francebleu – Annonces de Gabriel Attal pour l’école. Le SNALC interpelle Carole Grandjean


Une France qui s’inquiète du niveau de nos écoliers en mathématiques et en Français. Face à ce constat, le ministre de l’éducation nationale Gabriel Attal veut un « choc des savoirs », et faciliter le redoublement, laisser le dernier mot aux enseignants, installer dans les classes des groupes de niveau dès la 6e en maths et en Français, ainsi qu’une réforme du brevet pour en faire une condition de passage en seconde.
Sur francebleu le 6 décembre 2023, Wendy Bouchard est revenue sur toutes ces annonces avec la ministre déléguée à l’enseignement Carole Grandjean et Jean Rémi Girard, président du syndicat SNALC.
francebleu – Wendy BOUCHARD
Bonjour Jean-Rémi Girard, vous qui êtes professeur de français et président du SNALC, bonjour à vous. Faciliter le redoublement qui ne soit plus tabou, faire redoubler les élèves, y compris dans les petites classes. Carole Grandjean parlait à l’instant des niveaux des élèves en fin de CP, redoubler son CP, ce serait, par exemple, une bonne piste.
SNALC – Jean-Rémi GIRARD
Alors, nous, au SNALC, on pense effectivement que s’il doit y avoir redoublement, il vaut mieux qu’il intervienne tôt dans le parcours de l’élève plutôt que tard. Un élève qui a des difficultés majeures en lecture en CP ou en CE1, si on attend la quatrième pour qu’il redouble, ça n’aura absolument aucun effet, et ça n’en avait déjà pas quand le redoublement était plus massif en France. Mais je ne crois pas que Gabriel Attal annonce forcément une hausse du taux de redoublement. Ce qu’il annonce, c’est que la décision revient aux enseignants et que ça remet l’expertise professionnelle de nos collègues au centre de la chose. Et ça c’est très important, puisque aujourd’hui, que les élèves aient 2 ou 18 ans, de toute façon, ils savent qu’ils vont passer. Ça n’est pas forcément très sain, parce que le problème pour les élèves et pour leur estime de soi, ce n’est pas de redoubler, le problème c’est d’être en échec.
Ensuite, il y a des alternatives au redoublement, et Gabriel Attal en propose d’ailleurs une qu’on trouve beaucoup plus intéressante même que le redoublement. C’est que les élèves de troisième qui n’obtiendraient pas le brevet aient une année de préparation supplémentaire avant d’entrer au lycée, mais qui ne soit pas une deuxième année de troisième et qui soit faite d’ailleurs au lycée. Ça, ce qu’on appelle des années de propédeutiques, c’est beaucoup plus efficace que le redoublement. Il faut en revanche des moyens humains pour le faire, aujourd’hui on n’a probablement pas les enseignants pour ouvrir ces classes.[…]
francebleu – Wendy BOUCHARD
Je laisse réagir quand même Jean-Rémi Girard sur le sujet parce que ces groupes de niveau sont opérants dans certains collèges, et le seront, souhaite Gabriel Attal, à partir de la rentrée prochaine dès la sixième. Puis ensuite, on accélère tout au long du collège. Pourquoi pas dans les petites classes aussi, Jean-Rémi Girard, pour répondre à Cathy et à sa petite fille qui est en CE1 ?
SNALC – Jean-Rémi GIRARD
Alors, déjà, on n’a pas les personnels, on n’a pas les locaux, et on est tout à fait d’accord, Cathy, que si on avait plus d’enseignants, ce serait super parce qu’on pourrait prendre soit les élèves très en difficulté, soit les élèves avec beaucoup de facilité, et travailler avec eux d’une manière très efficace.
francebleu – Wendy BOUCHARD
Parce que l’idée est qu’on rajoute un professeur dessus, ou c’est le même professeur qui évalue ces élèves ?
