Enquête du SNALC: Le Pacte dans les collèges et lycées généraux et technologiques

Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur
Enquête du SNALC
Le Pacte
dans les collèges et lycées généraux et technologiques
Merci de ne pas tenir compte de ce message si vous n’êtes pas concerné par ce sujet.

La part fonctionnelle de l’ISOE – autrement dit  » le Pacte  » – se met en place en cette rentrée 2023-2024. Le SNALC s’est déjà prononcé à plusieurs reprises sur ce dispositif. Mais afin de continuer à porter votre parole dans les échanges que nous avons avec le Ministère et de faire de vraies remontées de terrain, nous avons besoin de vos retours sur le fonctionnement de votre établissement, sur votre réaction et celle de vos collègues face à cette nouveauté.

Date limite de réponse : 1er octobre 2023

Pour le SNALC, Sébastien Vieille
Secrétaire national chargé de la pédagogie
pedagogie@snalc.fr

Nous vous remercions par avance de votre participation à cette enquête
répondre à l’enquête
Vous pouvez aussi accéder à l’enquête en copiant-collant directement cette adresse dans votre navigateur : https://oxiforms.com/?0qvfe


Attractivité du métier d’enseignant : audience du 19 septembre 2023

© istock_Delpixart-1438649414
Audience bilatérale sur l’attractivité du métier d’enseignant
Compte rendu du SNALC

THÈME

Échange entre le SNALC et le ministère (avec présence du ministre) suite à la réunion du 13 septembre

L’ESSENTIEL

Le SNALC a présenté ses priorités et ses propositions sur la question de l’attractivité, et donné ses positions sur certains sujets complémentaires proposés par le ministère.

Les grands points abordés ont été la rémunération, la carrière, les mutations, le recrutement, la formation, les conditions de travail.

LE SNALC A INSITÉ SUR…

  • Le nécessaire rattrapage salarial, qui n’a toujours pas été réalisé. Les mesures de l’an dernier sont insuffisantes et le SNALC défend une programmation pluriannuelle, qui pour une fois n’oublie pas les collègues en deuxième et troisième tiers de carrière, afin de reconstituer un vrai déroulé de carrière. Le SNALC a apporté ses analyses sur les problèmes liés aux rendez-vous de carrière (critères, avis pérenne…)
  • La nécessité de retrouver des possibilités de mutations pour les collègues. Le mouvement est de plus en plus bloqué, dans le second comme dans le premier degré. Les différentes mesures prises (mouvement en deux phases, suppression des compétences des commissions paritaires, suppressions de postes…) ont dégradé considérablement la mobilité. Non seulement cela peut décourager des étudiants de passer le concours, mais cela décourage aussi des contractuels. Le SNALC a rappelé le nécessaire respect des statuts, comme par exemple celui des agrégés, insuffisamment pris en compte pour muter en lycée.
  • La nécessité d’une entrée progressive dans le métier, avec des périodes d’observations et de pratique accompagnée en école/établissement. Le SNALC s’est toujours opposé au positionnement du concours en fin de M2 et aux stagiaires à temps plein devant élèves. Les démissions de stagiaires, plus nombreuses chaque année, nous donnent raison.
  • Son opposition totale à la politique que le ministère est en train de mettre en place sur la formation continue, qui serait à terme à 100 % hors du temps devant élève. C’est une dégradation objective des conditions de travail, une augmentation objective de la charge de travail. Comment ose-t-on faire ça à un métier qui est déjà en crise ?
  • La réduction de la taille des classes, qui est une nécessité pour retrouver le plaisir d’enseigner. Le SNALC est aussi revenu sur la politique de l’école inclusive, ainsi que l’état pitoyable du bâti scolaire (et ses conséquences, notamment en matière de températures).

