Allocation IUFM et retraite : enfin !

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Le SNALC avait annoncé la parution prochaine du décret en application de  la loi de 1991 prenant en compte l’allocation de première année d’IUFM des allocations IUFM pour les droits à pension.

Ce décret tant attendu et tant réclamé, prévu pour l’automne 2023 vient enfin de paraître au « Journal officiel » du 30 décembre 2023.

Le décret prévoit que les périodes éligibles sont prises en compte pour moitié à titre gratuit. Les personnes éligibles doivent formuler une demande auprès de l’administration dont elles relèvent douze mois avant la date souhaitée d’admission à la retraite.

Article 1
Les périodes mentionnées à l’article 14 de la loi du 26 juillet 1991 susvisée sont prises en compte, pour moitié, pour la constitution du droit à pension et la liquidation de la pension.

Article 2
La demande de prise en compte des périodes mentionnées à l’article 1er du présent décret est adressée par la personne éligible à l’administration dont elle relève au moment du dépôt de cette demande ou, à défaut, à la dernière administration dont elle relevait.
 
Article 3
La demande mentionnée à l’article 2 est faite au plus tard douze mois avant la date à laquelle la personne éligible souhaite être admise à la retraite.
Pour les admissions à la retraite prévues moins de douze mois après la date d’entrée en vigueur du présent décret, la demande mentionnée à l’article 2 est faite avant la date à laquelle elles souhaitent être admises à la retraite au plus tard dans un délai de six mois à compter de la notification de la décision initiale de concession de la pension.
Les personnes qui ont déjà été admises à la retraite à la date d’entrée en vigueur du présent décret déposent leur demande dans un délai de douze mois à compter de cette même date.
 
Article 4
Le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse et le ministre de la transformation et de la fonction publiques sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.


Bonne année 2024

Le SNALC NICE vous souhaite à toutes et tous une heureuse année 2024 !

Vous pouvez toujours compter sur votre syndicat pour vous aider et vous accompagner.

Le bureau,


RMC – Tentative d’homicide ou mauvaise blague ?

« … il va falloir arrêter de minimiser, il va falloir arrêter de dire « mais ce n’est pas grave, ce sont des mineurs, ils ne savent pas ce qu’ils font…»
Maxime Reppert
Vice-président du SNALC

Du détergent dans le verre de sa professeure d’Arts Plastiques, un énième incident dans notre profession !

Maxime Reppert, vice-président du SNALC, réagit dans les Grandes Gueules sur RMC le vendredi 22 décembre 2023.

RMC – Les grandes gueules
Maxime Reppert est avec nous dans Les Grandes Gueules. Que pensez-vous de ce qui s’est passé dans les Yvelines ? L’explication avancée par ce jeune élève, c’est la mauvaise blague. Vous y croyez ?

SNALC – Maxime Reppert
Pas du tout, car si vous donnez un détergent à quelqu’un pour qu’il puisse l’ingérer, cela relève plus, pour moi, de la tentative d’homicide que de la mauvaise blague. Je pense qu’à un moment donné, il faut dire les choses comme elles sont. Je ne vois personne autour de moi dire “ah oui, c’est vraiment très drôle de donner un détergent à boire à quelqu’un”. Donc, à un moment donné, il va falloir arrêter de minimiser, il va falloir arrêter de dire “mais ce n’est pas grave, ce sont des mineurs, ils ne savent pas ce qu’ils font, etc.” Là, on a un enfant de 14-15 ans qui fait ça. Il y a quelques jours, c’était une jeune de 12 ans qui a voulu tuer sa professeure avec un couteau, et je pourrais vous faire une liste à la Prévert des événements médiatisés ces derniers temps concernant l’agression de personnels de l’Éducation nationale, notamment des personnels enseignants. Donc, à un moment donné, minimiser, c’est surtout leur ôter toute responsabilité de leurs actes, et ça, c’est quelque chose d’inacceptable. Ou alors, on favorise ainsi le sentiment d’impunité et surtout, on favorise l’insécurité des personnels de l’Éducation nationale. Je suis désolé, en 2023, enseigner, normalement, ce n’est pas se faire agresser.

RMC – Les grandes gueules
Bien sûr, ce n’est pas risquer sa peau, mais vous dites “attention, il ne faut pas minimiser, mais que risque-t-il ?”. Alors, il y aura une action judiciaire, a priori, on verra, mais en termes de sanctions disciplinaires, que risque-t-il ? Alors, il y aura un conseil de discipline, va-t-il être renvoyé, c’est ça ?

