QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1493
QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1493
- Rédigé par SNALC
- publié le
- La revue Quinzaine universitaire, Les Actualités

ÉDITO : CAP SUR L’ICEBERG !
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC
Au moment où j’écris ces lignes, les ministres Anne Genetet (Éducation nationale), Patrick Hetzel (Enseignement supérieur) et Alexandre Portier (Réussite scolaire et Enseignement professionnel) ont été nommés, et le SNALC devrait bientôt les rencontrer pour porter les revendications des collègues.
La situation est d’une très forte instabilité, comme nous le confient les députés qui nous auditionnent, et qui semblent s’intéresser de plus en plus aux organisations représentatives. Étonnant de voir que lorsque le politique est dans la tourmente et l’incertitude, les « corps intermédiaires » retrouvent soudain de l’intérêt. [Lire la suite]
LES PERSONNELS
CONDITIONS DE TRAVAIL
- Il tombe à PIC… le Parcours Individualisé de Compétences
- Prise en compte du handicap dans l’Éducation nationale
- Samuel Paty, Dominique Bernard… Le 16 octobre, ne les oublions pas
- Avantages-SNALC : envie de vacances à la montagne ?
- « Dans l’intérêt du service » ou comment légitimer un management « froid », injuste et inefficace
- Investissez-vous !
QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1493 – école
QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1493 – école
- Rédigé par SNALC premier degré
- publié le
- La revue Quinzaine universitaire, Les Actualités

ÉDITO : RÉPARER LA COQUE
J-Rémi Girard
Président du SNALC
Au moment où j’écris ces lignes, les ministres Anne Genetet (Éducation nationale) et Alexandre Portier (Réussite scolaire et Enseignement professionnel) ont été nommés, et le SNALC devrait bientôt les rencontrer pour porter les revendications des collègues.
La situation est d’une très forte instabilité, comme nous le confient les députés qui nous auditionnent, et qui semblent s’intéresser de plus en plus aux organisations représentatives. Étonnant de voir que lorsque le politique est dans la tourmente et l’incertitude, les « corps intermédiaires » retrouvent soudain de l’intérêt. [Lire la suite]
ACTUALITÉS DU MOIS
- « Prof ? C’est plutôt bien payé ?…Non ? »
- Grilles de salaire des professeurs des écoles au 1er septembre 2024
- Promotions de grade au 1er septembre 2024 : modalités des reclassements
- Indemnité REP+ : tout ce qu’il faut savoir
- Principales indemnités et primes
- Incidences de la maladie sur les indemnités
CONDITIONS DE TRAVAIL
Budget 2025 et retraites : audience à l’Assemblée nationale le 30 septembre 2024
Budget 2025 et retraites : audience à l’Assemblée nationale le 30 septembre 2024
- Rédigé par Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC
- publié le
- Comptes rendus, Les Actualités

