CSA ministériel du 23 janvier 2024 : déclaration du SNALC
Mesdames et Messieurs les représentants de l’administration,
Mesdames et Messieurs les membres élus du comité,
On dirait du Balzac.
Les premiers pas de notre nouvelle ministre au MENJSJOP sont un roman feuilleton. Déclarations publiques catastrophiques, enquêtes, rapports planqués dans une armoire et dévoilés juste au bon moment : les rebondissements sont nombreux. Le tout sur fond de débat public/privé, de contournement de ParcourSup et de petits arrangements entre amis. Si l’on n’était intéressé que par la comédie humaine, on attendrait avec impatience l’épisode suivant.
Le souci, c’est que pendant ce temps, l’École va toujours aussi mal. Le rattrapage salarial pour 2024 ? Pour les enseignants, c’est zéro euro ; pour les autres, pas beaucoup plus. La gestion du calendrier de l’année et des DHG pour la mise en place des groupes de niveau en 6e et 5e à la rentrée prochaine ? Le SNALC alerte sur ce point depuis plusieurs mois ; l’administration nous avait promis « de la dentelle » : ce sera du gros œuvre, et on n’a pas acheté assez de ciment. L’art de flinguer des mesures intéressantes demeure la grande spécialité de l’Éducation nationale. On se demande déjà comment ils vont pouvoir rater le nouveau DNB et la prépa-lycée, qui pourtant, sur le papier, ont l’air très bien.
Côté école inclusive, le SNALC attend les groupes de travail promis depuis maintenant un an, le bilan des PIAL, et continue de dénoncer une politique de façade qui crée de la souffrance chez les élèves comme chez les personnels. Gabriel Attal s’était engagé à ce que les organisations représentatives, dont le SNALC, siègent enfin au comité de suivi de l’inclusion scolaire pour y porter la réalité du terrain : espérons que l’actuelle ministre trouvera plus rapidement ce dossier sur son bureau que le rapport de l’Inspection générale sur Stanislas.
Car le SNALC sait que l’écume politique est de peu d’importance, et ne perd jamais l’essentiel de vue. L’essentiel, ce n’est pas la personne de la ministre , ni d’ailleurs le lieu où elle scolarise ses enfants. L’essentiel, c’est que notre ministre nous a craché dessus dès sa première prise de parole publique alors que tous les voyants sont au rouge.
Dès lors, comment lui accorder le moindre crédit ? En une semaine, elle a pulvérisé quatre mois de travail de son prédécesseur devenu depuis premier ministre. Comment ce dernier peut-il lui-même lui faire confiance à la tête d’un ministère aussi important sur lequel il a annoncé garder la main ?
Du Balzac, donc. Mais avec Gaston Lagaffe en personnage principal, qui vient de mettre le feu au bâtiment. Bref : toute une vision de l’École…
Je vous remercie.
CSA ministériel du 23 janvier 2024
Déclaration intersyndicale FSU, UNSA, SGEN-CFDT, CGT Educ’action, SNALC, Sud
Les propos tenus par la ministre de l’Éducation nationale lors de son premier déplacement ont légitimement choqué les personnels du service public d’Éducation. Ces paroles dénigrantes, alors même que les personnels tiennent, dans des conditions difficiles et souvent seuls, le service public, ont provoqué une très vive colère. Nous réaffirmons la force du projet scolaire de l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire : accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacun, respecter et participer à une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique autour de savoirs scientifiquement validés.
Le service public d’Éducation traverse une crise sans précédent : crise de recrutement, démission, perte de sens… A l’instar de l’hôpital public, l’École publique n’est pas loin de l’effondrement. Il y a urgence à reconnaître, revaloriser, respecter celles et ceux qui la font vivre, lui donner les moyens d’exercer ses missions, plutôt que de la jeter à la vindicte populaire. Nous demandons de renoncer au texte réformant la terminale du baccalauréat professionnel afin de construire des enseignements ambitieux pour les élèves de la voie professionnelle.