SNALC – Maxime Reppert
Il risque l’exclusion, mais si vous voulez, l’exclusion en tant que telle ne nous satisfait pas simplement parce que si c’est juste une exclusion, cela va déplacer le problème. Ce qu’il va falloir surtout, c’est qu’il y ait un suivi de cet élève, c’est qu’il y ait un suivi avec la famille, parce que ce qu’a fait l’élève là, qui me dit qu’il ne va pas recommencer dans quelque temps dans un autre établissement ? Et le pire, c’est que les collègues qui vont l’accueillir dans son nouvel établissement ne pourraient même pas être au courant de ce qu’il a fait.

RMC – Les grandes gueules
Ah oui, ça me rappelle l’histoire de cet élève de 12 ans avec son couteau qui avait aussi été viré parce qu’elle avait déjà fait ça dans un autre établissement, et effectivement, les profs n’étaient pas informés du parcours, et peut-être même des problèmes psychiatriques de cet élève.

SNALC – Maxime Reppert
Il y a un défaut d’information qui est à la fois très grave. Notre collègue, Agnès Lassale, qui a été tuée en février dernier, n’était pas au courant des antécédents et de la situation de santé de l’élève en question qu’elle avait.

RMC – Les grandes gueules
Mais pourquoi n’informe-t-on pas ? Parce qu’on ne veut pas, entre guillemets, stigmatiser l’élève, que l’élève n’arrive pas avec un dossier.

SNALC – Maxime Reppert
Il y a ce type de raisons-là. Le problème, c’est qu’en voulant ne pas stigmatiser les élèves, on risque de mettre en danger les adultes et potentiellement même les autres élèves, qui sont sous la responsabilité des enseignants. (…)

 

« …Le problème, c’est qu’en voulant ne pas stigmatiser les élèves, on risque de mettre en danger les adultes et potentiellement même les autres élèves, qui sont sous la responsabilité des enseignants…»
Maxime Reppert
Vice-président du SNALC


Audience avec le ministre : le SNALC porte les priorités des personnels

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Le SNALC a été reçu en audience par Gabriel Attal ce vendredi 22 décembre 2023, et a pu porter les nombreuses revendications des personnels de l’Éducation nationale.

La priorité absolue du SNALC est celle de l’attractivité de nos métiers, qui est corrélée à notre niveau de rémunération. Le SNALC continue de demander un rattrapage salarial pluriannuel. Nous avons également dressé le portrait objectif des conditions de travail réelles de nos collègues, qui se sont fortement dégradées ces dernières années, comme en témoignent les nombreuses agressions médiatisées ces dernières semaines. Ces dernières ne sont pourtant que la partie émergée de l’iceberg. Le SNALC a également rappelé l’état de déshérence absolue de la médecine du travail et les résultats catastrophiques de l’enquête qu’il a menée l’an dernier sur l’accompagnement des personnels en situation de handicap. Sur le dossier des conditions de travail, le SNALC a marqué sa totale opposition à la politique du ministère sur la formation continue des professeurs du second degré hors temps devant élèves.

Le SNALC a également porté le dossier de la gestion de l’école inclusive, qui est une source de souffrance terrible pour la quasi-totalité des collègues d’après notre récente enquête. Il a demandé officiellement la création d’un corps de fonctionnaire pour les AESH. Il a également remonté les problèmes de mise en œuvre de la CDIsation des assistants d’éducation.

Le SNALC a échangé sur les annonces faites par le ministre dans le cadre du « choc des savoirs ». Certaines correspondent aux attentes de nos collègues (classes prépa-lycées, rôle du diplôme du brevet). Certaines vont dans le bon sens, mais nécessitent des moyens concrets pour une mise en œuvre dès la rentrée 2024 (groupes de niveau en français et mathématiques), condition sine qua non de leur réussite. À ce sujet, l’annonce sur l’arrêt des suppressions de postes dans le second degré est une bonne nouvelle, tant que la mesure est pérennisée sur le long terme. Certaines enfin doivent être abandonnées (suppression de cours d’autres disciplines pour renforcer le français et les mathématiques). Le SNALC a demandé le retour de la technologie en classe de sixième.

Enfin, le SNALC a indiqué au ministre qu’il lui convenait d’agir rapidement pour éviter l’embrasement en CPGE suite aux annonces faites par le recteur de Paris.

Le SNALC salue la qualité d’écoute du ministre, mais jugera comme toujours aux actes et aux textes règlementaires. Il rappelle que le ministère doit marcher sur deux jambes : de bonnes idées sur le plan pédagogique ne peuvent réussir que si les ressources humaines suivent, et les salaires avec.