AUDIENCE DES ORGANISATIONS REPRÉSENTATIVES DES FONCTIONNAIRES
par Aurélien Le Coq, député et rapporteur spécial
Lundi 30 septembre 2024
Compte rendu du SNALC
L’ESSENTIEL
Échange sur la situation budgétaire et les retraites dans la fonction publique d’État.
Discussion sur les effets de la dernière réforme des retraites.
LE SNALC A INSISTÉ SUR
- les effets de l’allongement des carrières dans notre fonction publique : départ avec décotes, départs à 67 ans pour éviter la décote, précarisation pour les personnels avec des carrières hachées (comme beaucoup d’AESH, par exemple) ;
- la notion de pénibilité, qui est très restreinte en France. De nombreux métiers de la fonction publique ont des formes de pénibilité qui ne sont pas reconnues ;
- les risques posés par l’intégration du régime indemnitaire dans le calcul de la retraite, car il y a une très grande disparité des régimes indemnitaires d’un ministère à l’autre. Les ministères dont s’occupent le SNALC ont un très faible régime indemnitaire, et seraient donc davantage encore dévalorisés dans un tel scénario ;
- la question des inégalités hommes/femmes, qui n’est pas à poser qu’à emploi égal, mais aussi entre ministères. Les ministères les plus féminisés, comme l’Éducation nationale, sont rarement les mieux traités ;
- le flou lié à la retraite progressive. Sur le papier, elle présente un intérêt — surtout dans un ministère qui utilisait beaucoup la cessation progressive d’activité à l’époque — mais nous n’avons que peu d’éléments sur l’ampleur de son déploiement. Cela risque de rester très symbolique alors même que nous ne parvenons pas à recruter, et que nous n’avons pas les personnels pour remplacer.
L’AVIS DU SNALC
Le rapporteur rejoint les analyses du SNALC, mais cela ne préjuge en rien de ce que feront les députés lors de l’examen du PLF.
Un échange intéressant sur les possibilités de transfert primes/points afin de modifier les grilles dans la fonction publique sans aggraver l’écart entre les ministères, ce qui permettrait un meilleur calcul pour les pensions… mais ne changerait strictement rien à la rémunération des collègues.
NOUVEAU GOUVERNEMENT : LE TURN-OVER CONTINUE À L’ÉDUCATION NATIONALE
| Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur |
| snalc.fr - @SNALC_national |
| NOUVEAU GOUVERNEMENT :
LE TURN-OVER CONTINUE À L’ÉDUCATION NATIONALE |
| Communiqué de presse du SNALC du 22 septembre 2024 |
| Le SNALC accueille sans espoir le cinquième ministre de l’Éducation nationale en moins d’un an et demi.
Comme toujours, nous jugerons sur pièces. Nous marquons toutefois une inquiétude certaine suite à la nomination d’une personne inconnue du système éducatif, et dont le poids politique n’est pas avéré d’autre part. À l’heure où l’on nous fait miroiter un serrage de ceinture sans précédent sur le budget, notre nouvelle ministre a-t-elle la capacité à remporter des arbitrages ? Le SNALC rappelle, comme il l’a fait la semaine dernière devant les députés de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, que notre École connaît une crise sans précédent, et qu’il faut chercher à la résoudre et non à l’aggraver, avant tout par un rattrapage salarial qui est dû à ses personnels. |
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Audience sur la rentrée à l’Assemblée nationale le 11 septembre 2024

COMMISSION DES AFFAIRES CULTURELLES
TABLE RONDE SUR LA RENTRÉE SCOLAIRE RÉUNISSANT DES REPRÉSENTANTS DES SYNDICATS REPRÉSENTATIFS D’ENSEIGNANTS
Mercredi 11 septembre 2024

LES VIDÉOS
PREMIER DEGRÉ
SECOND DEGRÉ
COMPTE RENDU DU SNALC – SECOND DEGRÉ
L’ESSENTIEL
Après une matinée consacrée au premier degré, l’après-midi sera consacré au second degré (général et professionnel).
- Dans ce contexte inédit, 1575 postes vacants : quelles conséquences sur les professeurs et sur les élèves ?
- Carte des formations
- Choc des savoirs
- Prépa secondes
LE SNALC A INSISTÉ SUR
- La crise du recrutement que nous traversons depuis trois ans, la pire que l’Éducation nationale ait connue.
- Au collège, la réforme des groupes de niveaux / besoins est l’exemple de ce qui ne va pas. On prend une idée qui peut être bonne et on en fait n’importe quoi sans consulter, sans écouter, même si ça désorganise les établissements.
- Au LGT, les stages de fin de seconde sont mis en place sans concertation et sans aucun intérêt pédagogique.
- Le lycée professionnel souffre de réformes qui s’enchaînent et qui font perdre du sens au métier.
- Les personnels sont mis en difficulté et en souffrance sans même avoir accès à une médecine du travail.
- Suite aux questions des députés, le SNALC a pu montrer également :
- La nécessité de réformer la formation initiale et l’entrée dans le métier, mais pas comme le souhaitait dernièrement le ministère.
- Le mal fait par la réforme du lycée à certaines disciplines, notamment par le passage de trois spécialités en première à deux spécialités en terminale.
- La mise en danger de filières technologiques – comme STMG où l’on envoie massivement des élèves en difficultés ou STI2D trop peu implantée car jugée trop coûteuse.
- Le peu d’intérêt du pacte et des remplacements de courte durée ; le vrai problème est celui du manque de professeurs qui cause de longues périodes sans cours pour de nombreux élèves, ou l’absence de moyens de remplacement.
- Le besoin d’une vraie revalorisation ; les promesses n’ont pas été tenues car les actes n’ont jamais permis une augmentation des salaires aussi importante que l’inflation, ni même que la hausse du SMIC.
- Le traitement des AESH est alarmant. Dans peu de temps, même les plus expérimentées seront à peine au SMIC.
L’AVIS DU SNALC
Après un exercice difficile l’an dernier, le bilan dressé par les organisations syndicales a été écouté, et les députés se sont intéressés. L’Éducation nationale est dans une situation grave. C’est pour cela que le SNALC souhaite que la représentation soit informée au mieux et puisse venir en appui de nos revendications.
La prise en compte du handicap dans l’EN : nouvelle enquête du SNALC