Nos organisations syndicales demandent à la ministre de prendre des engagements à rouvrir très vite des dossiers décisifs pour l’avenir du service public : revalorisation sans contreparties des personnels articulée autour de mesures immédiates et d’une loi de programmation pluriannuelle, abandon du Pacte, création d’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour AESH et amélioration des conditions de travail, notamment par la baisse des effectifs dans les classes et un plan pluriannuel de recrutement. Face aux inégalités scolaires et sociales qui minent notre système éducatif, et en définitive, notre démocratie, des moyens conséquents doivent être mis au service de la réussite de tous les élèves, sans tri.
Les grands discours sans lendemain, les paroles, les clichés détestables … cela suffit ! Nos organisations syndicales exigent des actes forts qui prennent la mesure de la crise que traverse le service public.
Lettre d'information SNALC - 22 janvier 2024
Lettre d’information SNALC – 22 janvier 2024
Professeurs d’EPS |
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SPORT ET EPS :
RETOUR VERS LE FUTUR 2 ! |
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LE SNALC EST LE SYNDICAT REPRÉSENTATIF
LE MOINS CHER DE L’ÉDUCATION NATIONALE Nos salaires sont trop bas. Le point d’indice est gelé. Logiquement, le SNALC n’augmente pas ses tarifs pour la 13ème année consécutive. Et mieux encore : le SNALC baisse ses tarifs dans la plupart des catégories ! Consulter les tarifs et réductions CHOISISSEZ LIBREMENT VOTRE MOYEN DE PAIEMENT, RAPIDE ET SÉCURISÉ |
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L’adhésion comprend : l’assistance et la protection juridiques pénales auprès de la GMF (agressions, diffamation…) ; le dispositif exclusif d’accompagnement et d’aide à la mobilité : mobi-SNALC ; et des tarifs négociés auprès de nombreux partenaires : avantages-SNALC. |
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Crédits sur les artcles en lien
Gerd Altmann de Pixabay |
Lettre d'information SNALC - 22 janvier 2024 - Professeurs agrégés
Lettre d’information SNALC – 22 janvier 2024
Professeurs agrégés |
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Agrégés en lycée : une évidence ? |
En mars, les professeurs agrégés pourront ou devront participer au mouvement intra de l’académie dans laquelle ils sont affectés. Ils pourront alors lire dans la circulaire publiée par le rectorat que les agrégés doivent prioritairement assurer leur service en lycée (et en CPGE), et qu’une bonification leur est donc spécialement réservée à cet effet. Même si les professeurs agrégés ont toute légitimité pour enseigner en collège, beaucoup passent ce concours avec l’idée d’exercer effectivement en lycée ou dans le supérieur. C’est d’ailleurs un argument qu’on retrouve très souvent dans les lettres de motivation des professeurs certifiés qui postulent pour accéder au corps des professeurs agrégés sur liste d’aptitude (la campagne est d’ailleurs actuellement en cours, et les collègues qui y participent trouveront des conseils avisés auprès de la section SNALC de leur académie).
Pour autant, dans de nombreuses académies, cette priorité pourtant explicitement formulée ne va de soi ni pour l’administration, ni pour la plupart des organisations syndicales – hormis le SNALC –, et la bonification réservée aux agrégés qui font le vœu d’exercer en lycée est bien faible et donc peu efficace par rapport aux autres éléments du barème. Cette bonification, les élus du SNALC dans les instances académiques ont eu à cœur de la défendre et de la valoriser, la plupart du temps envers et contre tous, afin que les professeurs agrégés qui le souhaitent puissent réellement bénéficier d’une priorité pour enseigner en lycée. Ils l’ont souvent fait avec succès, obtenant des bonifications substantielles pour les vœux précis d’établissement ou les vœux larges typés lycée. Le SNALC continue de se battre seul là où cela reste nécessaire au service des professeurs agrégés pour que la spécificité du concours de l’agrégation soit concrètement prise en compte, au lieu de rester un vœu pieux. Dans les lycées, les professeurs agrégés sont également prioritaires pour enseigner en CPGE, où ils peuvent ensuite accéder à la chaire supérieure. Là encore, le SNALC se bat actuellement à leurs côtés pour empêcher les fermetures de classes, annoncées notamment dans l’académie de Paris. |
