison ? Parce que ce n’était pas le cas d’Amélie Oudéa-Castera, qui n’avait aucun lien a priori avec l’Éducation nationale. Ce n’était pas non plus le cas de Gabriel Attal ou de Pap Ndiaye. Si, toutefois, ils avaient une certaine connaissance de l’Éducation nationale. Mais depuis Jean-Michel Blanquer, concrètement, vous n’avez pas eu, au ministère de l’Éducation nationale, un professeur, un recteur ou quelqu’un du milieu.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, effectivement.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Ça vous rassure, ça ou pas ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Pas forcément, parce que ce n’est pas toujours quand ils sont du milieu qu’ils sont les meilleurs. Enfin, Jean-Michel Blanquer, ça a duré longtemps sur la fin, quand même. Néanmoins, là, il y a un point, quoi qu’on puisse penser de Nicole Belloubet, et nous, on a des divergences de fond avec ce qu’elle a pu exprimer sur l’éducation quand elle était justement dans le secteur de l’Éducation nationale. Mais il y a un point, c’est qu’effectivement, le fait qu’elle soit une ancienne rectrice, elle va pouvoir comprendre beaucoup plus vite les problèmes qu’on a sur l’organisation de la rentrée scolaire dans les collèges, par exemple. Ça, on ne va pas avoir besoin de lui expliquer pendant des heures et des heures. Elle va normalement tout de suite piger. Donc, au moins, on pourra peut-être faire les constats plus facilement.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Êtes-vous satisfait de la nomination de Nicole Belloubet à l’Éducation nationale ? C’est notre question du jour. Alors, ce matin, j’ai lu un papier dans le Figaro. Je ne sais pas si vous l’avez lu. C’est un portrait de Nicole Belloubet, Jean-Rémi Girard. Alors, vous la connaissez mieux que nous, mais je lis certaines choses. C’est une femme de gauche qui arrive très clairement, avec une vision de l’école qui ne semble pas correspondre à celle qu’a prônée Gabriel Attal pendant ses 6 mois à l’Éducation nationale et depuis qu’il est Premier ministre. Est-ce que vous aussi, vous avez l’impression qu’il y a une divergence entre les deux ? Vous qui connaissez les deux.

SNALC – Jean-Rémi Girard

De ce que j’ai connu de Nicole Belloubet, oui, c’est un peu comme si vous demandiez à Gandhi de promouvoir la violence, en fait. Nicole Belloubet, c’est quelqu’un qui n’hésitait pas à affirmer qu’il fallait moins d’heures de cours disciplinaires, moins d’heures de français, de maths, d’histoire-géo pour faire plus de projets. Nicole Belloubet, elle est opposée au redoublement, très clairement. Nicole Belloubet déteste les uniformes, etc. Donc, c’est vrai qu’il y a un côté très étonnant de se dire qu’elle a une feuille de route qui va lui arriver, qui est quand même extrêmement opposée à ce que moi, je l’ai toujours entendu dire sur le secteur éducatif.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Est-ce que vous confirmez ? J’ai ce mot qui revient souvent, il est entre guillemets dans ce papier du Figaro, “pédagogisme”. C’est une chantre du pédagogisme. C’est vrai ou pas ? Et ça veut dire quoi ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Si on lance le débat sur ce qu’est le pédagogisme…

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Oui, mais pour que les gens qui nous écoutent et nous regardent comprennent.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, c’est quelqu’un qui, globalement, voilà, l’autorité, elle s’est opposée aux cours magistraux, même si en fait, on ne fait pas de cours magistraux. En collège et en lycée, on fait des cours dialogués au mieux, quand on y arrive. Mais effectivement, c’est quelqu’un qui va être pro-compétences, pro tout ça. Et je vous dis, elle est contre, moi je l’ai entendu tenir des discours contre l’anglais renforcé, contre les options qui donnent plus à ceux qui en ont déjà plus, ce genre de choses-là. Maintenant, c’était il y a 10-15 ans, même 20 ans, pour certaines choses. Elle n’est pas dans le même gouvernement. Enfin, la Macronie, elle connaît aussi, Nicole Belloubet, elle a été ministre de la Justice. Donc, à voir, elle ne va peut-être pas mettre ses convictions personnelles, idéologiques, au premier plan non plus. Donc, nous, on attend de voir.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Vous aimeriez quoi ? Qu’elle mette ses convictions personnelles au premier plan, comme la plupart des syndicats, ou qu’elle suive la ligne Attal ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Nous, on aimerait…