L’AVIS DU SNALC

Le SNALC constate que le ministère prend le temps d’écouter, mais nous jugerons aux actes. Sans des mesures salariales fortes, on n’arrivera non seulement pas à résorber la crise des recrutements, mais on risque même de l’aggraver par une rapide augmentation des départs volontaires. Le ministre est désormais au courant de la situation : nous saurons très vite si l’École est une réelle priorité ou si, une fois encore, ce n’est que de la com’.

Le SNALC continuera également de porter sa proposition de rattrapage salarial via une loi de programmation pluriannuelle auprès des députés ce mercredi.


École inclusive : compte rendu de la réunion du 18 septembre 2023

© istock_SDI_Productions-1140611127

ÉCOLE INCLUSIVE

Compte rendu de réunion ministérielle

 

18 septembre 2023

THÈME

Point global sur l’école inclusive

L’ESSENTIEL

  • Formation : veiller à permettre plus de formations pour les AESH. Groupe de travail dès ce mois-ci.
  • Accompagnement humain.
  • Autres mesures destinées à améliorer l’accessibilité de l’École : attribution d’un numéro INE à chaque élève.
  • Mesures liées à la conférence nationale du handicap : il n’est pas prévu de fusionner les fonctions des AESH et des AED, mais de créer un nouveau cadre d’emploi d’ARE sur une base volontaire [Note du SNALC : on sait comment ça se termine, ces choses-là…].
  • Calendrier pour une mise en œuvre à la rentrée 2024, avec des groupes de travail tout au long de l’année :
    • Mise en œuvre progressive des Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS), visant à remplacer les PIAL, à partir de la rentrée 2024, sur 3 départements.
    • Cahier des charges des PAS travaillé entre octobre 2023 et mars 2024.
    • Déploiement d’un parcours de formation lié à la mission du pacte sur l’école inclusive [Note du SNALC : maintenant, il faut signer le pacte pour être formé…].
    • Nouvelle circulaire travaillée pour publication en juin 2024.
    • Projet de publication du cadre d’emploi des ARE au printemps 2024.
    • Travaux pour la mise en place de 100 structures médico-sociales dans les murs de l’École à l’horizon 2027.

LE SNALC A INSITÉ SUR…

  • La gestion budgétaire de plus en plus inhumaine de l’École inclusive.
  • La maltraitance institutionnelle envers les AESH, mais aussi envers les personnels enseignants. Un point d’alerte encore plus fort sur l’école primaire, où les collègues sont de plus en plus démunis.
  • L’absence de reconnaissance de la charge de travail supplémentaire créée par la politique de l’école inclusive (avec un point de vigilance supplémentaire sur les professeurs principaux).
  • La nécessité d’un bilan des PIAL, qui n’a toujours pas été fait alors même que ces derniers sont source de dysfonctionnements
  • La création d’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH.
  • Sa demande de ne pas suivre la conférence nationale du handicap, qui veut fusionner les métiers d’AED et d’AESH. C’est une insulte lancée à la face de ces deux métiers.
  • La nécessité de créer une instance partenariale incluant les syndicats représentatifs. Aujourd’hui, la politique de l’École inclusive se fabrique sans les personnels, qui sont pourtant ceux qui la mettent en œuvre.
  • Un point d’alerte sur les structures spécialisées et le manque de places disponibles.

L’AVIS DU SNALC

On ne peut continuer ainsi. La politique de l’École inclusive est en train d’exploser sous nos yeux. Elle crée une grande souffrance chez les personnels comme chez les élèves et les familles car elle est de moins en moins centrée autour des besoins réels des élèves en inclusion. Le SNALC a alerté depuis longtemps sur cette situation.

La gestion des AESH comme leur rémunération est une honte, et ce n’est pas en les déprofessionnalisant — comme le suggère la Conférence Nationale sur le Handicap (CNH) — que l’on va arranger les choses. Les PIAL doivent être abandonnés. La réponse du ministère sur le « statut d’emploi d’ARE », fût-elle volontaire, est choquante. C’est une sorte de chantage : pour que des AESH puissent travailler à temps plus complet, il leur faudrait changer de cadre d’emploi et élargir leurs missions. Le SNALC demande qu’on améliore le métier d’AESH, pas qu’on le mette en concurrence avec un autre.

