QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1488
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC
L’actualité se charge de le rappeler à tout le monde : l’École n’est pas un sanctuaire, et les querelles des hommes y entrent. Elles y entrent d’autant plus facilement qu’élèves et parents pratiquent les réseaux sociaux avec assiduité. Le résultat, objectivé par le ministère lui-même, est sans appel. Les « incidents » sont en hausse, et les personnels sont régulièrement des cibles.
Cela n’empêche pas les mêmes personnels d’être montrés du doigt dès qu’un cas de harcèlement ou une agression d’élève fait la une. « Où sont les adultes ? » s’écriait la ministre de la jeunesse récemment, oubliant un peu vite [Lire la suite]
CONDITIONS DE TRAVAIL
SYSTÈME ÉDUCATIF
Afin d’être au plus près de vos attentes et de vous informer au mieux, la revue du SNALC a évolué dès cette rentrée, avec désormais deux numéros mensuels au lieu d’un : l’un centré sur le second degré et le supérieur, et le second sur les problématiques spécifiques de l’école primaire.
QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1488 – école
J-Rémi Girard
Président du SNALC
L’actualité se charge de le rappeler à tout le monde : l’École n’est pas un sanctuaire, et les querelles des hommes y entrent. Elles y entrent d’autant plus facilement qu’élèves et parents pratiquent les réseaux sociaux avec assiduité. Le résultat, objectivé par le ministère lui-même, est sans appel. Les « incidents » sont en hausse, et les personnels sont régulièrement des cibles. Spécificité du primaire : les collègues sont presque autant agressés désormais par l’entourage de l’élève que par l’élève lui-même.
Cela n’empêche pas les mêmes collègues d’être montrés du doigt dès qu’un cas de harcèlement ou une agression d’élève fait la une. « Où sont les adultes ? » s’écriait la ministre de la jeunesse récemment, oubliant un peu vite [Lire la suite]
CONDITIONS DE TRAVAIL
Afin d’être au plus près de vos attentes et de vous informer au mieux, la revue du SNALC a évolué dès cette rentrée, avec désormais deux numéros mensuels au lieu d’un : l’un centré sur le second degré et le supérieur, et le second sur les problématiques spécifiques de l’école primaire.
Congrès Snalc Nice (Alpes Maritimes) – 12 avril 2024
Le 12 avril 2024, le congrès académique du Snalc Nice s’est réuni à Nice, en présence de Jean-Rémi Girard, président du Snalc, et une partie de l’équipe nationale, ainsi que l’équipe académique.
Les sujets d’actualités de l’école à l’université ont été abordés (redoublement, pacte, groupes de maths/français…)
Lettre d'information SNALC - 12 avril 2024 Personnels de l'enseignement privé sous contrat
Lettre d’information SNALC – 12 avril 2024
Personnels de l’enseignement privé sous contrat |
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Au SNALC, la guerre public-privé
n’aura pas lieu ! |
Au SNALC, nous sommes fascinés par cette capacité étonnante qu’a l’exécutif du moment de détruire même de bonnes idées. Le « choc des savoirs » au collège, c’est une ministre connue pour son pédagogisme exalté, des heures de cours en moins pour acquérir ces malheureux savoirs, des emplois du temps de collègues détruits, des groupes impossibles à constituer et un lycée et une primaire toujours aux abois. Le nombre de filles dans les spécialités scientifiques s’effondre depuis 2018 : c’est probablement le féminisme façon startup nation !
Pour ce qui est du harcèlement à l’école, priorité absolue de notre premier ministre, c’est un peu comme pour les salaires. On en parle beaucoup parce qu’on ne fait rien. Dans l’enseignement privé sous-contrat, la notion de caractère « propre » permet bien des abus et chefs d’établissement, inspecteurs et parents consommateurs y harcèlent autant sinon plus les collègues que dans le public. Non, les personnels du privé ne vont pas mieux que leurs homologues du public. Nous sommes tous dans le même navire en perdition et le SNALC continue, inlassablement, de se battre pour que nos salaires et nos conditions de travail soient enfin à la hauteur de notre utilité sociale, sans céder aux sirènes d’une division qui ne fait que le jeu d’un pouvoir et d’un ministère qui nous veulent malheureux, envieux les uns des autres et soumis. Le SNALC privé a besoin de vous pour faire entendre ce message ! |
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Nos salaires sont trop bas. Le point d’indice est gelé.