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Un entre-deux, vous allez me dire, je vous vois venir.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, nous, on aimerait que son aspect technique, qu’on lui reconnaît bien volontiers, permette que les mesures qui sont prises n’aillent pas dans le mur, parce qu’elles sont irréalisables sur le terrain, en fait.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

C’est-à-dire ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Les groupes de niveau en 6e, 5e, ça n’a pas été travaillé. Nous, on le dit depuis le début, le calendrier est beaucoup trop rapide. En ce moment même, on doit voter les répartitions horaires pour la rentrée prochaine dans les collèges. Personne ne sait comment ça marche, personne ne sait combien il doit y avoir de groupes, comment on les organise. C’est le bazar dans tous les collèges, parce que le ministère n’a pas fait son boulot.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

D’accord, mais est-ce qu’à terme, vous me dites que rapidement, ce n’est pas possible, mais est-ce qu’à terme, c’est une mesure qui peut vous intéresser ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, bien sûr. Alors, probablement pas en 6e, ni en 5e, ni en 4e, ni en 3e, ça, ce n’est pas tenable, très clairement, parce que ça… Je ne peux pas vous faire toute l’organisation d’un collège, mais ça ne marchera pas. Enfin, c’est presque scientifiquement impossible de faire tenir les choses, de mettre les professeurs en barrette, en horizontal, en vertical, en diagonale, etc., avec tous les cours de français à la même heure, au même moment.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Bon, là, je vais bien vous croire, c’est vous qui êtes dedans.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Ce n’est absolument pas faisable. En revanche, effectivement, par exemple, en 5e et 4e, que la moitié de l’horaire soit en groupe avec les élèves les plus en difficulté, qui soient à effectif réduit, ça, c’est tout à fait organisable.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Est-ce que Nicole Belloubet a envie de faire ça ? Est-ce qu’elle a envie, par exemple, et vous, est-ce que vous avez envie qu’elle porte cette mesure très symbolique ? En tout cas, pour l’instant, de l’uniforme.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Je ne sais pas si elle a envie de faire ça. Il faudra lui demander à elle.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Est-ce que vous en avez envie ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

On attend qu’on la rencontre la semaine prochaine pour ça. L’uniforme, c’est la priorité numéro 72 chez le personnel de l’Éducation nationale. Honnêtement, la priorité numéro 1, c’est déjà d’avoir des profs devant élève. L’uniforme, ce n’est pas la question du moment pour nous.

« L’uniforme, c’est la priorité numéro 72 chez le personnel de l’Éducation nationale. Honnêtement, la priorité numéro 1, c’est déjà d’avoir des profs devant élève. L’uniforme, ce n’est pas la question du moment pour nous. »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Je vais vous rassurer. Elle avait démissionné de son poste sous le gouvernement de Raffarin lorsque celui-ci avait voulu diminuer le nombre d’enseignants. Donc, ça, visiblement, elle a envie d’augmenter le nombre d’enseignants. Ça, c’est plutôt une bonne nouvelle. Je voudrais vraiment que vous interrogiez sur la question de l’uniforme. Je sais que ce n’est pas votre priorité, mais c’est très symbolique et ça parle aux gens. Est-ce que vous, vous êtes pour ? Et est-ce que vous pensez que Nicole Belloubet va pousser dans le sens de Gabriel Attal et d’Emmanuel Macron ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Alors, nous, au SNALC, une fois encore, on s’en fiche de l’uniforme. On ne pense pas que ce soit une marque de totalitarisme ou de… Voilà, ce n’est absolument pas vrai. Il y a une tenue unique dans la plupart des établissements en Martinique. Ça existe en France, avant d’aller même chercher des exemples au Japon ou je ne sais où. On n’a jamais prouvé que ça avait un impact particulier en Martinique ou ailleurs. D’ailleurs, ça, en revanche, nous, ce que l’on constate dans l’expérimentation qui va être mise en œuvre, c’est que ça coûte énormément d’argent public parce que l’uniforme, ce ne sont pas les parents qui vont les payer. Ce sont les collectivités locales et l’État. Donc là, on est en train de mettre plusieurs millions d’euros juste pour 100 établissements. Plusieurs millions d’euros qui vont partir dans des vêtements. Donc, partant de là, nous, on pense qu’il y a des priorités à avoir en termes budgétaires. L’Éducation nationale, ce n’est pas un gouffre sans fond. On ne peut pas le nourrir budgétairement jusqu’à plus soif. À un moment, ce n’est pas de l’argent bien employé actuellement.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Jean-Rémi Girard, président du SNALC, qui va répondre à cette question du jour. « Êtes-vous satisfait de la nomination de Nicole Belloubet à l’Éducation nationale ? » Je comprends, vous me dites, pour l’instant, on attend de voir. Mais là, première vue, vous êtes plutôt satisfait. Vous vous dites, bon, bah tiens, elle va suivre ce que veut faire Gabriel Attal, ce qui l’a entrepris depuis six mois à l’Éducation nationale. Ou au contraire, elle ne va pas le faire. Et donc, ça nous embête ou ça nous plaît ? Qu’est-ce qu’il en est pour vous ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Moi, je vois mal Nicole Belloubet ne pas essayer d’imprimer un petit peu sa marque quand même. Une fois encore, pour l’avoir connue, ce n’est pas…