Pour le SNALC, il est impératif d’inclure les représentants des personnels dans la définition de la politique de l’École inclusive : ils en ont toujours été exclus jusqu’à présent. C’est le seul moyen pour que l’ensemble des acteurs prenne conscience des difficultés concrètes des personnels de l’Éducation nationale, de la souffrance au travail créée, des burn-out provoqués…

Si le projet est de décliner les annonces de la Conférence Nationale sur le Handicap, qui ont été faites sans aucune concertation avec les personnels de l’Éducation nationale, le SNALC mettra en débat dans ses instances nationales sa participation à ce processus.


Dans le Primaire, des contes à dormir debout

© istock_fizkes-1223044339

Il était une fois, dans le 1er degré sous contrat, deux mythes contés au coin du feu, bien pratiques pour faire faire des heures en plus, non rémunérées, aux professeurs des écoles.

Le premier conte narré pour les endormir, appelé « Veillée d’août de charité », était qu’une journée de pré-rentrée supplémentaire, le jeudi 31 août cette année, devait avoir lieu mais qu’elle n’était pas décomptée des 108h. On ne peut que comprendre les directeurs et directrices, les réunions sont des moments tellement palpitants et pleins de joie ! Se fait-on payer pour un loisir ?

Pourtant, l’arrêté du 15 décembre 2020 indique que « pour les enseignants, deux demi-journées (ou un horaire équivalent), prises en dehors des heures de cours, pourront être dégagées, durant l’année scolaire, afin de permettre des temps de réflexion et de formation sur des sujets proposés par les autorités académiques ».

Il s’agit donc d’une possibilité et non d’une obligation. Surtout, il s’agit bien de formation. Ainsi, cette journée de pré-rentrée supplémentaire n’en est pas une mais doit en revanche être décomptée des 108h et plus précisément des 18h qui  sont dévolues à la formation en leur sein. Comme le rappelle le Conseil d’Etat à ce sujet, il n’existe pas de catégorie fourre tout en dehors des 108h ou des 24 heures de cours hebdomadaires.

24h ? Car oui, il s’agit du deuxième conte, « La 25ème heure », et il est bien meilleur que le précédent. Dans l’enseignement privé sous contrat, les professeurs des écoles, ces nantis, devraient faire bénévolement une heure de cours de plus hebdomadaire que leurs homologues du public, soit 25h. Cette étrange coutume faite pour honorer les enseignants de primaire est malheureusement illégale. En effet, les agents publics que sont les professeurs des écoles du privé sous contrat sont régis par le décret n°2008-775 du 30 juillet 2008 et par la circulaire n° 2013-019 du 4-2-2013 qui sont les mêmes que celles de leurs collègues du public et qui stipulent qu’ils doivent faire 24h de cours devant élèves. C’est leur statut.

Nous invitons donc tous nos lecteurs à informer leurs collègues du caractère légendaire de cette 25ème heure de cours. Oui, le chagrin sera grand chez certains, mais que voulez-vous, il faut bien dire aux grands enfants qui entretiennent ces contes que le Père Noël n’existe pas.

Nous rappellerons en conclusion de ce récit que chaque collègue qui accepte de travailler sans être payé nuit à l’ensemble du métier et contribue à sa détérioration. Nous sommes des salariés et des professionnels. Il existe un grand nombre d’associations ayant besoin de bénévoles, ce que nous ne sommes pas.

Loin des fables, le SNALC privé vous accompagnera pour faire cesser ces contes à dormir debout. Ces mensonges vous volent du temps et de l’argent. Nous ne pouvons le tolérer.

lemondedesgifs.over-blog.com


Rentrée 2023 : Des chantiers importants (Et il y a du boulot!)