L’enquête du SNALC
Le SNALC considère que les personnels titulaires d’une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) doivent bénéficier d’une attention particulière dans tous les domaines de la vie professionnelle. C’est pour cela qu’il a mis notamment en place une réduction significative de la cotisation syndicale de ses adhérents concernés.
Cependant, le pôle santé-handicap du SNALC reçoit régulièrement des alertes sur les difficultés rencontrées dans différentes académies concernant la prise en compte du handicap et le respect des droits des travailleurs handicapés.
Nous avons souhaité, en 2022, disposer d’éléments statistiques les plus larges possibles sur les dysfonctionnements rencontrés, ce qui nous avait permis de porter nos revendications dans le cadre d’une audience au ministère.
Afin de pouvoir mesurer les évolutions sur ce sujet, le SNALC vous propose de répondre à nouveau à une enquête similaire à celle d’il y a deux ans : nous vous remercions par avance de prendre quelques minutes pour répondre au questionnaire suivant, et vous tiendrons informés des résultats de notre enquête et des éventuelles réponses.
Pôle Santé-Handicap
sante-handicap [at] snalc.fr
Résultat de l’enquête Handicap de 2022 :
QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1492

ÉDITO : DESSINE-MOI UN MINISTRE !
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC
Il connaîtra ses dossiers. Elle aura de l’ambition politique. Il aura mis ses enfants dans le privé. Elle voudra faire SA réforme. Il supprimera des postes. Elle ne trouvera pas de candidats. Il abrogera les groupes de besoin ou de niveau — il n’aura jamais réussi à comprendre la différence — en 6e et 5e. Elle placera le SNU sur temps scolaire. Il parlera du pilotage. Elle parlera de la gouvernance. Il écrira ensuite un livre sur le fait qu’il a été incompris. Elle deviendra ensuite directrice d’un groupe privé dans le numérique éducatif… [Lire la suite]
DOSSIER DU MOIS : S’IL VOUS PLAÎT… DESSINE-MOI UN SYNDICAT !

Afin d’être au plus près de vos attentes et de vous informer au mieux, la revue du SNALC a évolué dès cette rentrée, avec désormais deux numéros mensuels au lieu d’un : l’un centré sur le second degré et le supérieur, et le second sur les problématiques spécifiques de l’école primaire.

QUINZAINE UNIVERSITAIRE n°1492 – école

ÉDITO : RENTRÉE : LE MOUTON À 5 PATTES
J-Rémi Girard
Président du SNALC
Il connaîtra ses dossiers. Elle aura de l’ambition politique. Il aura mis ses enfants dans le privé. Elle voudra faire SA réforme. Il supprimera des postes. Elle ne trouvera pas de candidats. Il abrogera les groupes de besoin ou de niveau — il n’aura jamais réussi à comprendre la différence — en 6e et 5e. Elle rendra obligatoire 10 évaluations nationales des élèves par an et par niveau. Il parlera du pilotage. Elle parlera de la gouvernance. Il écrira ensuite un livre sur le fait qu’il a été incompris. Elle deviendra ensuite directrice d’un groupe privé dans le numérique éducatif… [Lire la suite]
CONDITIONS DE TRAVAIL

Afin d’être au plus près de vos attentes et de vous informer au mieux, la revue du SNALC a évolué dès cette rentrée, avec désormais deux numéros mensuels au lieu d’un : l’un centré sur le second degré et le supérieur, et le second sur les problématiques spécifiques de l’école primaire.