CSA ministériel du 21 décembre 2023 : déclaration du SNALC

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Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les représentants de l’administration,
Mesdames et Messieurs les membres élus du comité,

 

Alors que la dernière enquête PISA confirme la crise de notre système éducatif et que vous avez, monsieur le ministre, fait de nombreuses annonces suite à sa mission « exigence des savoirs », est-on enfin en train de mettre la transmission des savoirs au premier plan ? Notre ministère s’était surtout complu ces dernières années dans le tout compétences, et nettement moins dans le domaine de l’exigence. Pensons à l’abandon quasi définitif du redoublement sans qu’aucune alternative ait été mise en place, par exemple. Non pas que le redoublement soit la panacée, mais le passage automatique de classe en classe sur le grand tapis roulant du système, et ce, quel que soit le niveau de l’élève, l’est encore moins. De ce point de vue, rendre le pouvoir de décision aux professionnels que nous sommes est un signal positif, bien au-delà du débat sur l’utilité ou non du redoublement.

Il faut dire que les alternatives au redoublement coûtent cher : il faut davantage d’enseignants, moins d’élèves par classe, des heures en petits effectifs. Les groupes et la « prépa-lycée » que vous annoncez, qui correspondent à des propositions du SNALC, ne se feront pas à moyens constants. Nous prenons acte des modifications que vous venez d’annoncer, et qui doivent s’inscrire dans la durée, au vu des suppressions massives faites par vos prédécesseurs alors que la démographie, à l’époque, augmentait. Le SNALC continue de revendiquer qu’il n’y ait aucune suppression de postes dans le premier degré et que l’on rétablisse la technologie en classe de sixième. On ne fera pas une École de qualité en ayant comme principal objectif les économies budgétaires, et nous demandons que la volonté affichée de créer des groupes et des années propédeutiques crée un « choc des salaires » et un « choc des ressources humaines ». Prenez l’école inclusive : le dernier projet en date part du principe que le bon taux d’encadrement est d’un personnel AESH pour 4 à 5 élèves en situation de handicap, en moyenne. On ne nous fera pas croire que la priorité est l’accompagnement de l’élève et la compensation de son handicap : la priorité, ici, est d’accueillir pour pas cher.

En effet, notre employeur, qui peut être si exigeant quand il s’agit de nous évaluer et de nous contrôler, a longtemps donné dans le laxisme et dans la poussière-sous-le-tapis pour tout le reste. Alors que vous visez à renforcer la place du diplôme du brevet, votre consœur Carole Grandjean supprime 4 semaines de cours en terminale professionnelle. L’année scolaire préparant au baccalauréat durerait ainsi… 22 semaines. On est passé du bac pro 4 ans au bac pro 3 ans, et maintenant au bac pro 2,5 ans, avec 170 heures de cours en moins pour un élève de lycée pro sur sa scolarité. L’exigence n’est clairement pas au rendez-vous pour ces élèves-là, d’où la présence active du SNALC dans l’intersyndicale majoritaire qui s’oppose à cette réforme.

Le SNALC tient à rappeler que l’état dégradé de notre École n’est en rien dû aux personnels. Si l’on n’arrive pas à recruter – car nous sommes, avant tout, mal payés – ce n’est pas la faute des personnels, mais celle de l’employeur. Le SNALC rappelle aussi que la politique menée sur la formation continue des enseignants du second degré hors du temps devant élèves est une catastrophe, et qu’il faut revenir dessus au plus vite.

C’est pour ces raisons, et pour bien d’autres, que le SNALC est un syndicat exigeant, et un syndicat qui défend l’exigence. Car notre ministère est le premier employeur de France. Car l’accomplissement de nos missions permet à la République d’exister et de perdurer. Car nous sommes des professionnels, et que nous devons être traités comme tels.

Je vous remercie.


Exigence des savoirs : compte rendu du SNALC du 13 décembre 2023

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Audience bilatérale

Mercredi 13 décembre 2023

Compte rendu du SNALC

LE CONTEXTE ET LE THÈME

La multilatérale prévue le 13 décembre a été reportée au 20 décembre. Le SNALC n’en a pas été informé et tient une instance interne le 20 décembre. Par conséquent, Jean-Rémi Girard, président du SNALC, et Sébastien Vieille, secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie, ont été reçus en bilatérale pour une discussion franche sur les annonces du Ministre.

L’ESSENTIEL

Le SNALC ne s’en cache pas : il y a des éléments dans les annonces du Ministre qui nous intéressent et qui vont dans le bon sens pour permettre aux élèves de progresser.