 

Pour le SNALC, avec les annonces de l’été et les réformes qui se mettent en place, beaucoup de difficultés nous attendent et beaucoup de luttes sont à mener. Des exemples dans cette vidéo. Les vidéos concernant le PACTE, c’est ici:    • Le Pacte dans le premier degré      • Le pacte enseignant est dangereux  


CPF – OUVERTURE D’UNE NOUVELLE CAMPAGNE jusqu’au 16/10/2023

CPF – OUVERTURE D’UNE NOUVELLE CAMPAGNE jusqu’au 16/10/2023

La campagne est ouverte du :

lundi 11 septembre au lundi 16 octobre 2023 inclus

Toutes les informations sont sur Esterel Nice.

Les demandes de mobilisation au CPF sont à formuler depuis le lien ci-dessous :

https://demarches-nice.colibris.education.gouv.fr/formation/rh-demande-de-mobilisation-du-compte-personnel-de-formation-cpf-hors-paf/

Le Snalc est à votre disposition pour toutes questions.


France Inter – fin des textes à trous et plus d’écrits, nouvelles recommandations de Gabriel Attal !

« …une fois encore, le ministre de l’Éducation nationale, son rôle n’est pas de venir faire ponctuellement une recommandation pédagogique à des enseignants qui, je vais le dire, connaissent leur discipline mieux que lui. … »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Gabriel Attal, qui publie […] une tribune dans le journal Le Monde intitulée “Je crois aux forces de l’écrit” […], demande notamment l’abolition des textes à trous et la mise en place d’un test de rédaction à l’entrée de la 6e…

Jean-Rémi Girard, président du SNALC,  réagit sur France Inter le 15 septembre  2023

France Inter

L’abolition des textes à trous et un test de rédaction à l’entrée en 6e, le ministre de l’Éducation veut mettre le paquet sur l’écrit à l’école. Nous serons en ligne avec Jean-Rémi Girard, président du SNALC, le syndicat national des lycées et collèges. Ça tombe bien, il est professeur de français. On parlera de cette longue lettre, de cette longue tribune publiée par Gabriel Attal dans le journal Le Monde.

[…]

Autour de 200 postes restent à pourvoir dans les collèges et les lycées, dit aujourd’hui Gabriel Attal, 155 à l’école primaire, ajoute le ministre de l’Éducation nationale. De quoi au moins étonner les syndicats d’enseignants. Lundi, dans un sondage réalisé auprès de 500 établissements, il manquait en moyenne un enseignant dans la moitié des collèges et des lycées, mais selon le ministère, cette étude ne distingue pas les postes non pourvus des absences ponctuelles des professeurs qui ont vocation, je cite, à être remplacées rapidement. Gabriel Attal, qui publie par ailleurs ce soir une tribune dans le journal Le Monde intitulée “Je crois aux forces de l’écrit”, fait un clin d’œil à peine voilé à la fameuse phrase de François Mitterrand. Dans ce texte, Gabriel Attal répond à la lettre ouverte publiée il y a quelques jours dans le même journal par de nombreuses personnalités, dont des écrivains, qui lui demandaient précisément de redonner à l’écrit ses lettres de noblesse. Le ministre de l’Éducation nationale demande notamment l’abolition des textes à trous et la mise en place d’un test de rédaction à l’entrée de la 6e, ce qu’il a d’ailleurs répété également lors d’un déplacement dans une école primaire de l’Eure-et-Loir. Aujourd’hui, que faut-il en penser ? On pose la question à Jean Rémi Girard. Bonsoir.

Jean-Rémi Girard

Bonsoir.

France Inter

Vous êtes le président du SNALC, le syndicat national des lycées et collèges. Vous êtes vous-même professeur de français, donc j’imagine que vous êtes sensible à cette initiative du ministre, plus de textes à trous dans les apprentissages au cours moyen et au collège, dit Gabriel Attal, qui demande que cela s’applique dès cette année. Vous comprenez cette recommandation, Jean Rémi Girard ?