ÉDITO : RENTRÉE : LE MOUTON À 5 PATTES
J-Rémi Girard
Président du SNALC
Il connaîtra ses dossiers. Elle aura de l’ambition politique. Il aura mis ses enfants dans le privé. Elle voudra faire SA réforme. Il supprimera des postes. Elle ne trouvera pas de candidats. Il abrogera les groupes de besoin ou de niveau — il n’aura jamais réussi à comprendre la différence — en 6e et 5e. Elle rendra obligatoire 10 évaluations nationales des élèves par an et par niveau. Il parlera du pilotage. Elle parlera de la gouvernance. Il écrira ensuite un livre sur le fait qu’il a été incompris. Elle deviendra ensuite directrice d’un groupe privé dans le numérique éducatif… [Lire la suite]
CONDITIONS DE TRAVAIL

Afin d’être au plus près de vos attentes et de vous informer au mieux, la revue du SNALC a évolué dès cette rentrée, avec désormais deux numéros mensuels au lieu d’un : l’un centré sur le second degré et le supérieur, et le second sur les problématiques spécifiques de l’école primaire.

SQOOLTV : Une rentrée avec ou sans ministre ?

En ce jour de rentrée scolaire, comment appréhender cette nouvelle année, en pleine instabilité politique ? Ces vacances auront-elles été une trêve ou un moment de réflexion ? Qu’en pensent les acteurs de l’éducation ?
Jean-Rémi Girard, président du SNALC, répond aux questions sur SQOOL TV Le grand JT de l’éducation le 02 septembre 2024.
SQOOL TV – Virginie Guilhaume
[…] Pour vous citer, vous l’aviez déjà dit début juillet dernier, “la rentrée est déjà faite”, Jean-Rémi Girard.
Ça veut donc dire quoi ? Ça veut dire que les chefs d’établissement et les recteurs, finalement, ce sont eux qui, aujourd’hui, gèrent cette rentrée bien plus que le ministre ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Oui, tout à fait. Le travail du ministère se fait très, très en amont, et c’est surtout un agenda politique : des réformes, la mise en œuvre d’un certain nombre de choses.
Mais le travail concret, lui, se fait au niveau des académies, puis au niveau des écoles et des établissements scolaires. C’est-à-dire que nous, on va s’occuper des élèves.
Les difficultés que nous pouvons rencontrer sont effectivement : avons-nous 100 % des enseignants ? La réponse est non. Et nous ne les aurons pas tout au long de l’année.
On le sait déjà, puisqu’en cette année, la situation est assez similaire à celle des deux années précédentes en termes de manque de postes et de difficultés à remplacer.
SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Pourtant, ce matin, Nicole Belloubet a bien dit sur France Inter qu’elle faisait tout pour qu’il y ait un professeur devant chaque élève pour cette rentrée 2024.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Elle fait tout, mais ce n’est pas parce qu’elle fait tout que cela va se réaliser.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Pourquoi prendre la parole ce matin, dans ces conditions, sur une grande station comme France Inter, en tant que ministre, certes démissionnaire, mais tout de même ministre de l’Éducation, ou du moins en charge des affaires courantes, pour affirmer qu’il y aurait un professeur devant chaque élève, ou en tout cas sauf cas exceptionnels, mais qu’elle faisait tout pour cela ? Pourquoi cette communication ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Alors, moi je trouve ça très étrange, parce que cela fait maintenant environ 50 jours que le gouvernement a démissionné. La ministre démissionnaire a quand même tenu une conférence de presse de rentrée.
J’avoue que je n’ai pas très bien compris, et au SNALC non plus, en quoi une conférence de presse de rentrée fait partie des affaires courantes. Il ne nous semblait pas que c’était le cas… ou encore ses visites dans les écoles, etc. On a l’impression que ministre démissionnaire et ministre, c’est à peu près la même chose.
Elle parlait déjà de généraliser l’expérimentation concernant les téléphones portables en janvier ; elle disait que les mesures sur la réforme du brevet étaient pour l’instant gelées, mais qu’elles allaient reprendre dès qu’il y aurait un nouveau gouvernement.
Enfin, on a l’impression que tout le monde n’a pas pris conscience qu’en réalité, elle n’est pas vraiment ministre.
Donc, c’est très bizarre qu’elle fixe un cap alors qu’elle n’est pas en capacité de le fixer. Peut-être que dans une semaine, ce cap sera complètement différent.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Vous êtes tous unis, je parle des syndicats, dans cette grève ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Pour l’instant, nous n’avons pas encore appelé à la grève. À l’heure où nous nous parlons, nous sommes en train d’en discuter en intersyndicale, et ce n’est pas une grève de rentrée de l’Éducation nationale.
La proposition concerne uniquement le premier degré, spécifiquement sur le point des évaluations nationales et la multiplication de celles-ci, qui sont très fortement rejetées par les professeurs des écoles depuis le début.
Donc, s’il y a une journée de grève, ce sera très spécifiquement sur ce sujet.
Ce n’est pas la “grève fourre-tout” où l’on rassemble toutes les revendications pour les présenter à la rentrée.
Pour l’instant, au SNALC, nous n’avons pas pris position.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume
On parle de la pause numérique, vous l’avez évoquée, cela a été annoncé dans le discours de rentrée.
On en a reparlé effectivement ce matin avec une expérimentation dans 200 collèges — je crois que ce ne sont que des collèges, pas des lycées — avant une généralisation prévue pour janvier 2025.
Concrètement, ça veut dire quoi ? Des casiers ? Les téléphones dans les sacs ? Qui va payer les casiers ? Comment fait-on ? L’argent vient d’où ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Alors, l’argent provient soit des collectivités locales, soit de l’établissement lui-même. Ce n’est pas l’État qui finance, cela a été clairement dit : l’État ne met pas d’argent.
Donc l’État propose une expérimentation et envisage une généralisation sans avoir le pouvoir politique de le faire, une fois encore on le rappelle, parce qu’en janvier, on ne sait pas très bien ce qui va se passer.
Mais effectivement, les moyens concrets, ce sont ceux de l’établissement ou de la collectivité locale, donc du département pour les collèges, qui a peut-être autre chose à faire que d’acheter des casiers en urgence pour la rentrée.
En soi, nous ne sommes pas contre, au SNALC, sur le principe — le téléphone portable est un vrai souci, je crois que c’est à peu près la quatrième fois qu’on l’interdit au collège.
SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Oui, parce que ce n’est pas tout nouveau, n’est-ce pas ? Ça date de 2019, non ? Ou 2018, c’est ça ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Oui, c’était Jean-Michel Blanquer. Là, c’est une modalité différente. Si c’est appliqué, il est difficile de vérifier, d’être derrière chaque élève, de s’assurer que le téléphone est bien éteint au fond du sac et qu’il ne soit pas allumé dans la poche.