Cependant, notre syndicat ne se positionne pas sur des intentions ni sur des principes généraux. Nous ne soutiendrons pas un projet qui, faute de moyens ou de réelle prise en compte des attentes des professeurs, se révèlerait décevant, voire contreproductif sur certains éléments.

LES ÉCHANGES POINT PAR POINT

Labellisation des manuels

SNALC – Pour le SNALC, cette labellisation ne doit pas mener à une imposition. Si notre syndicat conçoit que des outils fiables peuvent être nécessaires, par exemple sur la lecture ou le calcul, la liberté pédagogique des professeurs n’est pas négociable. Si des outils sont proposés, il faut que les professeurs soient libres de les choisir ou non puis de les utiliser ou non. Sinon, nous nous opposerons.

Ministère – Le ministère répond que DES manuels seront labellisés. Le manuel est un outil que le professeur est libre d’utiliser ou non. Le ministère est conscient que des professeurs, dans le cadre des programmes, ont des pratiques propres et des réussites. Il n’est pas question d’empêcher cela. Par contre, il s’agit d’empêcher que des manuels qui ne respectent pas les programmes puissent prospérer. La labellisation consistera en un certificat de conformité par rapport aux programmes.

Modification du Socle

SNALC – Pour le SNALC, le socle est un outil qui participe de la rédaction des programmes. Il ne doit plus donner lieu à des doubles pratiques dans les collèges, à des grilles qui se superposent aux évaluations de l’enseignant. Nous n’étions pas demandeurs d’une réécriture.

Par ailleurs, l’insertion des compétences psycho-sociales ne nous convient pas. Lorsque l’on regarde ce qui se cache derrière ce concept, en tant qu’enseignant, on ne peut qu’être contre car il s’agit en fait de qualités attendues pour une main-d’œuvre. Le SNALC n’a pas cette vision de l’enseignement.

Ministère – Le Ministère entend la position du SNALC sur les compétences psycho-sociales et assure que rien n’est encore figé dans la réécriture du socle. Il est bien à voir comme une base de principes dans la rédaction des programmes, et non comme un ajout contraignant les pratiques des professeurs.

Refonte des programmes

SNALC – Le SNALC demande des programmes annuels qui mettent en avant les connaissances à transmettre. Concernant les langues vivantes, qui semblent être un sujet de travail pour le Ministère, le SNALC veut des programmes intégrant la culture des différentes aires langagières et non des thèmes « interculturels ». Il est impératif qu’ils contiennent du lexique, de la grammaire et de la phonologie. Avoir un seul programme pour toutes les langues, dépourvu de toute entrée langagière, n’est pas acceptable.

Ministère – Le Ministère explique que les programmes de français, mathématiques et langues vivantes seront retravaillés. En langues vivantes, les demandes du SNALC vont dans le sens de ce que souhaite le Ministère. Dans les autres disciplines, il s’agit de ne plus avoir des programmes à côté desquels on trouve des guides, des repères annuels… Les repères doivent être intégrés pour une meilleure lisibilité.

Évaluation et orientation

SNALC – Pour le SNALC, redonner le dernier mot aux professionnels est sain. Nous ne voyons pas cela comme une généralisation du redoublement mais comme un moyen de restaurer l’autorité du professeur. Le SNALC ne prétend pas que le redoublement est le remède miracle aux difficultés de l’élève. En revanche, laisser des élèves avec des bases non-acquises traverser le système scolaire sans leur donner les moyens de progresser est délétère.

Ministère – Le Ministère confirme que l’objectif est bien de redonner la main aux professionnels. Il s’agit aussi de remettre de l’exigence en montrant qu’il faut des acquis pour poursuivre son parcours. Qui, mieux que les professeurs, peut juger de cela ?

SNALC – Pour conclure le point sur la notion d’évaluation, le SNALC rappelle son opposition à la multiplication des évaluations nationales qui sont inutiles pour les professionnels et extrêmement chronophages.

 Structure du collège

SNALC – Si le SNALC est évidemment favorable à la constitution de groupes de niveaux en français et en mathématiques, notre syndicat tient à tracer deux lignes rouges :

  • Si cela se met en place dans le contexte de suppressions de postes que nous connaissons actuellement, il sera impossible de mettre les élèves en difficulté dans des groupes restreints. Donc, ces groupes seront inopérants voire contreproductifs et le SNALC s’y opposera.
  • Il ne faut pas enfermer les élèves dans un tunnel, ni rendre les choses flexibles au point qu’elles en deviennent ingérables. Pour nous, les décisions en la matière doivent être prises lors des conseils de classe.