Jean-Rémi Girard

Non, pas particulièrement. D’une part, il y a quand même la liberté pédagogique des enseignants qui est garantie par la loi, donc ce n’est pas le ministre dans une tribune qui peut venir changer quoi que ce soit à cela. Ensuite, les textes à trous, ce n’est pas forcément la panacée, et effectivement, ce n’est pas une très bonne idée d’en abuser probablement, mais très ponctuellement, ce n’est pas forcément complètement idiot. Enfin, une fois encore, le ministre de l’Éducation nationale, son rôle n’est pas de venir faire ponctuellement une recommandation pédagogique à des enseignants qui, je vais le dire, connaissent leur discipline mieux que lui.

France Inter

Le ministre, qui avait déjà demandé il y a quelques jours 2 heures par jour consacrées à la lecture en CP ainsi qu’un texte écrit par semaine en CM2, interfère trop dans le travail des enseignants. En gros, c’est ce que vous nous dites ?

Jean-Rémi Girard

Ça fait beaucoup d’écumes médiatiques en fait, parce que c’est très joli de dire ça, ça ne va pas forcément changer les pratiques dans les classes où l’on fait lire les élèves en CP étonnamment et où l’on fait écrire les élèves en CM2. Maintenant, il faut voir dans quelles conditions on le fait. C’est-à-dire que le CM2, ce sont souvent des classes qui sont très chargées, ce sont souvent des classes qui peuvent être de plus en plus difficiles avec beaucoup d’adaptation individuelle à faire avec des élèves qui ont différents plans d’accompagnement. Effectivement, les enseignants font, j’allais dire, ce qu’ils peuvent et ils ne vont pas forcément être aidés par une nouvelle injonction par semaine qui leur tombe dessus. Si on veut faire un travail sérieux, et nous, au SNALC, on est prêt à faire un travail sérieux sur les programmes de français. Et bien justement, il faut qu’on travaille sur les programmes, puisque c’est le texte commun à tous les enseignants de France, donc travaillons sur les programmes, voyons s’il y a des choses qui peuvent être améliorées, à partir de là, on peut travailler sur la formation initiale des enseignants et essayer d’avoir de la formation continue parce qu’on n’en a pas beaucoup dans ces domaines-là, mais ça ne sert à rien de faire une grande tribune dans Le Monde pour dire “on va interdire les textes à trous”, ça n’a pas d’intérêt en fait.

France Inter

Le ministre, toujours dans cette tribune, dit également qu’il veut créer dès cette année un double concours national d’écriture pour les élèves en fin de primaire, en fin de collège, et même un pour les enseignants, dont je le cite, “le talent mérite d’être mieux reconnu.” Qu’en dites-vous ?

Jean-Rémi Girard 

Alors, pour les élèves, il y a déjà des tas de concours d’écriture qui existent, ce n’est peut-être pas la peine d’en créer un nouveau. Pour les enseignants, s’ils veulent reconnaître notre talent, moi je pense qu’une augmentation salariale serait plus justifiée qu’un concours. Accessoirement, mes collègues et moi avons déjà passé un concours, on n’a pas besoin de faire un concours d’écriture pour l’Éducation nationale, de toute façon, on n’a pas le temps.

France Inter

À bon entendeur pour l’augmentation de salaire. Merci beaucoup. Jean-Rémi Girard, président du SNALC, merci d’avoir répondu aux questions de France Inter.

« … s’ils veulent reconnaître notre talent, moi je pense qu’une augmentation salariale serait plus justifiée qu’un concours. Accessoirement, mes collègues et moi avons déjà passé un concours, on n’a pas besoin de faire un concours d’écriture pour l’Éducation nationale, de toute façon, on n’a pas le temps… »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC


Climat scolaire, harcèlement, laïcité : le ministre durcit le ton

© Estelle_MEUNIER

Quelques jours après sa nomination, le ministre Gabriel Attal a publié deux importants décrets sur la protection des élèves et le respect des principes et valeurs de la République.