SNALC – Jean-Rémi Girard
[Sur l’organisation du “choc des savoirs” en collège]
Autant de collèges, autant d’organisations.
On avait déjà eu un sérieux signal d’alerte lorsque l’enseignement privé sous contrat avait déclaré : “Si nous n’avons pas les moyens suffisants, nous ne l’appliquerons pas.” Je ne crois pas que les rectorats aient vraiment vérifié de près ce qui s’est passé à la rentrée dans les collèges privés.
Partant de là, les collèges publics pourraient aussi se dire : “De toute façon, puisque le privé fait bien ce qu’il veut, et qu’il n’y a plus de pouvoir politique suffisamment fort pour nous l’imposer, nous allons essayer de trouver les solutions les plus adaptées aux élèves.” Cela pourrait signifier, par exemple, organiser des demi-groupes, proposer des heures de soutien, et ne pas forcément aligner toutes les heures de français et de mathématiques pour tous les niveaux de 6e et 5e, sur toutes les heures de toute la semaine, ni échanger les élèves toutes les quatre semaines, comme cela avait été pensé par la ministre. C’est déstructurant au possible.
SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Cela vous paraît-il incohérent de dire que, si l’on n’a pas les moyens de le faire, on ne le fait pas, quitte à ne pas déstabiliser ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Non, cela nous semble cohérent de ne pas le faire si on n’a pas les moyens de le faire.
Très clairement, c’est ce que nous avons toujours dit au SNALC. D’ailleurs, nous avions transmis aux chefs d’établissement et aux enseignants un document indiquant que le texte réglementaire était tellement mal écrit et flou, qu’il était possible de l’interpréter de diverses façons et donc de faire à peu près ce que l’on voulait.
Nous pensons que cela va progressivement s’effilocher et se dissoudre, comme beaucoup de réformes de ce type, surtout quand il n’y a pas de pouvoir politique derrière pour les maintenir. On verra très vite dans les établissements que, faute de personnel, d’heures suffisantes, et avec les tensions créées au sein des équipes — par exemple, en prenant des heures d’anglais pour les convertir en heures de français, ou en supprimant des doublons en sciences pour fabriquer des heures de mathématiques —, il est très probable que l’on abandonne rapidement.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Donc, pas de redoublement en tout cas, c’est sûr, c’est ce qui a été annoncé ce matin, pour ceux qui ratent le brevet ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Alors, il ne s’agissait pas du redoublement, mais des prépa-secondes, c’est-à-dire que l’idée était de généraliser les classes de prépa-seconde pour ceux qui n’ont pas obtenu le brevet.
Nous, au SNALC, nous n’étions pas contre le principe — nous étions d’ailleurs un peu les seuls, mais peu importe, nous l’assumons. En revanche, nous avions averti dès le départ des problèmes de logistique. Les résultats du brevet, cette année, sont tombés le 6 juillet. Donc, décider de l’orientation d’un élève le 6 juillet, c’est un peu tard. Nous avions donc dit que ce serait inorganisable. Et effectivement, la ministre a mis les deux pieds sur le frein en disant : “Non, non, ça, on ne va pas le faire.”
SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Pour être cohérent jusqu’au bout, pourquoi étiez-vous “pour” ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Nous, au SNALC, nous sommes plutôt favorables à ce que l’on appelle des années de “propédeutique”, c’est-à-dire des années préparatoires pour les élèves qui vont rencontrer de grandes difficultés en seconde, ce que les collègues constatent souvent.
Nous trouvions intéressant de créer une classe pour les préparer à la seconde, mais dans des conditions qui n’étaient absolument pas garanties. Si c’est pour mettre 34 élèves qui n’ont pas obtenu le brevet dans une même classe de prépa-seconde, je peux déjà vous dire que cela ne fonctionnera pas.
SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Et pourquoi une prépa-seconde et pas un redoublement de troisième ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Cela se passait au lycée, et nous trouvions plus intéressant que ce soient les professeurs de lycée qui préparent les élèves à la classe de seconde, car ce sont eux qui allaient pouvoir assurer la continuité.
De toute façon, ça ne va pas avoir lieu, puisque très clairement, ce n’est plus d’actualité.
En revanche, quand la ministre dit que “le brevet 2025, le brevet à venir, va changer”, je tiens à rappeler qu’elle n’a pas la compétence politique ni décisionnaire pour faire ce genre d’annonce aujourd’hui. Peu importe où en est le texte, nous aurons un ou une ministre de l’Éducation nationale à un moment donné, et si cette personne ne souhaite pas publier les textes, ils ne seront pas publiés.
Pour l’instant, nous disons simplement : “Le brevet ne change pas.”
SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Mais c’est d’ailleurs ce qu’elle dit, elle affirme que “les annonces ont été gelées”.

SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Il s’agit surtout de combattre l’inégalité et le communautarisme scolaire, car c’est tout de même le sujet principal.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Oui, alors l’uniforme reste assez symbolique de ce point de vue. Par exemple, on ne fournit pas les chaussures, donc les inégalités vestimentaires vont apparaître ailleurs, en dehors du polo, du blazer ou de ce qui aura été choisi.
Il faut aussi noter que cette expérimentation est financée par des deniers publics, ce ne sont pas les familles qui paient. Cela signifie que si l’on envisage une généralisation de cette mesure, ça va coûter une somme absolument colossale. Il est donc irréaliste de penser que tout cela puisse être financé par l’État seul.
Pour nous, l’uniforme n’est pas une priorité. Ça existe, par exemple, en Martinique, où la tenue d’établissement est en place depuis longtemps. Ça ne pose pas de problème particulier, mais ça n’a pas non plus transformé l’académie de Martinique.
En réalité, tout cela relève plus de l’occupationnel et de la communication politique. On en a beaucoup parlé, et au final, il y a 90 établissements où ça va être mis en place. Mais on est déjà incapables d’évaluer l’impact, on le sait d’avance.
SQOOL TV – Virginie Guilhaume
C’est tout de même le principe d’une expérimentation.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Oui, c’est le principe d’une expérimentation dans l’Éducation nationale : on n’évalue jamais rien. C’est toujours la grande spécialité de notre pays.
SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Dès le début de la rentrée, Jean-Rémi Girard est déjà bien là !

