Matinale du Conseil d’évaluation de l’école : compte rendu du 3 octobre 2024

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Matinale du Conseil d’Évaluation de l’École

« LEADERSHIP, ÉVALUATION DES UNITÉS ÉDUCATIVES ET DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL : QUELS ENJEUX ? »

Jeudi 3 octobre 2024

Compte rendu du SNALC

Invités : Romuald NORMAND, professeur des universités et Sébastien BOIXEL, DAFP de Versailles

LE THÈME

Le développement professionnel des enseignants grâce à l’évaluation d’établissement en lien avec l’EAFC.

L’ESSENTIEL

Selon les intervenants à cette matinale :

  • Des travaux internationaux ont été menés pour avoir des données probantes sur les meilleures méthodes dans le but de faire réussir les élèves.
  • L’évaluation d’établissement est un levier, mais elle doit donner lieu à une meilleure formation des professeurs et des cadres.
  • Les professeurs ont besoin d’un apprentissage professionnel continu avec des formations sur site. Ils doivent se lancer dans les pratiques collaboratives.
  • Ces pratiques collaboratives et la mise en mode projet des collectifs enseignants, sous le leadership du chef d’établissement, permettent de faire progresser les élèves. Il faut cependant laisser plus d’autonomie aux établissements, comme dans le modèle écossais, ou le modèle néozélandais. Ce dernier permet aux collectifs de se réunir et d’expérimenter des pédagogies avec les élèves pour ne retenir que celles qui fonctionnent.

LE SNALC A INSISTÉ SUR

L’exercice n’étant pas très interactif (un chat s’adressant seulement aux intervenants), le SNALC est le seul participant à poser une question, assez simple, d’ailleurs : Former les enseignants : sur quelles compétences ou connaissances ?

Les intervenants ont répondu… que les chefs d’établissement devaient apprendre à manager pour permettre les initiatives, encourager et soutenir les professeurs, qui se réunissent, expérimentent en classe et conservent les bonnes pratiques.

La réponse était donc totalement à côté de la question. Au moins, le SNALC a-t-il obtenu un propos qui pouvait lui convenir, dans un océan d’horreurs managériales et jargonnantes : le leadership du chef d’établissement consisterait à faire confiance aux professeurs et à les laisser travailler.

L’AVIS DU SNALC

Il est fascinant d’entendre des personnes dire « Toute la recherche montre que ». Selon la réunion et la personne qui s’exprime, toute la recherche ne dit pas la même chose. Il est également impressionnant de voir que selon ce que l’on souhaite promouvoir, on peut sélectionner des pays pour en faire des exemples ; mais jamais les mêmes. Et jamais on ne semble prendre en compte la globalité d’un système éducatif.

Ici, la volonté est de promouvoir l’autonomie des établissements, le leadership des chefs d’établissement et le travail collectif des enseignants… en mode projet, bien sûr. D’après nos intervenants, en Ecosse, cela a très bien marché. D’après le SNALC, cela a donné des catastrophes en Suède, où cela a été abandonné et cela n’a pas mieux fonctionné en Angleterre.

Notre institution doit enfin comprendre deux choses :

  • Une salle de classe n’est pas un laboratoire où les élèves seraient des cobayes.
  • Le type de leadership envisagé, avec un chef d’établissement laissant ses équipes travailler et se posant en soutien de ces dernières, risque d’être difficile à obtenir étant donné la formation proposée aux personnels encadrants. Il va falloir accorder les violons…