Dans le dossier de presse de la Conférence Nationale du Handicap (CNH) qui s’est tenue le 26 avril dernier, on peut lire en page 25 : « Les fonctions des AESH et des assistants d’éducation seront progressivement réformées et regroupées pour créer un métier d’accompagnant à la réussite éducative. Les AESH pourront accéder à un temps plein et seront plus facilement rattachés à un établissement ou à un groupe d’établissements. Ils pourront ainsi déployer des compétences nouvelles et assurer le suivi des enfants sur le temps scolaire et périscolaire. »
Au-delà de l’effet de surprise et de la stupéfaction, puisque ni les principaux intéressés, à savoir les assistants d’éducation et les AESH, ni les syndicats n’avaient eu au préalable vent de cette intention, cette annonce a généré, et à juste titre, énormément d’interrogations et de craintes.
Après la brutalité inouïe de la Com’, comment peut-on expliquer ce choix politique de créer un métier d’Accompagnant à la Réussite Educative (ARE) ?
Confronté à une crise du recrutement chez les AESH, notamment en raison des temps incomplets, et donc des rémunérations incomplètes, le gouvernement voit dans les ARE une solution pour atteindre le temps plein, quitte à confier aux AESH des tâches totalement nouvelles et très éloignées de l’inclusion scolaire et attirer ainsi de nouveaux candidats pour accompagner les élèves en situation de handicap.
Si la crise du recrutement est moindre chez les assistants d’éducation et les temps incomplets ne sont pas la norme, on comprend alors la réticence, voire le refus, des rectorats à CDIser des AED ou le choix de les CDIser à temps incomplets (souvent à mi-temps).
En effet, en laissant une majorité d’AED en CDD dans les vies scolaires, ces derniers pourront dans les six prochaines années être plus facilement remplacés par des AESH, aujourd’hui à temps incomplet avec l’unique fonction d’accompagnement d’élèves en situation de handicap devenus demain ARE à temps complet et multitâches.
Progressivement, les AED « purs » disparaîtraient, tout comme les AESH « purs », au profit d’une nouvelle catégorie de contractuels, donc des personnels toujours aussi précaires, voire peut-être plus précaires…, dénommés ARE. Cela va totalement à l’encontre d’une professionnalisation, d’un vrai statut et d’un vrai salaire pour les AED et les AESH. Par conséquent, au lieu de reconnaître enfin leur rôle crucial dans l’institution, ce gouvernement monte d’un cran dans le mépris et la maltraitance…
Par ailleurs, même si le Ministre précise que seuls les AESH et AED volontaires signeront des contrats d’ARE, nous savons tous que des personnels précaires, sous l’effet de pressions hiérarchiques et d’intimidations, pouvant aller jusqu’à la menace de licenciement, y compris pour les agents en CDI, deviennent assez vite des volontaires…
Les cadres de gestion (employeurs, contrats, affectations, fonctions…) des AED et des AESH sont très différents. Une réécriture est d’ailleurs envisagée par le ministère, tandis que la publication d’un cadre d’emploi des ARE, prévue au printemps prochain pour une mise en œuvre à la rentrée de septembre 2024, s’avère d’ores et déjà un exercice extrêmement difficile.
Mais, vous pouvez compter sur la détermination du SNALC à défendre vos missions et intérêts professionnels respectifs !
Danielle ARNAUD
Secrétaire nationale du SNALC chargée des personnels contractuels
PRIME DE POUVOIR D’ACHAT EXCEPTIONNELLE : PAS VRAIMENT EXCEPTIONNELLE…
Annoncée comme pouvant atteindre jusqu’à 800€, la prime de pouvoir d’achat « exceptionnelle » n’aura d’exceptionnelle pour la plupart d’entre vous que le titre.
En effet, de par son mode de calcul, le montant versé sera fortement réduit pour les AED et AESH qui n’ont pas été à temps plein ou/et qui n’ont pas été employés et rémunérés sur toute la période du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023.
ASSISTANTS D’ÉDUCATION : ENQUÊTE « REMONTÉES DE TERRAIN »
Le SNALC a besoin de dresser un premier bilan de la mise en œuvre de la CDIsation, d’analyser les différentes composantes de votre rémunération, d’évaluer les impacts du pacte sur vos fonctions et salaires et de connaître les arguments et la position majoritaire des assistant(e)s d’éducation sur la fusion envisagée des AED et AESH pour créer le métier d’accompagnant(e) à la réussite éducative (ARE).
Pour le SNALC, ces PAS risquent de très mal passer auprès des familles et des personnels, et in fine de très mal se passer au quotidien pour l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap.
RÉDACTION DE VOS CONTRATS ET INFORMATIONS : NOUVELLES RÈGLES POUR L’ADMINISTRATION
Le décret 2023-845 du 30 août 2023 met en œuvre, dès le 1er septembre 2023, l’obligation d’informer les agents publics sur les conditions d’exercice de leurs fonctions.
L’adhésion comprend : l’assistance et la protection juridiques pénales auprès de la GMF (agressions, diffamation…) ; le dispositif exclusif d’accompagnement et d’aide à la mobilité : mobi-SNALC ; et des tarifs négociés auprès de nombreux partenaires : avantages-SNALC.