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Elle n’est pas là juste pour vous draguer, vous, les syndicats ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Je pense qu’elle est là pour apaiser les choses, très clairement. Ensuite, ce n’est peut-être pas mon syndicat qu’elle va chercher à draguer le premier. Ça, qu’on soit bien d’accord. Néanmoins, je dirais, là, on a à tout le moins besoin de quelqu’un d’un peu technique. On a besoin de compétences techniques au ministère de l’Éducation nationale en ce moment. Si au moins, elle peut apporter ça, et effectivement que sur ses convictions idéologiques, ça passe au second plan, ce ne sera peut-être pas la pire ministre. Enfin, je veux dire, la pire ministre, on vient de l’avoir. Donc, je pense que ce ne sera pas pire.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Alors, vous me dites que vous êtes plutôt satisfait, visiblement, en tout cas, par rapport à Amélie Oudéa-Casterat, si j’ai bien compris.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Honnêtement, en même temps, vous me mettez un ficus par rapport à Amélie Oudéa-Casterat. Je suis assez satisfait aussi.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Êtes-vous satisfait de la nomination de Nicole Belloubet à l’Éducation nationale ? C’est oui à seulement 22% pour les internautes du Figaro. C’est non à 77,85%. Je pense que cette vision qu’on a pour l’instant de Nicole Belloubet ne plaît pas aux internautes du Figaro. Elle a eu des positions particulières sur la laïcité. Je lis dans le journal de ce matin, à nouveau, je m’y réfère. Elle n’aurait pas interdit les abayas, assène un syndicaliste.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Ah oui, non, ça, elle n’aurait pas interdit les abayas, Nicole Belloubet, ça, je vous le confirme. Enfin, c’est pas du tout, c’est pas du tout, une fois encore, sa ligne idéologique, très très clairement. Maintenant, elle n’est pas Premier ministre, elle n’est pas présidente de la République. Donc, c’est possible qu’elle n’ait pas tout à fait son mot à dire sur ces choses-là. Vous l’imaginez, Gabriel Attal est Premier ministre, Nicole Belloubet disant, ah ben non, finalement, l’interdiction des abayas, on arrête. Ça n’arrivera pas, ça n’arrivera clairement pas.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Elle a des qualités, j’imagine. Est-ce que sa principale, c’est la négociation ? Est-ce que vous allez la rencontrer, discuter beaucoup, plus qu’avec d’autres ? Comment ça se passe d’ailleurs, d’acquérir un nouveau ministre, et nommer, ils convoquent tous les syndicats, un par un ou ensemble ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Un par un, un par un. Il y a des audiences assez habituelles pour faire un peu l’état des lieux, pour présenter ce qu’ils veulent mettre en place, et puis pour écouter les revendications, les propositions qu’on peut avoir. C’est variable, Gabriel Attal, nous, on l’avait vu à peu près deux heures et demie, Amélie Oudéa-Castera, on l’avait vu 50 minutes. Donc, si Nicole Belloubet peut faire une heure et quart, déjà, ce serait pas mal. On aurait au moins le temps de se parler d’un certain nombre de sujets, parce que des difficultés à l’Éducation nationale, il y en a énormément. Il n’y a pas que les groupes de niveau en collège.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Je sais que vous avez un avis de prof, ou en tout cas de membre de l’Éducation nationale.