Logiquement, le SNALC n’augmente pas ses tarifs pour la 13ème année consécutive. Et mieux encore : le SNALC baisse ses tarifs dans la plupart des catégories ! Consulter les tarifs et réductions CHOISISSEZ LIBREMENT VOTRE MOYEN DE PAIEMENT, RAPIDE ET SÉCURISÉ |
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L’adhésion comprend : l’assistance et la protection juridiques pénales auprès de la GMF (agressions, diffamation…) ; le dispositif exclusif d’accompagnement et d’aide à la mobilité : mobi-SNALC ; et des tarifs négociés auprès de nombreux partenaires : avantages-SNALC. |
Labellisation des manuels : compte rendu du SNALC du 11 avril 2024
Groupe de travail ministériel
11 avril 2024
Compte rendu du SNALC
THÈME
Le Conseil Scientifique de l’Éducation nationale a créé une grille critères pour octroyer le label Éducation nationale aux manuels scolaires.
L’ESSENTIEL
Le Ministère assure que la labellisation n’est pas là pour contraindre. Il sera possible de choisir un manuel non labellisé et même de ne pas en utiliser.
Les critères primordiaux ont à voir avec les valeurs républicaines, la conformité scientifique, par rapport aux programmes et à la didactique ainsi que la qualité de la langue employée. D’autres critères pédagogiques entrent en ligne de compte ensuite.
LE SNALC A INSISTÉ SUR…
En préambule, le SNALC a rappelé qu’il aurait pu accepter une labellisation ne se fondant que sur un seul critère : le respect des programmes.
Les autres critères n’ont pas lieu d’être. Certains sont inutiles, d’autres sont dangereux soit parce qu’ils remettent en cause la liberté pédagogique, soit parce qu’ils semblent avoir pour objectif de donner du « prêt à enseigner » à des contractuels recrutés à la hâte en septembre. Or, cela ne peut être un objectif.
L’AVIS DU SNALC
Les débats qui entourent cette labellisation font ressortir les clivages entre les tenants des neurosciences et ceux des sciences de l’Éducation. Chacun des deux camps se revendique de la recherche.
Le SNALC n’a que faire de ces débats. Son intérêt est la défense de la liberté pédagogique des professeurs. Le SNALC a d’ailleurs annoncé que si des pressions pour choisir un manuel avaient lieu sur des équipes, ou si des personnels encadrants sanctionnaient des collègues pour un choix de manuel, il attaquerait au titre de l’article L912-1-1 du Code de l’Éducation.
Congrès Snalc Nice (VAR) – 11 avril 2024
Le 11 avril 2024, le congrès académique du Snalc Nice s’est réuni à Hyères, en présence de Jean-Rémi Girard, président du Snalc, et une partie de l’équipe nationale, ainsi que l’équipe académique.
Les sujets d’actualités de l’école à l’université ont été abordés (redoublement, pacte, groupes de maths/français…)
“Choc des savoirs” : Pour que les groupes aient la classe
POUR QUE LES GROUPES AIENT LA CLASSE
Mise en œuvre du « choc des savoirs »
Cela n’aura échappé à personne : le SNALC est favorable à la création de groupes afin de lutter contre la difficulté scolaire et faire progresser tous les élèves à leur rythme.
Dans la logique du SNALC, il ne s’agit cependant en aucun cas de « tri social » ou de stigmatisation de quiconque. Nous appuyons nos réflexions sur le rapport PISA1 et sur des études réalisées à propos de différents systèmes scolaires2. Ces analyses montrent que, si les classes de niveaux ne fonctionnent pas, l’enseignement de disciplines comme le français et les mathématiques par groupes de niveaux est en revanche un facteur de progrès pour les élèves.