SNALC – Jean-Rémi GIRARD
Par exemple, en primaire, il y a un peu moins de dix ans, c’était plus de maîtres que de classes, où on avait un enseignant supplémentaire dans une école, ce qui était déjà un premier pas, et déjà ça, on n’a pas réussi finalement à le maintenir et à le financer. Alors, il y a eu les classes à douze en éducation prioritaire en CP et en grande section, mais l’éducation prioritaire concerne une minorité d’écoles. Et on est bien d’accord que les taux d’encadrement, les tailles de classe aussi, sont un problème majeur. PISA le dit très clairement, avec le climat scolaire le plus compliqué pour apprendre. Nous sommes le pays où il y a le plus de bavardage, où les élèves vont mettre le plus de temps à se mettre au travail en classe. Et ça, si on avait des classes moins chargées, si on avait plus d’enseignants pour faire justement des groupes à effectifs réduits, ce serait beaucoup plus efficace. Mais ces enseignants, une fois encore, il faut les recruter. Aujourd’hui, il faut arrêter de supprimer des postes, ce que l’on fait depuis six ans quand même, on va peut-être le rappeler. Il faut en créer. Le ministre a parlé de création de postes, on aimerait bien les voir. Là, on supprime encore plus de 2000 postes d’enseignants.[…]
francebleu – Wendy BOUCHARD
Sanctuariser l’école, Jean-Rémi Girard, vous nous parliez des classes dissipées, beaucoup de bavardage, justement, difficulté à se concentrer. Le non-respect, ou le moindre respect, de l’autorité du professeur, on le ressent aussi clairement en France et au gré de ces dernières années, Jean-Rémi ?
SNALC – Jean-Rémi GIRARD
Ah, très clairement, le SNALC a fait une enquête auprès des collègues de l’école primaire jusqu’au lycée. Et la question de l’autorité, c’est une question qui revient ultra massivement, et cette question de manque d’autorité, de manque de respect, on est à 90% de nos collègues qui le disent. Il faut savoir qu’à l’école primaire aujourd’hui, selon une enquête de l’Éducation nationale, il y a plus d’incidents entre les enseignants et les accompagnants adultes de l’élève qu’entre l’enseignant et l’élève lui-même. C’est-à-dire que le manque de respect, alors il ne vient évidemment pas de parents comme Cathy, ça on l’a très bien compris, mais néanmoins, voilà, là on a encore eu des chefs d’établissement qui ont été frappés dans un collège de l’Isère, à Strasbourg, au lycée Kléber, on a un collègue qui a été menacé de mort par un élève, etc. Et ça c’est récurrent, l’école aujourd’hui est globalement moins respectée comme institution et ça se sait et ça se voit. Et ça c’est un problème majeur et ça, ça ne se résout pas d’un coup de baguette magique, même avec un ministre qui serait super volontaire, etc. C’est un problème de société globale, qui est lié aussi au fait que pour être respecté, il faudrait que le métier d’enseignant soit respectable, c’est-à-dire qu’il soit considéré dans la société, qu’il soit payé à sa juste mesure, qu’il soit effectué dans des conditions de travail correctes. Les élèves aujourd’hui voient que beaucoup de leurs profs sont fatigués, sont blasés, ils en ont marre aussi, on essaie de le cacher bien entendu parce qu’on est des professionnels, de temps en temps c’est pas toujours simple.

francebleu – Wendy BOUCHARD
Peut-être davantage de liberté aux professeurs dans l’application de ces programmes, tout en respectant un certain nombre de critères. Que pensez-vous des mots de Laurence ?
SNALC – Jean-Rémi GIRARD
On est tout à fait d’accord sur le fait qu’il faut que les programmes soient centrés sur les choses absolument nécessaires pour que les élèves réussissent leur scolarité, évidemment avec une culture scientifique, une culture artistique parce que pour nous, ça fait partie de cet essentiel et particulièrement à l’école primaire. On a rajouté ce qu’on appelle les éducations A, c’est-à-dire que finalement l’école de plus en plus prend en charge beaucoup de choses dont spontanément on aurait plutôt tendance à dire qu’elle relève de la famille. Mais on sait que les familles en France sont très diverses, que parfois ça fonctionne plus ou moins bien et on demande à l’école de plus en plus de choses dans des conditions de moins en moins bonnes d’ailleurs, avec des gens qui ont de moins en moins envie de venir faire ce métier et à l’arrivée, faut pas s’étonner qu’en empilant “vous devez faire ceci” et “vous devez faire cela”, un collège doit faire la sécurité routière, enfin, parler de la sécurité routière, le développement durable, le climat, et c’est très important tout ça. Il ne s’agit pas de dire que ce sont des sujets accessoires, mais un élève qui ne maîtrise pas les mathématiques et la physique-chimie, le changement climatique, il va avoir du mal à le comprendre.