Anne MUGNIER,
responsable du SNALC chargée des professeurs agrégés |
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LE SNALC EST LE SYNDICAT REPRÉSENTATIF
LE MOINS CHER DE L’ÉDUCATION NATIONALE Nos salaires sont trop bas. Le point d’indice est gelé. Logiquement, le SNALC n’augmente pas ses tarifs pour la 13ème année consécutive. Et mieux encore : le SNALC baisse ses tarifs dans la plupart des catégories ! Consulter les tarifs et réductions CHOISISSEZ LIBREMENT VOTRE MOYEN DE PAIEMENT, RAPIDE ET SÉCURISÉ |
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L’adhésion comprend : l’assistance et la protection juridiques pénales auprès de la GMF (agressions, diffamation…) ; le dispositif exclusif d’accompagnement et d’aide à la mobilité : mobi-SNALC ; et des tarifs négociés auprès de nombreux partenaires : avantages-SNALC. |
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crédits : sur las articles en lien |
Lettre d'information SNALC - 17 janvier 2024
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Annonces sur l’école : le président aurait dû réviser
Le SNALC a écouté les « annonces » qu’a faites Emmanuel Macron sur l’École ce mardi 16 janvier. Nous n’avons pas vu où était la priorité annoncée.
Le président de la République avait oublié d’apprendre son cours, puisqu’il a indiqué souhaiter que la Marseillaise soit enseignée à l’École et qu’il y ait une cérémonie de remise du diplôme national du brevet. Or, tout cela existe déjà. Citons les attendus de fin de CE2 qu’on peut trouver dans les programmes actuels : « Connaître les valeurs, les principes et les symboles de la République française : le drapeau, l’hymne national, les monuments, la fête nationale. » Indiquons également que la cérémonie républicaine de remise du diplôme du brevet est cadrée par une note de service (n°2016-090) datant de 2016.
Le SNALC accueille avec inquiétude les annonces sur le doublement de l’horaire d’enseignement civique ou sur un enseignement de théâtre obligatoire. La dernière fois qu’on nous a vanté la création d’une heure de soutien en sixième, on avait oublié de nous dire qu’on y supprimait la technologie en échange. Quelles disciplines Emmanuel Macron compte-t-il réduire ou faire disparaître cette fois-ci ? De surcroît, le président a indiqué que le doublement de l’horaire d’EMC aurait lieu dès cette rentrée, alors que les répartitions des heures sont en train d’être étudiées dans les collèges. Il est donc hors calendrier, sauf à diminuer les heures d’histoire-géographie, ce qui relèverait de l’inconscience quand on communique sur un « réarmement civique ». Le SNALC rappelle aussi que le théâtre figure dans les programmes de français, et qu’il conviendrait plutôt d’augmenter le nombre de classes à horaires aménagés et de soutenir les spécialités artistiques au lycée, qui ont été mises à mal par la réforme Blanquer.
Le SNALC a eu confirmation que la priorité, ce ne sont pas les personnels. Alors que nos professions sont dans une crise de recrutement sans précédent, rien n’est prévu sur le plan budgétaire pour y remédier. Pire : le président a confirmé l’augmentation du temps de travail des enseignants du second degré, en plaçant la formation continue hors du temps de service, ce qui est unique au sein de la fonction publique. Dégrader les conditions de travail d’un métier qui peine à recruter : voilà une façon originale de nous venir en aide.
Enfin, le SNALC aimerait que l’argent qu’on arrive à trouver pour financer une généralisation du SNU ou une éventuelle généralisation de l’uniforme soit utilisé pour le rattrapage salarial et l’amélioration des conditions de travail. Là, on pourrait commencer à entendre que l’École de la République est, réellement, une priorité. On en est loin.
La ministre a « tant à apprendre » … mais pas le temps.
Le SNALC a été reçu ce mardi 16 janvier 2024 par Madame Oudéa-Castéra lors d’une audience expéditive. La ministre a présenté des excuses pour les propos blessants qu’elle a tenus à l’encontre « de l’école publique ». Le SNALC a témoigné de l’écœurement des personnels attaqués par la personne chargée de les défendre. Nous attendons aujourd’hui des actes rapides et forts sur la question des rémunérations et des conditions de travail.