Le décret 2023-783 du 16 août 2023 impose aux directeurs d’école de réunir l’équipe éducative dans les plus brefs délais en cas de harcèlement d’élèves.

Le décret 2023-782 du 16 août 2023 permet au DASEN de demander au maire la radiation d’un élève harceleur si les mesures déjà arrêtées par le directeur d’école n’ont pas permis de garantir la santé et la sécurité des autres élèves. Pour le secondaire, le décret étend le champ de la procédure disciplinaire en cas de harcèlement d’élèves situés dans un autre établissement.

En outre, information passée inaperçue et cependant d’une importance majeure, ce décret fait obligation au chef d’établissement d’engager une procédure disciplinaire pour des faits portant atteinte aux valeurs de la République et à la laïcité ; il précise aussi les modalités de tenue et de composition du conseil de discipline réuni dans ce cas, afin d’en garantir l’ordre et la sécurité.

À l’ère du #PasDeVague et de la « bienveillance » sans cesse prônée par l’institution à l’égard d’élèves défiant de plus en plus l’autorité, le SNALC se félicite de la publication de ces décrets. Ils sont un premier pas vers la reconnaissance d’une dégradation importante du climat scolaire et l’exigence du respect des principes et valeurs autant que des personnes. Reste à savoir si et comment ils seront appliqués.


EPS et JO 2024 : des liaisons dangereuses ?

© Pixabay_ garten-gg-1535217

Selon la note de service du MENJS, 2023-24 sera « une rentrée et une année olympique et paralympique à l’école ». Sous l’impulsion des jeux, il s’agit de promouvoir la pratique sportive chez les jeunes – dont la sédentarité, la chute des capacités et le surpoids sont devenus des enjeux de santé publique – et de « célébrer les valeurs du sport portées par la charte olympique : engagement, excellence, égalité, respect, amitié, inclusion et partage ». Si ces objectifs sont louables, les moyens retenus, l’angélisme et la promotion impliquant l’école sont très discutables.

Du côté de la santé par le sport, de nombreux dispositifs se sont empilés depuis 2017, tant au niveau de l’enseignement primaire que secondaire, faisant la part belle à l’entrée du sport fédéral dans le milieu scolaire.

La liaison « une école, un club » et le déploiement des 30 minutes d’activité physique quotidienne (APQ) dans le 1er degré, l’acquisition du label « génération 2024 » par des établissements scolaires ou encore « les 2 heures de sport supplémentaires au collège » ont tous pour but de « développer des projets structurants avec les clubs sportifs ».

Le SNALC désapprouve cette forme d’entrisme et de relégation de l’EPS, discipline pourtant plus adaptée à un public scolaire et disposant des moyens pour atteindre ces objectifs.

S’agissant des valeurs de l’olympisme, les enseignants d’EPS les transmettent quotidiennement et depuis toujours. Et il ne faut pas non plus succomber à la naïveté ! Les JO portent aussi d’importantes dérives.

L’ultrasponsorisation des plus grandes marques (sport, boissons caloriques) auxquelles les jeunes sont très réceptifs, les excès du sport de haut niveau (entraînement précoce intensif, surmenage, dopage, élitisme…) promu en modèle d’excellence, les coûts énergétiques et écologiques (constructions, déplacements de « 13,5 millions de spectateurs attendus ») … passés sous silence, font aussi des ravages.

Aussi l’école, à tous les niveaux et dans toutes les matières, doit-elle assurer une telle propagande sans plus de distance et de neutralité ? Ne devrait-elle pas au contraire promouvoir une pratique physique plus humaniste et écoresponsable ?


Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1480 du 8 septembre 2023


Réforme des lycées pros : le président a encore parlé…

© istock_monkeybusinessimages-1133836400

En visite au LP de l’Argensol d’Orange le 01/09/2023, le Président de la République a évoqué l’évolution de la carte des formations, l’intérêt des Professeurs-Associés et  les bienfaits de sa réforme pour les lycéens professionnels.

Carte des formations : le SNALC exige que l’on arrête de jouer avec les nerfs des PLP !