SQOOL TV – Virginie Guilhaume
Dernière petite question, vraiment, ça ressemble à un quiz. Qui ? Rue de Grenelle ?
Une idée ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Non, mais on s’est rendu compte que finalement, ce n’était pas si mal, en fait, une rentrée sans ministre. Et qu’au final, pour la rentrée, le ou la ministre n’est peut-être pas la personne la plus importante.
Europe 1 – Une rentrée des classes sans ministre de l’Éducation nationale, est-ce un problème ?Europe 1 – Une rentrée des classes sans ministre de l’Éducation nationale, est-ce un problème ?


12 millions d’élèves vont reprendre le chemin des cours demain, sans ministre attitré, et avec des réformes à venir, notamment en ce qui concerne le brevet. Jean-Rémi Girard, professeur de français, fera sa rentrée.
Jean-Rémi Girard, président du SNALC, est l’invité de Lenaïg Monier sur Europe 1 le premier septembre 2024.
Europe 1 – Lénaïg Monier
Dernière journée de vacances pour tous les écoliers français. Il faut s’y résoudre, et nous allons en parler dans un instant avec Jean-Rémi Girard.
Mais avant cela, voyons si les petits comme les grands sont prêts à retrouver le chemin de l’école. Nous sommes allés vous poser la question dans les rues de Toulouse.
Propos recueillis pour Europe 1 par Alexis Bourdon. En tout cas, les Toulousains semblent prêts.
Et vous, Jean-Rémi Girard, êtes-vous prêt ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Écoutez, oui, j’ai fait ma pré-rentrée vendredi, comme tous les collègues. Oui, nous sommes prêts.
Europe 1 – Lénaïg Monier
Vous êtes prêt, alors je vous poserai la question à nouveau dans un instant. Mais avant cela, le ministère de l’Éducation nationale, est-il lui aussi prêt ? (…)
Je reviens vers vous, Jean-Rémi Girard. Vous représentez le SNALC, le Syndicat National des Lycées et Collèges.
Nous allons d’abord nous pencher sur le brevet des collèges. Vous êtes professeur de lycée.
SNALC – Jean-Rémi Girard
J’ai fait 9 ans de collège.
Europe 1 – Lénaïg Monier
Alors, après 9 ans passés au collège, comment accueille-t-on les parents et les élèves de 3e cette année ? Que leur dit-on ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
On leur dit que, pour le moment, c’est comme d’habitude et que, si des changements doivent intervenir, ils seront évidemment tenus au courant.
Mais nous-mêmes ne sommes pas décisionnaires, donc pour l’instant, nous faisons comme si le brevet ne devait pas changer.
Si, à un moment donné, le ou la ministre décide de publier des textes, alors nous nous adapterons.
Au SNALC, nous trouvons très étrange que des textes modifiant un examen soient publiés la même année.”
Europe 1 – Lénaïg Monier
L’année même de l’examen ?
Un peu comme le stage de première et de seconde qui est arrivé un peu…
SNALC – Jean-Rémi Girard
Comme le stage de seconde, qui a été introduit en cours d’année, et qui, en plus, n’avait pas grand sens en soi.
Pour nous, l’éducation s’inscrit dans un temps long. Cela implique que les personnels se préparent, ainsi que les élèves et les familles.
Donc, lorsqu’une nouvelle mesure est décidée, il semble logique de l’appliquer à la rentrée suivante.
Europe 1 – Lénaïg Monier
Alors, on a parlé, et on a également entendu dans le sujet de Louis Salé, la question des classes de niveau. Cela reste en suspens, c’est bien ça ?
Comment allez-vous pouvoir évaluer tout cela ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Alors, les classes de niveau, les groupes de besoins, les groupes de niveau… C’est un peu flou. Déjà, Gabriel Attal et Nicole Belloubet n’étaient pas d’accord sur la terminologie, ce qui ne nous a pas vraiment aidés.