 

Par ailleurs, d’autres éléments doivent être repensés :

  • Il faut qu’en sixième la constitution des groupes s’appuie sur l’expertise des professeurs. Un premier trimestre en classe « normale », avant de constituer ensuite des groupes, est beaucoup plus logique que l’idée de s’appuyer sur les évaluations de sixième ou sur la liaison école-collège. Le SNALC ne proposait d’ailleurs pas de groupes en sixième dans son projet de collège modulaire pour cette raison.
  • Enfin, en troisième, avec la préparation du DNB, les groupes de niveaux ne nous semblent pas pertinents. Il faut trouver un équilibre afin de ne pas empêcher les professeurs de français et de mathématiques volontaires d’être professeurs principaux.

 

Ministère – Le Ministère répond que les groupes sont bien conçus pour évoluer durant l’année. Un arrêté apportera des précisions sans être trop contraignant. Une formulation comme : « le conseil de classe est la meilleure instance… » est envisageable.

Le SNALC a raison sur l’importance d’avoir des éléments fiables pour fonder les groupes. Le Ministère prend bonne note de l’idée de laisser du temps en sixième et reconnaît que l’objectif du DNB peut rendre les groupes en troisième moins utiles.

Concernant les moyens permettant d’avoir des groupes restreints pour les élèves ayant des difficultés, le Ministère est totalement d’accord et des annonces seront faites en ce sens.

Renforcement en français et en mathématiques au détriment d’autres disciplines

SNALC – Le SNALC est totalement opposé à cette idée. Au niveau pédagogique, c’est aussi dangereux que la mixité des publics dans la voie professionnelle et, pour les élèves en difficulté, les effets seront délétères. Les progressions annuelles des collègues dans chaque discipline doivent être respectées.

Ministère – Le Ministère répond que dans certaines structures bien particulières, cela existe déjà, avec des réussites. Il ne s’agit pas d’étendre à tous, mais de faire que ces structures aient un cadre réglementaire.

SNALC – Le SNALC restera vigilant sur ce point car cela peut donner des mises en œuvre dangereuses que nous n’accepterons pas.

Diplôme national du brevet

SNALC – Le SNALC demande toujours l’abandon du contrôle continu, mais considère que le fait de se baser sur les notes plutôt que sur les compétences et le passage à 60 % de prise en compte de l’épreuve finale, constituent des avancées.

Ministère – Le Ministère entend la revendication du SNALC. Faire reposer intégralement sur les épreuves n’est pas envisagé.

Classe de préparation à la seconde

SNALC – Le SNALC est favorable à l’idée étant donné que cela constitue une forme de propédeutique. Mais il faut que cela permette l’accès à la seconde générale et technologique comme à la seconde professionnelle. Cette année doit être l’occasion d’un renforcement des acquis de l’élève tout en lui permettant de maturer ses choix d’orientation. Il est hors de question que cette année l’enferme dans une orientation. Par ailleurs, ce dispositif demande des moyens importants et des créations de postes. Sinon, ça ne marchera pas.

Ministère – Le Ministère conçoit cette structure de cette manière. Il faudra en effet que les moyens nécessaires soient alloués pour une implantation large vers les LGT comme vers les LP.

Épreuve anticipée de mathématiques et de culture scientifique

SNALC – L’épreuve en soi ne constitue pas un problème pour le SNALC. Ce qui peut devenir bloquant en revanche, c’est le flou qui entoure sa mise en place pour les publics différents (élèves ayant la spécialité mathématiques et élèves n’ayant que le tronc commun, épreuve incluant de la culture scientifique alors que l’enseignement scientifique se poursuit en terminale…). Le SNALC attend des informations plus claires.

À plus long terme, on peut s’interroger sur le maintien de l’enseignement scientifique en terminale. On pourrait redéployer ces moyens pour permettre de conserver trois spécialités en Terminale, ne serait-ce qu’en ayant 2 majeures et 1 mineure.

Ministère – Le Ministère entend les revendications du SNALC. Cette épreuve n’est pas encore fixée, son articulation avec l’enseignement scientifique ou avec la spécialité n’a pas encore été totalement définie.

Utilisation de l’IA

SNALC – Le SNALC est réservé. S’il s’agit d’imposer des pratiques et des outils aux professeurs, nous nous opposerons. S’il s’agit de proposer une aide aux élèves dans la dimension personnelle de leur travail, nous n’aurons pas d’opposition mais doutons de l’utilité. Une précision importante : le SNALC en a assez de voir des « partenaires de l’école » venant de la sphère privée faire leur beurre alors que notre institution devrait être capable de produire des outils fiables elle-même.