Un mot quand même pour dire qu’on est tout à fait d’accord pour restaurer cette autorité de l’enseignant. On aimerait aussi qu’on respecte l’analyse des enseignants et de leurs organisations représentatives. La réforme du lycée professionnel portée par Carole Grandjean, c’est quand même plus de 200 heures de cours en moins pour les élèves de lycée professionnel sur l’ensemble de leur scolarité. On a du mal à comprendre en quoi on est dans un choc des savoirs et dans une exigence des savoirs avec moins de cours et plus de temps en entreprise. C’est pour ça que toutes les organisations syndicales sont opposées à cette réforme et qu’il faudrait peut-être revenir dessus. Si on veut un choc des savoirs, il faut peut-être aussi écouter les représentants des enseignants sur ce point-là.

Vers un collège modulaire : le projet du SNALC pour le collège

L’idée d’un collège modulaire n’est pas nouvelle pour le SNALC. En avril 2013, notre secrétaire national chargé de la pédagogie, Jean-Rémi GIRARD – aujourd’hui, président du SNALC – construisait ce projet dont l’ambition était double : d’une part mieux gérer l’hétérogénéité qui était depuis longtemps l’un des écueils du collège, d’autre part renforcer la maîtrise des élèves dans des disciplines qui conditionnent lourdement la réussite scolaire, le français et les mathématiques – que l’on ne nommait pas encore fondamentaux.
À cette époque, le ministère avait fait un choix différent pour sa réforme du collège qui allait se concrétiser en 2016, avec les résultats que l’on connaît aujourd’hui.
L’enquête sur « l’exigence des savoirs », que le SNALC a menée en novembre 2023, montre que l’hétérogénéité n’a jamais été aussi prégnante dans les classes, créant un climat difficile à gérer. Les résultats des élèves dans les enquêtes nationales et internationales montrent que notre institution ne parvient pas à faire progresser près d’un quart de nos élèves.
Pour le SNALC, cette situation n’est pas acceptable. D’aucuns diront que proposer des réformes n’est pas le travail d’un syndicat, mais nous ne saurions nous contenter de demander « plus de moyens » sans proposer des changements profonds et nécessaires. Bien sûr, la diminution des effectifs, la revalorisation des professeurs pour rendre notre métier plus attractif ou tout simplement parce que notre profession la mérite compte tenu de son niveau d’études et de son degré d’implication, sont des revendications du SNALC et des conditions sine qua non pour un meilleur système scolaire. Mais si l’on ne change pas de logiciel, les mêmes erreurs se reproduiront.
Le SNALC propose donc des changements de programmes, une meilleure formation et un projet de collège modulaire mis à jour. Imaginé par le SNALC, ce projet de collège permettrait à chacun d’avancer à son rythme, sans enfermer quiconque dans une orientation déterministe et surtout en évitant de laisser des élèves sur le bord du chemin, dans des classes trop chargées et trop hétérogènes. Et si pour une fois dans l’Éducation nationale, réforme rimait avec progrès ?
CHOC DES SAVOIRS : DES PROPOSITIONS À SUIVRE
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Enquête du SNALC (résultats) - 5 décembre 2023
Enquête du SNALC (résultats) – 5 décembre 2023 |
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Information du SNALC - 5 décembre 2023 Professeurs de CPGE
Information du SNALC – 5 décembre 2023
Professeurs de CPGE |
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Réforme des lycées pros, mobilisation
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Exigence des savoirs : la contre-enquête du SNALC

Dans le cadre de la mission ” Exigence des savoirs ” mise en place par le Ministre de l’Education nationale, les personnels ont été consultés via une grande enquête dans laquelle le SNALC a vu un nombre important de biais.