Le SNALC a rappelé que nous vivons une crise d’attractivité sans précédent et exigé un rattrapage salarial via une loi de programmation pluriannuelle. Il a demandé que l’enveloppe budgétaire du pacte serve à l’augmentation salariale de tous. Aucune réponse n’a été apportée sur ces questions.
Le SNALC a aussi porté les revendications des personnels sur la taille des classes, la prise en compte effective des besoins des personnels en situation de handicap, la médecine du travail. Il a également expliqué à la ministre la différence entre temps de service et temps de travail, et réaffirmé son opposition à la réforme de la formation continue qui revient à alourdir ce dernier.
Le SNALC a pris acte de la volonté de continuité sur les mesures annoncées par Gabriel Attal concernant le redoublement, le collège, le DNB et la prépa-2de. Il a alerté sur l’insuffisance des premières dotations horaires qui nous remontent, pour permettre la mise en place effective des groupes de niveau en 6e et 5e. Nous avons demandé le rétablissement de la technologie en classe de 6e.
Le SNALC a rappelé son opposition à la réforme de la voie professionnelle, qui ne doit pas être promulguée. Nous souhaitons que le dossier soit désormais directement traité par le ministère de l’Éducation nationale, dont relève la gestion des PLP.
Suite à la forte mobilisation de la veille, le SNALC a informé la ministre qu’il lui revenait à présent d’invalider le projet de fermeture injustifiée de plusieurs CPGE de l’académie de Paris : il y a urgence.
Le temps accordé par la ministre pour cette audience ne nous a pas permis d’aborder des sujets d’une importance capitale, tels que l’école inclusive, la dégradation du climat scolaire, les contractuels, notamment AED et AESH, le baccalauréat et les conséquences de la dernière réforme du lycée général et technologique, les enseignements optionnels, la direction d’école, le harcèlement scolaire…
Le SNALC a suggéré un nouveau temps d’échange pour pouvoir traiter de ces questions essentielles. La ministre n’a pas donné suite. Pourtant, selon ses propres dires, elle a « tant à apprendre » de nous.
CNEWS – 1re journée, 1re polémique pour Amélie Oudéa-Castéra
Amélie Oudéa-Castéra : “Brièvement, cette histoire, c’est celle de notre aînée, Vincent, qui a commencé comme sa maman à l’école publique, à l’école Littré. Puis la frustration de ses parents, mon mari et moi, est venue lorsque nous avons constaté des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées. À un moment donné, nous en avons eu marre, tout comme des centaines de milliers de familles qui, à un moment donné, font un choix, voilà, d’aller chercher une solution différente. Et depuis, de manière continue, nous nous assurons que nos enfants sont non seulement bien formés avec exigence dans la maîtrise des savoirs fondamentaux, mais aussi heureux.”
France info – Thierry Cabannes
Je vais vous faire réagir, bien évidemment, mais on va ouvrir le débat avec Maxime Reppert, vice-président du SNALC. Bonjour, Maxime Reppert. Merci d’être avec nous dans “Midi News Weekend”. Nous voulions absolument vous avoir, d’abord, sur le premier déplacement, la rentrée des classes de votre nouvelle ministre, et ensuite, sur cette polémique. La rentrée des classes, qu’en avez-vous pensé ? Mégaphone, selfie… et la nouvelle ministre, ce n’est plus Gabriel Attal, le ministre! Nous sommes bien d’accord ?
SNALC – Maxime Reppert
Oui, effectivement, j’ai entendu une voix qui portait fort, mais au niveau du SNALC, ce que nous attendons surtout, ce sont des actes et des décisions qui portent. J’ai également vu ces images, entendu cette déclaration. Alors, je vous le dis tout de suite, le fait que notre nouvelle ministre mette ses enfants dans le privé relève du privé, c’est une décision personnelle. Je n’ai pas à commenter ce choix-là.