Ministère – Le Ministère explique qu’à l’heure actuelle, des outils payants sont financés par les familles aisées et que cela crée un marché erratique. Le Ministère veut que tous les élèves aient accès à un outil fiable et validé par l’Éducation nationale. Le point sur les « partenaires » est pris.

Exigence des savoirs dans la voie professionnelle

SNALC – Le SNALC n’est pas du tout d’accord avec la réforme qui se met en place et reproche au Ministère son double discours. Étant donné que notre syndicat a été reçu en intersyndicale sur ce point, nous estimons qu’il n’y a rien à ajouter. La réforme doit être retirée et la voie professionnelle repensée pour être une voie élevant réellement les élèves en tant que futurs professionnels, mais aussi en tant que futurs adultes et citoyens.


Audience fermeture CPGE : compte rendu du SNALC

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Audience multilatérale du 14 décembre 2023

En présence de la conseillère sociale du ministre et du recteur de Paris

Compte rendu du SNALC

L’intersyndicale (SNALC, SNES, UNSA, FO, CGT) signale l’onde de choc créée par des décisions qui apparaissent irrationnelles.

En effet, ces fermetures concernent :

  • des classes qui recrutent ;
  • des classes qui ont des taux de boursiers assez élevés.

Ces décisions créent une très forte insécurité sur le devenir de nombreuses CPGE, et pas uniquement dans l’académie de Paris.

Les arguments du rectorat de Paris sur la mixité sociale et le fait que les classes ne « feraient pas le plein » paraissent déconnectés de la réalité.

Ces décisions créent une très forte insécurité sur le devenir de nombreuses CPGE, et pas uniquement dans l’académie de Paris. Le rectorat et le ministère ne peuvent se permettre une crise avec les professeurs de CPGE, car tous se sentent concernés par ce qui est en train de se passer à Paris, et se disent que n’importe quelle classe n’importe où dans le pays pourrait être concernée dans les années à venir, sans que l’on sache pourquoi.

Le recteur répond qu’il s’agit de 3 fermetures et, pour la quatrième, d’une évolution d’un modèle qui vient du ministère de l’agriculture. Des ouvertures sont prévues. Le recteur veut tenter, à moyens constants, d’infléchir le modèle pour répondre à des besoins nouveaux de la société et d’élargir l’assiette de recrutement.

Le recteur indique qu’il y a l’équivalent de « 32 divisions vides » dans l’académie : le coût des classes nécessite qu’elles soient « optimisées ». L’idée est de réajuster avant que la situation soit critique et qu’il faille fermer plus massivement.

Sur les fermetures annoncées, le rectorat redonne le mêmes arguments, sans rien changer.

L’intersyndicale rappelle les situations des différentes CPGE concernées, et le fait que les mêmes arguments ne convaincront pas alors qu’ils n’ont pas convaincu les fois précédentes.

…les chiffres sont fallacieux. On ne peut pas affirmer qu’il y a 32 divisions « vides » en fondant son calcul sur le fait que chaque CPGE devrait être à 48 élèves.

Le SNALC revient sur le mode de calcul du rectorat : les chiffres sont fallacieux. On ne peut pas affirmer qu’il y a 32 divisions « vides » en fondant son calcul sur le fait que chaque CPGE devrait être à 48 élèves. C’est un maximum, pas une norme.

Quant à l’argument des vases communicants, il est honteux en termes de gestion des ressources humaines : les collègues concernés par les fermetures ne vont pas être « recyclés » dans ce qu’on ouvre (et on ouvre moins de CPGE qu’on n’en ferme, qui plus est).

Le SNALC alerte la conseillère du ministre sur le fait qu’on est en train de créer une insécurité générale chez les professeurs de CPGE en fermant des structures qui fonctionnent. Ce pilotage n’a pas de sens, et fragilise à terme le modèle même des CPGE.

Nos interlocuteurs nous invitent en fin de réunion à prendre rendez-vous avec la DGESIP pour discuter “harmonisation nationale”.

 

 


RMC – une professeure menacée de mort par une élève

« … d’un point de vue administratif, la plupart du temps, un élève arrive dans notre classe, et nous n’avons pas du tout ce type d’information sur lui. On ne sait pas pourquoi il a été exclu de son établissement précédent……»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Déjà exclue pour avoir menacé un professeur, une élève récidive. Personne ne connaissait son passé…

Jean-Rémi Girard, président du SNALC, réagit chez Apolline de Malherbe sur RMC le  14 décembre 2023.

