PLF 2025 et mission enseignement scolaire : audience du 3 octobre 2024

© Palais Bourbon

PROJET LOI DE FINANCES 2025

AUDITION DES ORGANISATIONS REPRÉSENTATIVES

par Bertrand Sorre, député et rapporteur de la

COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES ET DE L’ÉDUCATION

Jeudi 3 octobre 2024

Compte rendu du SNALC

L’ESSENTIEL

Le rapporteur écoute les retours des organisations représentatives sur la rentrée, les problématiques de l’éducation, le budget. Un focus est fait sur le décrochage scolaire.

LE SNALC A INSISTÉ SUR

  • La nécessité a minima de sanctuariser le budget de l’Éducation nationale, en prenant en compte l’inflation. Cela ne permettra pas de miracles, mais évitera d’accélérer encore la crise que vit notre ministère, et permettrait à terme d’améliorer un peu notre taux d’encadrement au vu de la baisse démographique.
  • La nécessité d’une loi de programmation pluriannuelle pour permettre le rattrapage salarial des personnels de l’Éducation nationale. Le « travailler plus pour gagner plus » du pacte, par exemple, n’est pas une réponse. La « revalorisation » ponctuelle, qui fut pour la majorité des collègues inférieure à l’inflation, n’est pas non plus une réponse, car la perte de pouvoir d’achat a continué.
  • Les conditions de travail très mauvaises dans le système éducatif français : taille des classes, gestion au rabais de l’inclusion scolaire, enquête bien-être du ministère, réformite, disparition progressive de la formation continue dans le second degré…
  • La nécessité d’un statut pour les AESH et les AED, qui sont des métiers pérennes sous-payés.
  • L’absence prochaine de médecine du travail, au vu de l’incapacité à remplacer nos (peu nombreux) médecins. Cela s’accompagne de grosses difficultés pour les collègues en situation de handicap, dont les RQTH sont souvent suivies de peu d’effets concrets.
  • Sur la lutte contre le décrochage scolaire, le SNALC insiste sur le problème de la dernière réforme de la voie pro et de l’avancement des épreuves du bac, qui va renforcer les absences. Il insiste aussi sur la reconstitution des RASED à l’école primaire, car le décrochage scolaire peur se construire tôt.
  • Sur les groupes en collège et les prépa seconde, la mise en œuvre est problématique, comme le SNALC l’avait signalé dès le départ : moyens horaires et humains insuffisants, difficultés logistiques pour implanter les classes de prépa seconde alors que les résultats du DNB sont en juillet. En l’état actuel, on ne peut poursuivre ainsi, particulièrement sur les groupes, qui posent trop de soucis de fonctionnement et dont on ne voit même plus l’intérêt pour les élèves dans la majorité des cas.

L’AVIS DU SNALC

Il est toujours intéressant, notamment dans le contexte politique actuel, de pouvoir échanger directement avec la représentation nationale pour sensibiliser le maximum de députés à la crise que connaît notre École. Néanmoins, tout le monde a bien compris qu’au vu du contexte budgétaire qu’on nous annonce et des choix politiques envisagés, au mieux on sauvera quelques meubles.