Lettre d'information SNALC n°44 - décembre 2019
Depuis le 18 juillet 2019 où le haut-commissaire aux retraites a présenté son rapport sur la réforme des retraites, on ne peut pas dire que l’on a beaucoup avancé : chaque déclaration d’un ministre, du Premier ministre ou même du président de la République, n’a fait qu’embrouiller les esprits et douter de la clarté gouvernementale en la matière.
Alors que l’on croyait avoir compris où le gouvernement voulait en venir, nous avons appris brusquement que l’on appliquerait peut-être la « clause du grand-père », c’est-à-dire que seuls les futurs entrants dans la carrière se verraient appliquer la nouvelle réforme. Ainsi, les premiers à « bénéficier » de la nouvelle réforme n’en connaîtraient les effets pratiques qu’au début des années 2070 !
Puis l’on entendit que la réforme pourrait s’appliquer progressivement à tel ou tel corps ou telle ou telle catégorie. Enfin, on nous expliqua que l’on avait le choix entre deux ou trois possibilités :
Soit convertir les années déjà travaillées en points
Soit calculer la pension à la date d’entrée en application de la nouvelle loi selon le système actuel et ajouter ensuite la pension calculée sur le système par points, ce qui donnerait à nos collègues arrivés en fin de carrière deux pensions
Mais nouveau problème : l’Institut de recherches économiques et fiscales vient de nous révéler que si le gouvernement nous garantit les acquis (et c’est ce qu’il vient d’annoncer) la réforme coûterait à l’Etat la coquette somme de …13 milliards par an ! Et cela uniquement pour ne pas voir les pensions actuelles réduites !
Enfin, et ce n’est pas le moindre des problèmes, les professeurs comme le sait chacun ont des primes, des indemnités bien moindres en proportion que la plupart des autres fonctionnaires. Le gouvernement s’occuperait donc a priori de trouver le moyen de compenser les pertes prévues des professeurs et c’est seulement dans un second temps qu’il se pencherait sur le sort des autres fonctionnaires, c’est-à-dire concrètement sur les personnels administratifs, techniques, sociaux et de santé, qui sont des corps interministériels.
Le SNALC qui participe activement aux concertations engagées par le ministère tient au jour le jour ses adhérents au courant des propositions et des discussions. Il va de soi qu’il n’est pas, lui, demandeur d’une réforme des retraites, mais qu’il réclame à chaque réunion, à chaque groupe de travail, les augmentations de traitement nécessaires pour tous.
Frédéric ELEUCHE,
Secrétaire national du SNALC
Chargé des personnels administratifs, techniques, de santé et sociaux
administratifs@snalc.fr