RMC – Apolline de Malherbe

Une élève qui souffre de troubles psychiatriques a déjà été exclue pour avoir menacé un professeur et avoir amené une arme à l’école. Elle a pu recommencer hier. Une professeure d’anglais a été menacée de mort en plein collège, en plein cours, à Rennes. Personne ne savait qu’elle avait déjà été exclue d’un autre collège, pratiquement pour les mêmes problèmes.

Bonjour Jean-Rémi Girard, vous êtes le président du Syndicat National des Lycées et Collèges, des Écoles et du Supérieur, le SNALC. Et ce drame a de nouveau été frôlé, en tout cas le drame hier à Rennes. Deux mois, jour pour jour, après l’attentat d’Arras, une élève a menacé de tuer sa professeure avec un couteau. Il n’y a heureusement pas eu de blessés, la professeure a réussi à s’enfuir. Et l’élève, considérée comme déséquilibrée, a été prise en charge dans un hôpital psychiatrique cette nuit. Mais ce que l’on découvre, c’est que cette élève avait déjà été exclue d’un autre collège de Rennes, pour les mêmes faits, pour avoir menacé un professeur et déjà avoir apporté une arme blanche. Est-ce que cela veut dire qu’il n’y a aucune communication entre les différents collèges au sein d’une académie ? On n’alerte pas les professeurs en leur disant : “Voilà, cette élève a particulièrement besoin d’attention, soyez vigilants” ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Il y a parfois de l’information très informelle, mais d’un point de vue administratif, la plupart du temps, un élève arrive dans notre classe, et nous n’avons pas du tout ce type d’information sur lui. On ne sait pas pourquoi il a été exclu de son établissement précédent. Il n’y a pas forcément d’ailleurs de communication entre le chef d’établissement de l’ancien établissement et le chef d’établissement d’un nouvel établissement. De toute façon, cela passe par l’académie : c’est l’académie qui détermine où va un élève qui a été exclu. Donc, généralement, moi-même, je vois un élève arriver dans ma classe en cours d’année, et on ne sait même pas parfois si c’est parce qu’il a été exclu, s’il a déménagé, on n’a souvent aucune information.

RMC – Apolline de Malherbe

Aucune information, vous dites, sauf de manière informelle. Cela signifie que si les professeurs se connaissent par ailleurs dans la vie, éventuellement ils vont se parler, ils vont échanger, mais il n’y a rien, il n’y a pas une transmission de données de manière formelle ou officielle. Je ne sais pas, on imagine que pour un enfant qui passe d’un pédiatre à un autre, il y a une transmission d’informations sur les questions médicales. Donc là, on se dit que vous êtes démunis, vous ne savez pas.

SNALC – Jean-Rémi Girard

On ne sait pas, effectivement, il y a parfois des questions médicales, mais généralement dans ces cas-là, on nous signale qu’il y a un secret médical qui va avec les questions médicales, et ce sont des choses qui peuvent changer notre comportement. Mais moi, je parle dans un sens positif : nous sommes des professionnels ; ce n’est pas parce qu’on nous dit qu’un élève a été exclu pour telle raison qu’on va d’un seul coup le considérer différemment ou ne pas enseigner normalement.

RMC – Apolline de Malherbe

C’est ce que je trouve fou dans cette histoire, c’est qu’au fond, c’est un mépris de votre professionnalisme, c’est même un manque de confiance dans votre capacité, justement, à appréhender les élèves.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, et cela peut arriver sur des choses extrêmement graves, puisqu’un élève qui a des troubles psychiatriques soulève déjà une question quant à la nature de ces troubles : est-ce que cela le place dans un collège ordinaire ou pas ?

RMC – Apolline de Malherbe

C’est évidemment la question que j’allais vous poser.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Ça peut changer une réaction qu’on va avoir dans une situation donnée. Cela peut changer, dans les cas les plus graves, comme on peut le voir, cela peut être une décision qui va du côté de la vie ou du côté de la mort, dans un cas extrême.