SNALC – Jean-Rémi Girard

De prof aussi, j’enseigne toujours.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Voilà, des gens qui sont à l’intérieur, mais ce qu’avait entrepris Gabriel Attal, ça plaisait beaucoup aux Français, pour preuve, sa propre cote de popularité. Pourquoi, selon vous, Emmanuel Macron ne suit pas cette ligne-là avec sa nouvelle ministre de l’éducation nationale ? On jugera dans les faits, mais dans son passé, dans son histoire, elle ne semble pas être dans cette ligne-là, alors que ce sont des mesures entreprises par Gabriel Attal qui sont populaires.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Moi, une fois encore, j’attends de voir, parce que Nicole Belloubet, c’est une femme intelligente. Elle a des qualités, elle est intelligente. C’est clair, Nicole Belloubet, c’est quelqu’un d’intelligent. C’est quelqu’un qui a quand même une certaine finesse de pensée, qui a un sens politique. Moi, je l’ai vue ce matin dans le discours où elle arrivait, où Amélie Oudéa-Castéra partait. Elle a fait un discours qui ressemblait à un vrai discours de vrai ministre de l’Éducation nationale, assez clairement. Donc, moi, j’attends de voir, parce que c’est peut-être quelqu’un qui est capable aussi, à un moment, de mettre certaines de ses convictions au second plan, de la jouer un peu plus collectif. C’est pour ça. Moi, j’ai un a priori, parce que je vous dis, je la connais depuis longtemps. Néanmoins, je ne suis pas certain qu’elle sera exactement là où on l’imagine non plus.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Jean-Rémi Girard du SNALC, deux dernières questions. Première chose, vous allez la rencontrer. Allez, une heure et quart, je vous le souhaite. Vous allez lui demander quoi ? Je suis Nicole Belloubet. Rapidement, vous me dites, OK, on veut travailler sur ces trois sujets. Ce sont lesquels ? Premièrement, si j’ai bien compris, le nombre de profs devant les élèves, c’est ça ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

L’attractivité du métier d’enseignant. Au-delà du métier d’enseignant. Ça, c’est le numéro un. On n’arrive plus à recruter. Ça, sujet numéro un. Deux, l’école inclusive. L’accueil des élèves en situation de handicap. C’est une source de souffrance chez les élèves et chez les personnels. C’est la première, aujourd’hui, je pense, dans les classes, notamment à l’école primaire. Et trois, le bien-être au travail. On va appeler ça comme ça.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Pour vous, alors ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, alors là, pour les personnels, moi, je suis un représentant des personnels. Oui, bien sûr. En même temps, les enquêtes du ministère de l’Éducation nationale, la dernière est sortie il y a quelques jours, montrent que c’est encore, c’est toujours une catastrophe. À un moment, il faut arriver à travailler les questions de médecine, les questions du nombre d’élèves par classe, les questions de soutien hiérarchique, d’autorité, également. Toutes ces choses-là qui permettent d’accomplir notre métier de manière agréable. Aujourd’hui, il y a quand même de moins en moins de gens qui veulent devenir professeurs et de plus en plus de professeurs qui veulent partir. Ce n’est pas normal.

Le Figaro Live – Thibaut Gauthier

Quatre ministres en deux ans, un peu de stabilité, ça vous ferait du bien ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Si la stabilité va avec une politique qui nous va, oui. En même temps, la stabilité, je vous dis, cinq ans de Jean-Michel Blanquer, on aurait préféré cinq mois parce que toute la deuxième partie a été quand même un petit peu pénible. Donc, nous, une fois encore, on ne fait pas de procès d’intention aux gens. On attend de juger sur les actes. S’il n’y a pas un investissement budgétaire, s’il n’y a pas un moment… C’est bien gentil de nous parler pédagogie, on va faire les meilleures pédagogies. S’il n’y a plus de profs pour faire les meilleures pédagogies ou même des pédagogies un peu moins bonnes, il n’y aura plus d’école. À terme, c’est vers ça qu’on va. Je pense qu’à un moment, il va y avoir de plus en plus d’absences non remplacées, de plus en plus d’élèves qui n’auront pas de profs devant eux puisque c’est ça qu’on veut pour notre pays, je ne suis pas certain.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Merci beaucoup Jean-Rémi Gérard, président du SNALC, le syndicat national des lycées, des écoles, des collèges, des écoles et du supérieur. Merci de nous avoir aidé à répondre à cette question du jour. Êtes-vous satisfait de la nomination de Nicole Belloubet à l’Éducation nationale ?