L’annonce présidentielle de 15 % de formations à repenser ou à fermer, sans disparition de diplômes, est floue et encore, une fois irrespectueuse des PLP qui préféreraient apprendre, autrement que devant leur poste de télévision, les projets présidentiels concernant leur avenir. Toutefois, cette déclaration prouve bien que les fermetures de places de formation qui seront annoncées officiellement fin décembre sont d’ores et déjà arrêtées.

Le SNALC s’oppose aux fermetures brutales : 100 %des formations dites non-insérantes fermées à la rentrée 2026 Pour le moins, il demande au Ministère, dès à présent, un état chiffré par diplômes et par académies des fermetures et exige des moyens spécifiques budgétés au niveau national, pour la reconversion forcée des professeurs victimes de cette restructuration.

Par ailleurs, il revendique , conformément aux statuts PLP, que les personnels concernés par une mesure de carte scolaire, accèdent aux postes disponibles, dans les collèges et les lycées généraux et technologiques de la zone géographique de leur ancien établissement, afin qu’ils puissent arbitrer entre un déplacement géographique éventuellement conséquent et une reconversion.

Les Professeurs-associés  : toujours moins d’école mais aussi de PLP 

Selon le Président, les professeurs-associés seraient des professionnels détachés quelques heures par semaine par leur entreprise. Comme tout bon commercial, Monsieur Macron dit des demi-vérités. La lecture des articles 3 et 4 du décret n° 2007-322 du 8 mars 2007 explicite mieux son engouement :

Article 3 : Les professeurs associés sont recrutés par le recteur d’académie, sur proposition des chefs d’établissement concernés, par contrat d’une durée maximale de trois ans renouvelable dans la limite de six ans.

Article 4 : Les professeurs associés exerçant une autre activité professionnelle sont recrutés pour un service à temps incomplet correspondant au maximum à 50 % de la durée d’un service à temps plein tel que fixé par le présent décret.

Les demandeurs d’emploi mentionnés au deuxième alinéa de l’article L. 932-2 du code de l’éducation ont, à compétence et à profil comparables, priorité pour exercer les fonctions de professeur associé à temps plein.

Peu respectueuse des personnels, cette réforme l’est tout autant des élèves. Le toujours moins d’école et l’abaissement des exigences pour la délivrance des diplômes, depuis le Bac Pro 3ans sont les véritables causes des difficultés d’insertion ou de poursuites d’études réussies.

Les bienfaits de la réforme : les lycéens professionnels sont aussi des adolescents comme les autres !

Le SNALC demande l’abandon du réaménagement de l’année de terminale Les épreuves anticipées en mars conduira, quelle que soit l’option choisie : poursuite d’études ou insertion professionnelle, à une diminution de quatre semaines de formation donc de contenus exigés pour l’obtention du Bac Pro. Comme nous l’ont montré les lycéens de la voie GT, l’assiduité à des heures de cours, sans effet sur l’obtention du diplôme, ne sera pas au rendez-vous. Le SNALC en appelle donc au même pragmatisme que pour le Bac GT et demande le maintien des épreuves en juin pour tous. Quant au pari de l’assiduité en stage, en raison de l’allocation de stage, pour ceux qui choisiraient l’option “insertion professionnelle”, encore faudra-il que les élèves trouvent une entreprise… (voir le dossier de Presse SNALC).

Sur les bienfaits du Pacte, le SNALC rappelle qu’aucune mission du Pacte ne prévoit une augmentation des temps de formation obligatoires, y compris pour les savoirs fondamentaux si chers au Président. Sur ce dernier point, le SNALC s’interroge, les lycéens pros devraient-ils se contenter de maîtriser les seuls attendus de fin de primaire ? Un peu court pour devenir un citoyen éclairé capable d’esprit critique, dans notre société si complexe. Le SNALC réaffirme son attachement au maintien de toutes les disciplines générales en lycée professionnel.


Privacy Preference Center