RMC – Apolline de Malherbe

C’est vital. Hier, heureusement, la professeure a réussi, elle s’est enfuie en courant, mais l’élève munie de son couteau lui a couru après, elle a heureusement été neutralisée. Il y a eu cette tragique situation de la mort d’Agnès Lassalle, on s’en souvient bien, en 2022, qui était cette professeure d’espagnol à Saint-Jean-de-Luz. Un élève avait dit avoir entendu une petite voix… Là encore, totalement démunis.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, et là, ça pose la question du suivi psychologique et psychiatrique des élèves, de la question de la santé mentale de la jeunesse. Nous, dans l’Éducation nationale, sur le plan médical, nous sommes incroyablement démunis. Nous n’avons quasiment bientôt plus de médecins scolaires. Plus personne ne devient médecin dans l’Éducation nationale, ni pour les élèves, ni d’ailleurs dans la médecine du travail. Nous avons très peu de psychologues, et dans les collèges et les lycées, leurs missions sont concentrées sur les questions d’orientation scolaire. Donc, il peut arriver que s’il n’y a pas eu un suivi fait de la part des parents, s’il n’y a pas eu tout un processus médical extérieur à l’Éducation nationale, effectivement, un élève qui devrait avoir un encadrement spécifique dans des structures…

RMC – Apolline de Malherbe

…peut-être être même scolarisé dans un établissement spécialisé ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

…soit dans ce qu’on appelle un ITEP, soit parfois même dans un hôpital de jour, pour les cas les plus graves. Effectivement, on voit qu’on dit de cette jeune fille qu’elle est un danger pour elle-même, qu’elle a besoin d’un encadrement psychiatrique extrêmement important.

RMC – Apolline de Malherbe

Elle est aussi victime de cette situation ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Bien sûr. Et que faisait-elle dans une classe de sixième ? Et que faisait-elle dans une première classe, puis dans une seconde classe, dans deux collèges différents ?

RMC – Apolline de Malherbe

Deux fois de suite, elle a mis en danger à la fois sa vie, comme vous le disiez, mais aussi celle des professeurs ou des autres élèves, sans que rien ne soit fait. Est-ce que cela veut dire, Jean-Rémi Girard, qu’au moment où on se parle, il pourrait potentiellement y avoir des situations comme ça dans d’autres collèges ? Est-ce que vous appelez à un sursaut des académies, qu’elles vous donnent, qu’elles vous fassent confiance en vous fournissant les informations nécessaires ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Bien sûr, nous au SNALC, on demande aux académies, lorsqu’il y a une exclusion, de nous transmettre les informations qui nous sont utiles pour agir rapidement et, le cas échéant, pour nous protéger en adoptant les bonnes réactions. Et puis, on demande un sursaut au niveau de l’État concernant la santé dans l’Éducation nationale. A un moment, il va falloir attirer des personnels médicaux dans l’Éducation nationale. On ne peut pas être le premier employeur de France, on ne peut pas scolariser plus de 12 millions d’élèves et avoir un taux d’encadrement par la médecine scolaire absolument, mais absolument, ubuesque.

RMC – Apolline de Malherbe

Ubuesque, et avec évidemment un problème de valorisation de tous ces métiers de psychologues, de psychanalystes, d’accompagnants dans les écoles. Merci, Jean-Rémi Girard, d’être venu réagir ce matin. Je rappelle donc que vous êtes le président du SNALC, le syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur.

« … On ne peut pas être le premier employeur de France, on ne peut pas scolariser plus de 12 millions d’élèves et avoir un taux d’encadrement par la médecine scolaire absolument, mais absolument, ubuesque…»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC


Arrêté du 11 décembre 2023 fixant au titre de l’année 2024 la répartition des postes offerts au concours externe, au concours externe spécial et au concours interne de recrutement de professeurs

Au Capet, ce seront au total 766 postes qui seront ouverts : fixé à 549 au concours externe, à 75 au troisième concours et à 142 au concours interne.

Pour la répartition totale des postes, c’est ici

 

Au concours des PLP, ce sont 1 727 au total qui sont ouverts : 1 187 au concours externe, à 118 au troisième concours et à 422 au concours interne.

Pour la répartition totale des postes, c’est ici

 

Au concours de l’agrégation, ce sont 2 816 au total qui sont ouverts : 1 712 au concours externe, à 55 au concours externe spécial et à 1 049 au concours interne.

Pour la répartition totale des postes, c’est ici

 

Au CRPE (concours des professeurs des écoles), ce seront au total 9 885 postes qui sont ouverts. En Polynésie, 15 postes sont ouverts.

La ventilation n’est pas spécifiée.

 

Au concours des professeurs d’EPS, ce seront au total 775 postes qui sont ouverts : 684 au concours externe, 6 au troisième concours et 85 au concours interne.

 

Au concours de CPE, ce seront au total 480 postes qui sont ouverts : 400 au concours externe, 10 au troisième concours et 70 au concours interne.

 

Au concours des PsyEN, ce seront au total 260 postes qui sont ouverts : 200 au concours externe, à 10 au troisième concours et à 50 au concours interne.

Pour la répartition totale des postes, c’est ici