« C’est bien gentil de nous parler pédagogie, on va faire les meilleures pédagogies. S’il n’y a plus de profs pour faire les meilleures pédagogies ou même des pédagogies un peu moins bonnes, il n’y aura plus d’école.»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC


Lettre d'information du SNALC - 8 février 2024 Contractuels enseignants, CPE, Psy-EN

Lettre d’information du SNALC – 8 février 2024

Contractuels enseignants, CPE, Psy-EN

Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur
Remplissez le formulaire en ligne
DÉSMICARDISER
«J’assume de le dire, il faut désmicardiser la France», a déclaré Gabriel Attal, mardi 30 janvier 2024, à l’Assemblée nationale, lors de son discours de politique générale.

Conformément à l’arrêté du 29 août 2016, l’indice brut minimum des contractuels de première catégorie est fixé à 408, qui correspond à l’indice majoré 376 depuis le 01/01/2024.

Or, depuis ce 1er janvier, l’indice majoré plancher de la fonction publique, qui garantit à un agent public de ne pas être rémunéré en dessous du SMIC, est égal à 366.

Ainsi, les contractuels de première catégorie, à temps complet, rémunérés à l’indice majoré 376 ne perçoivent même pas 50€ (10 X 4,92278€) brut de plus par mois qu’un « smicard ».

Les contractuels enseignants, CPE et Psy-EN de première catégorie, occupant un emploi de catégorie A (c’est-à-dire de cadre), doivent donc rapidement bénéficier de cette désmicardisation.

C’est encore plus urgent pour les contractuels de deuxième catégorie, qui sont au minimum pour la plupart carrément rémunérés au SMIC, c’est-à-dire à l’indice majoré plancher, et ce depuis 2021.

Pour le SNALC, cette décision du tout nouveau premier ministre est excellente ! Il ne reste plus qu’à montrer l’exemple, en commençant par agir sur le salaire des contractuels enseignants, CPE et Psy-EN. Il ne suffit pas d’assumer de le dire, il faut assumer de le faire.

Le SNALC saura l’asséner lors des prochains groupes de travail ministériels, annoncés pour ce printemps et consacrés au cadre de gestion des contractuels enseignants, CPE et Psy-EN.

Par ailleurs, le SNALC défendra le regroupement de tous les contractuels enseignants, CPE et Psy-EN dans une seule catégorie, intégrant également les maîtres-auxiliaires, bloqués pour la quasi-totalité à l’indice sommital de leur grille indiciaire (pour ces derniers, un groupe de travail est également inscrit à l’agenda social du ministère).

En attendant, vous trouverez dans cette lettre, plusieurs articles consacrés à votre rémunération, dont les montants mis à jour au 1er janvier 2024 des différents éléments la composant, mais aussi les multiples conséquences fort dommageables, parfois dramatiques, des retards de versement de votre dû, des nouveaux contrats et de l’absence de formation, notamment en termes de laïcité et valeurs républicaines… conduisant certains contractuels à transposer leurs compétences ailleurs.

Danielle ARNAUD

secrétaire nationale du SNALC chargée des contractuels

VOTRE RÉMUNÉRATION AU 1er JANVIER 2024

Traitement brut, indemnités (ISAE et ISOE : part fixe, part fonctionnelle…), primes (Grenelle, REP, REP+…), heures supplémentaires, SFT, PSC… Que vous soyez contractuel enseignant (première ou deuxième catégorie), CPE ou Psy-EN, vous trouverez dans notre article toutes les informations utiles pour vérifier qu’aucun élément composant votre salaire n’a été oublié ou minoré.

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SALAIRES : LA ROULETTE RUSSE

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la première partie de l’année scolaire a été catastrophique pour de très nombreux collègues contractuels. Les rectorats ont rencontré des difficultés certaines pour les signatures des contrats et le versement des premières paies.

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ERED : LE REMPLACEMENT 2.0 !