Par contre, dans les justifications avancées, simplement vous dire une chose : ces heures de cours non remplacées, évaluées à 15 millions d’heures par an, ne relèvent pas de la responsabilité des enseignants absents pour des raisons de santé. Je rappelle que les personnels de l’Éducation nationale sont moins absents pour raisons de santé que les autres salariés, qu’ils soient du privé ou les autres fonctionnaires dans le public.
Cela est simplement lié à une politique éducative destructrice menée depuis des années. Depuis 2017, on assiste régulièrement à des suppressions de postes inacceptables chaque année. Cela avait déjà été initié avant cette date. Elle fait en réalité le constat d’une politique éducative destructrice. J’ai envie de vous dire que cette déclaration oblige à des résultats, car maintenant, il n’est plus question de s’occuper simplement de ses enfants, mais aussi des enfants des autres.(…)
France info – Thierry Cabannes
Maxime, on vous a vu dans ce reportage. On est dans le concret maintenant, pas dans la cour de récréation avec le mégaphone et les selfies. Là, on a besoin de réponses. Et vous en attendez, n’est-ce pas ?
SNALC – Maxime Reppert
Naturellement, oui, nous attendons beaucoup parce qu’on se rend compte que le métier devient de plus en plus à risque. Beaucoup de collègues vont au travail avec la peur au ventre, et aucun territoire, aucun établissement n’est épargné par cette flambée de violence en milieu scolaire. Donc, à un moment donné, effectivement, la communication c’est bien, l’action c’est mieux. Nous attendons des actes forts, parmi lesquels notamment le rétablissement de l’autorité de l’enseignant, associé à de meilleures conditions de travail.
Il y a aussi cet enjeu de l’image du métier d’enseignant. Actuellement, les jeunes savent que le métier de prof n’est pas facile, qu’il n’est pas assez payé, et qu’il n’est pas reconnu économiquement et socialement. On le constate clairement lors des réunions parents-professeurs. Moi, j’entends régulièrement des parents dire, “Ah bah non, tu ne feras pas prof, tu feras mieux que ça”. Donc là, on est sur un problème de fond. On parle du quotidien, il faut améliorer le climat scolaire, le climat de travail.
Le SNALC propose des solutions pour améliorer à la fois le climat scolaire et le niveau des élèves, notamment au collège avec notre projet du collège modulaire, dont d’ailleurs le ministre s’est inspiré avec la volonté de créer des groupes de niveau. (…)
France info – Thierry Cabannes
Maxime, est-ce que cet immense ministère, ce ministère XXL, vous inquiète justement ?
SNALC – Maxime Reppert
Non, très clairement non, parce que ça ne veut rien dire. Des regroupements de ministères, on en a déjà eu par le passé, que cela concerne l’Éducation nationale ou d’autres portefeuilles. Donc non, ça ne nous inquiète pas, car le ton a été donné, c’est celui de la continuité par rapport à ce qu’a entrepris son prédécesseur, Gabriel Attal. Et puis, je rappelle aussi qu’un ministre ne dirige pas seul un ministère. Il y a toute une équipe derrière. Donc, l’étiquette de nomination ne m’inquiète pas plus que ça. C’est surtout les décisions qui seront prises.
Il y a de gros problèmes de fond, y compris par rapport à ce qui s’est passé à Mantes-la-Jolie, concernant le climat scolaire. Et je pense que cette dégradation est liée à un certain nombre de décisions qui ont été prises, à un certain laisser-aller, un laxisme qui fait que l’autorité de l’enseignant est battue en brèche, à tel point que des élèves, comme des parents, contestent les professionnels que nous sommes à travers leur pédagogie. Ça, c’est quelque chose d’inacceptable.
Les élèves et les parents sont devenus des consommateurs de l’école. On a intégré les parents dans l’équipe éducative, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, mais derrière, il faut qu’il y ait aussi une forme de responsabilisation. Il faut responsabiliser les élèves lorsqu’ils commettent des fautes, lorsqu’ils commettent des délits, lorsqu’ils commettent des crimes, et il faut en faire de même avec les parents et avec les familles. On ne peut pas tout faire reposer sur les épaules des professeurs, parce que je rappelle que nous ne sommes pas là pour élever les enfants des autres. La première cellule d’apprentissage d’un enfant, c’est la famille, ce n’est pas l’école.