Le SNALC a donc décidé de construire sa propre enquête, permettant des réponses moins “corsetées”, et une photographie la plus claire possible de l’opinion des professionnels de l’enseignement sur des thèmes comme les programmes, les manuels scolaires, la formation afin de faire de vraies remontées de terrain au Ministère.
L’enquête a été adressée le 8 novembre 2023 à tous les personnels enseignants des écoles, collèges, lycées professionnels et lycées généraux et technologiques. Au 21 novembre, elle avait recueilli près de 10000 réponses.
Un extrait de cette enquête est paru dans la revue du SNALC Quinzaine Universitaire n°1483 du 8 décembre 2023
Contre la fermeture des CPGE : le SNALC soutient la conférence des classes préparatoires

Le SNALC soutient la conférence des classes préparatoires contre la fermeture des quatre CPGE parisiennes et appelle à se rassembler devant le Ministère de l’Education nationale ce mercredi 6 décembre à 14h.
CONFÉRENCE DES CLASSES PRÉPARATOIRES
APHEC, Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales, Lycée Louis Le Grand, 123 rue Saint Jacques, 75005 PARIS
APPLS, Association des professeurs de premières et de lettres supérieures, 12 bis quai du Wault, 59000 LILLE
UPA, Union des professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles agronomiques, biologiques, géologiques et vétérinaires, 1 rue Oger, 92340 BOURG-LA-REINE
UPLS, Union des professeurs de lettres et langues en spéciales, Lycée Roosevelt,, 10 Rue du Président Roosevelt, 51100 REIMS
UPS, Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques, 3 rue de l’École Polytechnique, 75005 PARIS
UPSTI, Union des professeurs de sciences et techniques industrielles, Lycée Chaptal, 45 Boulevard des Batignolles, 75008 PARIS
Communiqué de presse du 1er décembre 2023

Objet : carte des CPGE parisiennes
Le Rectorat de Paris vient d’annoncer la fermeture, à la rentrée 2024, de 4 classes préparatoires aux
grandes écoles (CPGE) :
- l’ECG du lycée Jacques Decour,
- l’ATS Bio du lycée Pierre-Gilles de Gennes,
- l’hypokhâgne du lycée Lamartine,
- une khâgne du lycée Chaptal.
Ces décisions manifestent de façon éclatante que le discours affiché par l’institution n’est que de façade.
D’un côté en effet, on enjoint aux CPGE de remplir les classes, d’accueillir davantage de jeunes filles, et on leur reproche volontiers leur manque de diversité sociale.
De l’autre, on ferme 4 classes dont 3 sont pleines et la dernière quasi-pleine. L’ECG du lycée Jacques Decour accueille 30% de boursiers du secondaire (contre 0% au CPES du lycée Jeanson de Sailly à la rentrée 2022). Aucun des étudiants de l’hypokhâgne du lycée Lamartine n’a eu mention TB au Bac. Toutes ces classes sont massivement féminines. Enfin, la filière ATS, qui accueille des titulaires d’un BTS ou d’un DUT, est un fer de lance de la promotion sociale : quel beau signal que l’éviction de l’ATS Bio de la capitale !
Alors même que les effectifs nationaux des CPGE sont en nette augmentation à la rentrée 2023, il n’est pas compréhensible de déconstruire ces filières, en réduisant leurs capacités d’accueil par des décisions aussi arbitraires.
Les associations de professeurs de classes préparatoires demandent donc au Rectorat de Paris l’annulation de ces fermetures.