Le décret 2023-845 du 30 août 2023 met en œuvre, dès le 1er septembre 2023, l’obligation d’informer les agents publics sur les conditions d’exercice de leurs fonctions.

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CONTRATS D’UN AN : UN BIEN POUR UN MAL ?

Depuis la rentrée, certaines académies, jusque-là réfractaires, optent pour des contrats d’un an pour la plupart des contractuels enseignants.

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DE L’AUTRE CÔTÉ (DES BARREAUX)

Le secteur national du SNALC chargé des contractuels a interrogé Éléna LEROY, enseignante d’espagnol contractuelle dans l’académie de Montpellier.

Élena cumule de nombreuses casquettes auxquelles elle vient d’ajouter celle d’auteure : en décembre 2023, elle a publié son premier ouvrage, “De l’autre côté (des barreaux)”, dans lequel elle raconte son expérience de professeure en prison.

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LAÏCITÉ : UN PRINCIPE POUR TOUS

Force est de constater que les contractuels, enseignants et personnels d’éducation en particulier, se trouvent dans une situation fragilisée concernant les questions relatives à la laïcité.

 

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NOUVEAUX GUIDES LAÏCITÉ : WE LAÏQUE !

À défaut d’une formation de qualité relative à la laïcité et aux valeurs de la République, les contractuels peuvent se tourner vers un guide et un vadémécum.

 

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LE GUIDE DU CONTRACTUEL

ENSEIGNANT – CPE – PSYEN

Le secteur Contractuels du SNALC vous invite à consulter son guide du contractuel enseignant, CPE et psychologue de l’Éducation nationale, édition n°12.

Le SNALC continue sans relâche à vous informer, à vous accompagner et à vous conseiller pour que vos droits soient respectés, à vous défendre et vous soutenir lorsque ces derniers sont bafoués, et à œuvrer pour obtenir des avancées, tant au niveau national qu’au niveau académique. Dans un système éducatif totalement déshumanisé, opaque et parfois méprisant, soyez assuré(e) que le SNALC, syndicat indépendant et de proximité, cherche en permanence à agir rapidement et efficacement pour VOUS.

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Crédits dans les articles en lien


Enquête du SNALC - 7 février 2024 - LCA et DGH en collège à la rentrée 2024

Enquête du SNALC – 7 février 2024
LCA et DGH en collège

à la rentrée 2024

Chères et chers collègues,

Comme nous le craignions, la réforme et la mise en oeuvre de groupes de niveaux en français et maths en 6e et 5e mettent en danger l’existence des options FCA et LCA dans de nombreux établissements. Les remontées de terrain font même état de situations parfois complètement illégales.

Le SNALC s’est déjà entretenu avec la DGESCO de ces problèmes, mais nous avons besoin d’un maximum d’éléments pour pouvoir agir, et ce dans un délai très bref. C’est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir compléter le sondage ci-dessous avant le 18 février 2024.

Consultez également notre Pack de survie !

Contact : lettresclassiques@snalc.fr

LCA et DGH en collège à la rentrée 2024
répondre à l’enquête


Les nouvelles informations du bulletin académique de Nice 04 02 2024

Cumul d’activités : attention à bien respecter les règles !

La circulaire est disponible ici :

https://esterel.ac-nice.fr/intracom/index.php?pda_v3_pf=/_pda/2024/01/01-24_circulaire-cumul-dactivites-pour-BA.pdf

Activités soumises à DECLARATION:

  • Si vous avez un emploi permanent à temps incomplet (inférieur à 70%), ATTENTION on ne parle pas de temps partiel, vous pouvez exercer une activité lucrative en complément.
  • Pour les stagiaires ou les agents non titulaires, vous pouvez poursuivre pendant un an, renouvelable une fois une activité au sein d’une société ou d’une association à but non lucratif. La demande doit être faite avant la signature du contrat avec les pièces justificatives.

Activités soumises à AUTORISATION :

Prise en compte des activités professionnelles pendant une disponibilité :

  • Si vous exercez une activité privée vous devez en informer l’autorité dont vous relevez (voir les détails de la circulaire

Vous pouvez contacter le rectorat : sgpe@ac-nice.fr

Le SNALC Nice, toujours à l’écoute est là pour vous accompagner dans votre projet et faire valoir vos droits.

Contact : 04 94 91 81 84 et courriel : nice@snalc.fr

Virginie Carreaux