Nous avions donc élaboré un projet prévoyant deux types de groupes à partir de la 5e – et non trois à partir de la 6e comme celui du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse – évolutifs à chaque fin d’année, voire exceptionnellement durant l’année scolaire. Ainsi, le collège modulaire du SNALC3 était conçu pour donner aux élèves plus en difficulté un cadre favorable -effectifs réduits- et du temps pour progresser. Dans notre projet, il était impératif de fixer par un texte réglementaire, ces effectifs à un maximum de quinze. Le ministère s’est gardé d’une telle précision, réduisant ainsi à néant le principal intérêt de la mesure.
Dès les premières discussions sur l’organisation choisie par le Ministère pour mettre en place les groupes au collège, le SNALC a constaté combien elle différait de son projet et a mis en garde contre les dangers évidents qui découlent quasi-exclusivement de la volonté d’aligner toutes les heures de toutes les classes de chaque niveau en français et en mathématiques pour permettre une évolution des groupes à tout moment de l’année. Les conséquences de ce parti pris sont délétères :
- Le rôle de professeur principal devient intenable pour les collègues de ces disciplines ;
- Les progressions devront être alignées au détriment de la liberté pédagogique des professeurs;
- Si le nombre de groupes est supérieur au nombre de collègues d’une discipline, les petits BMP risquent de se multiplier avec des collègues sur trois établissements ;
- Les services des professeurs de français et de mathématiques vont presque obligatoirement désormais comporter une classe de chaque niveau – contrainte inacceptable ;
- Les emplois du temps des professeurs de français et de mathématiques très rigides ;
- Les heures de français et de mathématiques devront être positionnées en priorité et corsèteront les emplois du temps pour les autres disciplines.
Pour le SNALC, l’heure n’est donc plus, hélas, à interroger la pertinence des “groupes de niveaux” ou “groupes de besoins” et dans quelle mesure ils sont susceptibles de faire progresser les élèves.
Il s’agit désormais d’étudier comment empêcher que cette réforme mal pensée détériore encore les conditions de travail des collègues de collège.
En conséquence, comme en 2015-2016, au moment de la réforme du collège, nous vous proposons un vademecum non institutionnel pour contourner au mieux les effets pervers prévisibles de la réforme de 2024.
Sébastien Vieille
Secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie
“Choc des savoirs” : Pour que les groupes aient la classe
POUR QUE LES GROUPES AIENT LA CLASSE
Mise en œuvre du « choc des savoirs »
Cela n’aura échappé à personne : le SNALC est favorable à la création de groupes afin de lutter contre la difficulté scolaire et faire progresser tous les élèves à leur rythme.
Dans la logique du SNALC, il ne s’agit cependant en aucun cas de « tri social » ou de stigmatisation de quiconque. Nous appuyons nos réflexions sur le rapport PISA1 et sur des études réalisées à propos de différents systèmes scolaires2. Ces analyses montrent que, si les classes de niveaux ne fonctionnent pas, l’enseignement de disciplines comme le français et les mathématiques par groupes de niveaux est en revanche un facteur de progrès pour les élèves.
Nous avions donc élaboré un projet prévoyant deux types de groupes à partir de la 5e – et non trois à partir de la 6e comme celui du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse – évolutifs à chaque fin d’année, voire exceptionnellement durant l’année scolaire. Ainsi, le collège modulaire du SNALC3 était conçu pour donner aux élèves plus en difficulté un cadre favorable -effectifs réduits- et du temps pour progresser. Dans notre projet, il était impératif de fixer par un texte réglementaire, ces effectifs à un maximum de quinze. Le ministère s’est gardé d’une telle précision, réduisant ainsi à néant le principal intérêt de la mesure.