Réforme des LP : les syndicats et la FCPE claquent la porte de la CSL

RÉFORME DES LYCÉES PROS
L’ensemble des organisations syndicales et la FCPE claquent la porte de la commission spécialisée des lycées

Nos organisations syndicales FSU (SNUEP, SNES, SNEP), SE-UNSA, SNETAA-FO, CGT Éduc’action, SGEN-CFDT, Fep-CFDT, SNALC, Sud éducation, SNEC-CFTC, la CNT-FTE et la FCPE réunies en commission spécialisée des lycées ce mercredi 29 novembre ont dénoncé d’une seule voix et avec force le texte relatif à la transformation profonde des trois années de cursus bac pro et exigent du ministre qu’il renonce à présenter ces textes au Conseil supérieur de l’Éducation du 14 décembre 2023.
En l’état, ce texte induit des pertes lourdes en termes d’horaires disciplinaires pour les élèves : suppressions de deux heures hebdomadaires en seconde et première, de 4 semaines de cours en terminale soient un total de 203 heures sur les trois ans du bac pro, l’équivalent de 7 semaines d’enseignement. Pour le ministre, le « choc des savoirs » en lycée pro s’illustrerait donc par moins d’école et plus d’entreprise.
Alors que les épreuves professionnelles représentent de gros coefficients pour l’obtention du diplôme, 85 heures d’enseignement professionnel seraient supprimées en terminale.
Le parcours distinct organise une inégalité de réussite aux épreuves, risquant aussi d’augmenter le décrochage de fin de parcours et de baisser le taux de réussite des jeunes au diplôme : certains élèves maintenus en lycée bénéficieront de la proximité de leurs enseignant·es quand celles et ceux en stage seront privé·es de période de révision.
Tous ces bouleversements auront aussi un impact lourd sur les conditions de travail de l’ensemble des personnels exerçants en lycée professionnel.
Des questions majeures et centrales pour organiser la rentrée 2024 ont été posées et sont restées lettre morte faute de temps de la part des services pour rédiger des textes précis. Ainsi, on ne sait pas aujourd’hui les modalités d’organisations de l’oral de projet qui nécessitera un texte réglementaire, nous n’avons pas en main non plus la note de service concernant les parcours différenciés.
Face à cette précipitation et à l’absence de modalités claires de mise en œuvre que représentent l’ensemble de ce projet, l’intersyndicale unitaire des lycées pros FSU (SNUEP, SNES, SNEP), SE-UNSA, SNETAA-FO, CGT Éduc’action, SGEN-CFDT, Fep-CFDT, SNALC, Sud éducation, SNEC-CFTC, CNT-FTE et la FCPE s’adressent solennellement à M. le Ministre Gabriel Attal afin qu’il renonce à ces projets et qu’il engage de véritables concertations au sein du ministère de l’Éducation nationale avec l’intersyndicale et la FCPE pour renforcer la voie professionnelle scolaire.
Paris, le 29 novembre 2023
Ecole inclusive : compte rendu du SNALC du 27 novembre 2023

Groupe de travail du 27 novembre 2023
Compte rendu du SNALC
Le SNALC était représenté par Jean-Rémi Girard, président national, Danielle ARNAUD, secrétaire nationale chargée des personnels contractuels et Sylvie MORANTE CAZAUX, secteur SNALC AESH.
THÈME
Cette rencontre s’inscrit dans la mise en œuvre des onze mesures annoncées par le Président de la République lors de la conférence nationale du handicap (CNH) du 26 avril 2023, pour rendre l’école « plus inclusive ».
L’ESSENTIEL
L’administration souhaite que ce nouveau GT aboutisse à des propositions concrètes dans un cadre interministériel.
Trois points étaient à l’ordre du jour :
1.Partenariat entre l’Education nationale et le médico-social
Des moyens supplémentaires et jugés importants par l’interministériel seront alloués aux Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS) : Création d’1 ETP coordonnateur PAS (Education nationale) et de 2 ETP du médico-social par PAS (Chaque pôle pourrait suivre la scolarisation d’environ 150 élèves en situation de handicap et les accompagnements seraient assurés par 30 à 40 AESH).
Volonté de professionnaliser les encadrants.