Ce que nous constatons, c’est qu’il y a autant de façons de faire que de collèges. Certains établissements suivent scrupuleusement ce que le ministère a mis en place au printemps dernier.
D’autres collèges, il faut le dire, n’organiseront pas de groupes de besoins. Ils utiliseront les quelques heures supplémentaires, quand elles existent, pour faire des dédoublements.
L’enseignement privé sous contrat a clairement déclaré que, sans moyens supplémentaires, il n’appliquerait pas cette réforme.
Dans ce contexte, sans véritable volonté politique, les établissements feront de leur mieux. Il faut aussi noter que ces groupes de besoins, tels qu’ils ont été pensés par Gabriel Attal et Nicole Belloubet, demandent beaucoup plus de personnel que ce qui nous a été alloué, notamment dans des disciplines en crise.
Le français et les mathématiques, deux disciplines qui ne font pas le plein au concours, sont particulièrement concernées. De plus, cela crée des contraintes logistiques terrifiantes. Il faut aligner toutes les classes de sixième sur les mêmes créneaux horaires pour le français et les mathématiques.
Cela signifie que vous verrez passer des élèves que vous n’aurez même pas vraiment l’occasion de connaître au cours de l’année, et vous ne serez même pas leur professeur attitré. Cela va rendre les rendez-vous avec les parents très compliqués.
En français, par exemple, comment ça se passe ? Il faudra demander à M. Machin ou Mme Bidule, qui l’aura vu trois semaines ou quatre semaines.
Je pense que cette initiative va se dissoudre d’elle-même au fil du temps, car elle n’a pas été pensée de manière concrète et pratique.
Europe 1 – Lénaïg Monier
Justement, nous entendions il y a quelques instants Pascal Perrineau nous dire que nous pourrions avoir un nouveau Premier ministre demain, en la personne de Bernard Cazeneuve.
Vous avez vu défiler un bon nombre de ministres de l’Éducation ces dernières années, alors que, comme vous le rappeliez, l’Éducation nationale a besoin de stabilité.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Oui, c’est peut-être une question de karma. Nous avons eu Jean-Michel Blanquer, qui a battu le record de longévité en tant que ministre de l’Éducation, même si son mandat n’a pas été forcément brillant. Il est resté en poste pendant cinq ans.
Ensuite, nous avons vu passer Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra — qui n’est pas restée longtemps —, et maintenant Nicole Belloubet. Et peut-être quelqu’un d’autre bientôt.
Cela montre bien que le ou la ministre de l’Éducation nationale n’est pas vraiment la personne la plus importante. Le système fonctionne, ou plutôt dysfonctionne, car il est en crise, mais il repose beaucoup plus sur les personnels.
Un enseignant, une accompagnante d’élèves en situation de handicap, un personnel de direction ou un personnel administratif ont bien plus de responsabilités et d’impact qu’un ministre.
En réalité, on voit bien que les ministres prennent des décisions, puis passent à autre chose. S’ils ont fait une réforme qui n’a pas marché, ce n’est pas très grave pour eux.
Pour nous, en revanche, si ça ne se passe pas bien, c’est beaucoup plus grave.
Europe 1 – Lénaïg Monier
Et vous serez donc demain aux avant-postes, un peu livré à vous-même, comme nous l’avons bien compris en cette période intermédiaire.
Merci beaucoup, Jean-Rémi Girard. Bonne rentrée !
SNALC – Jean-Rémi Girard
Écoutez, merci, et bonne rentrée à tous les collègues ainsi qu’à tous les élèves.
Europe 1 – Lénaïg Monier
Et à tous les 12 millions de petits et grands qui reprennent le chemin de l’école demain. Je rappelle que vous présidez le SNALC, le Syndicat National des Lycées et Collèges.