Dès les premières discussions sur l’organisation choisie par le Ministère pour mettre en place les groupes au collège, le SNALC a constaté combien elle différait de son projet et a mis en garde contre les dangers évidents qui découlent quasi-exclusivement de la volonté d’aligner toutes les heures de toutes les classes de chaque niveau en français et en mathématiques pour permettre une évolution des groupes à tout moment de l’année. Les conséquences de ce parti pris sont délétères :
- Le rôle de professeur principal devient intenable pour les collègues de ces disciplines ;
- Les progressions devront être alignées au détriment de la liberté pédagogique des professeurs;
- Si le nombre de groupes est supérieur au nombre de collègues d’une discipline, les petits BMP risquent de se multiplier avec des collègues sur trois établissements ;
- Les services des professeurs de français et de mathématiques vont presque obligatoirement désormais comporter une classe de chaque niveau – contrainte inacceptable ;
- Les emplois du temps des professeurs de français et de mathématiques très rigides ;
- Les heures de français et de mathématiques devront être positionnées en priorité et corsèteront les emplois du temps pour les autres disciplines.
Pour le SNALC, l’heure n’est donc plus, hélas, à interroger la pertinence des “groupes de niveaux” ou “groupes de besoins” et dans quelle mesure ils sont susceptibles de faire progresser les élèves.
Il s’agit désormais d’étudier comment empêcher que cette réforme mal pensée détériore encore les conditions de travail des collègues de collège.
En conséquence, comme en 2015-2016, au moment de la réforme du collège, nous vous proposons un vademecum non institutionnel pour contourner au mieux les effets pervers prévisibles de la réforme de 2024.
Sébastien Vieille
Secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie
Attractivité du métier et formation des enseignants : compte rendu du SNALC
Audience à l’Assemblée nationale
3 avril 2024
Compte rendu du SNALC
THÈME
Les organisations syndicales représentatives étaient conviées à donner leurs positions sur l’attractivité du métier ainsi que sur la formation initiale et continue des enseignants et assimilés. Seul le SNALC s’est rendu à cette audience.
L’ESSENTIEL
Les députés s’interrogent sur les points suivants :
- les raisons de la perte d’attractivité (la question du mouvement en fait-elle partie ?)
- la situation actuelle de la formation initiale et l’intérêt ou non de la réforme en préparation
- la situation actuelle de la formation continue et les évolutions souhaitables
LE SNALC A INSISTÉ SUR…
- L’attractivité du métier est une question multifactorielle. La cause la plus importante de cette perte d’attractivité est clairement le salaire. Le SNALC demande un rattrapage, une indexation du point d’indice sur l’inflation, une évolution de la grille et des primes à l’image des autres fonctions publiques.
- Après le salaire, les conditions de travail et l’image véhiculée par les médias comme celle véhiculée par le ministère posent problème. Il faut que les professeurs soient protégés par l’institution et soient considérés comme des professionnels dans une profession intellectuelle et non comme des tâcherons.
- Concernant le mouvement, le SNALC est conscient que la nouvelle génération d’enseignants du second degré est moins encline à partir loin de chez elle. Cependant, mettre en place un concours académique poserait plus de problèmes qu’il n’en réglerait, notamment pour les académies les moins attractives (Créteil, Versailles…)
- La formation initiale via les INSPE est mal conçue et tend à formater plutôt qu’à ouvrir. L’épreuve du concours visant à évaluer la capacité à être un bon fonctionnaire – docile – doit être revue. Le projet ministériel a des aspects positifs mais aussi des défauts rédhibitoires. Le concours à Bac+3 tout en maintenant un niveau de formation au Master sont des éléments intéressants. L’entrée progressive dans le métier, avec 30 % d’observation rémunérés en M1 et 50 % de responsabilité rémunérés en M2 intéresse le SNALC. En revanche, l’obligation de faire un Master MEEF est clairement bloquante et l’obligation de rester dans l’Éducation nationale 5 ans sous peine de devoir rembourser les sommes perçues en M1 également.
- La formation continue était déjà moribonde, la politique récente visant à ne plus perdre d’heure l’a tuée. Il faut revenir sur cela. Par ailleurs, il faut passer d’une logique de l’offre à une logique de la demande en trouvant les moyens de recueillir les envies et les besoins des professeurs.
L’AVIS DU SNALC
Les députés ont proposé des pistes qui ne nous intéressent pas concernant une évolution du mouvement. Ils ont entendu nos positions.
Pour le SNALC, les professeurs doivent être rémunérés, considérés et formés comme les professionnels, cadres A de la fonction publique qu’ils sont, comme la profession intellectuelle qu’ils exercent le mérite.