Les PAS remplaceront les PIAL (100 PAS sur 3 ou 4 départements dès la rentrée 2024 jusqu’à leur généralisation au plus tard à la rentrée 2026), et interviendront auprès de tous les élèves à besoins éducatifs particuliers (EBEP) et plus seulement auprès des élèves en situation de handicap.
Différentes missions pour ces PAS :
- Appui médico-social aux équipes pédagogiques en cas de « crise »
- Assurer le lien avec les familles et les MDPH et apporter tout conseil utile pour l’accomplissement des démarches pour une compensation
- Fin des réponses ponctuelles telles que celles apportées par les Equipes Mobiles d’Appui à la Scolarité (EMAS), pour un suivi au long court des dossiers
Les PAS apporteront la réponse de premier niveau aux EBEP (soutien pédagogique, matériel adapté, appui ponctuel de professionnels du soin et de l’accompagnement), et en cas de notification MDPH, ils définiront la quotité horaire d’accompagnement, individuel comme mutualisé.
Intervention des professionnels de santé dans les murs de l’école et implantation de 100 Etablissements et Structures médico-sociales à l’horizon 2027 (10 en 2024/2025).
2. AESH
Volonté de permettre aux AESH qui le souhaitent d’augmenter leur quotité travaillée et donc leur rémunération par :
- La création des Accompagnants à la Réussite Educative (ARE), dont les missions restent à définir, et qui pourraient accompagner tous les EBEP…;
- L’élargissement des missions sur le temps périscolaire.
Poursuite des recrutements d’AESH, malgré la politique d’accessibilité.
3. Enjeux d’accessibilité
- Tous les élèves doivent pouvoir accéder à l’école de leur secteur
- Formation des enseignants et des AESH
LE SNALC A INSISTÉ SUR
Si la réunion précédente a pu mettre au jour les difficultés très importantes et la souffrance des personnels au quotidien dans l’école inclusive, le SNALC attend désormais une approche moins descendante des ministères, fondée sur une mise en œuvre à marche forcée des mesures annoncées par la CNH.
Le SNALC a insisté sur la prise en compte des personnels qui font l’école inclusive au quotidien et sans lesquels rien ne se mettrait en place.
L’école inclusive est en crise et les propositions inadaptées qui sont faites vont probablement aggraver les choses.
Il y a nécessité d’un dialogue réel.
Le SNALC a rappelé qu’il n’avait pas été demandeur des PIAL, et qu’il ne l’est pas non des PAS.
Il est nécessaire d’adapter les temps d’accompagnement aux besoins des élèves et non aux moyens dont dispose l’Education nationale.
Les AESH privés progressent. Ce n’est pas une solution acceptable en termes d’accessibilité à l’école.
L’AVIS DU SNALC
Beaucoup de questions restent en suspens :
- Eventail des missions nouvelles au sein des PAS
- Articulation PAS/MDPH
- Où trouver les moyens humains supplémentaires et sur quels critères de recrutement ?
- Quel rôle pour les AESH et les ARE ?
- Le taux d’encadrement dans les PAS sera-t-il plus important que dans les PIAL ?
Il y a nécessité d’organiser très rapidement de nouvelles rencontres thématiques sur ces sujets (PAS, formation, AESH…). L’ordre du jour a pu à peine être abordé.
Les réponses obtenues bien que partielles, confirment l’analyse du SNALC, à savoir que l’accessibilité va se substituer rapidement à la compensation. Aucune avancée n’est prévue pour les AESH et les équipes enseignantes seront peu épaulées par les PAS.
Le rôle des MDPH est amoindri et la mutualisation va devenir encore plus la norme. Si les structures spécialisées sont maintenues, la volonté d’en rapprocher certaines d’établissements scolaires et les critiques portées à leur égard pendant la réunion laisse peu de doute quant à l’objectif à long terme.
Enfin, le projet présenté va complexifier la gestion de l’école inclusive au lieu de la simplifier, contrairement aux annonces des représentants des ministères en charge de ce dossier : Travailler en relation avec le médico-social ne s’improvise pas et la réunionite à tous les étages sera encore plus de rigueur, sans compensation financière.